Entretien r�alis� par S. Hammoum En vacances en Kabylie, Hamid Berkat, pr�sident de l�Association culturelle amazighe de Marseille (ACAM) et animateur de Radio Gazelle, a bien voulu se confier � notre journal pour nous parler des objectifs de son association et du r�le des associations berb�res de France dans un contexte d��volution universelle permanente. Le Soir d�Alg�rie : Quel objectif assignez-vous � votre association dans la pr�servation de la culture alg�rienne en terre d��migration ? Hamid Berkat : L�association ouvre ses portes � la communaut� �migr�e, notamment les jeunes en qu�te de rep�res culturels, en leur proposant des activit�s loin de toute terminologie sectaire. Ces activit�s �chappent-elles � la folklorisation et aux clich�s ? Nous int�grons aux activit�s habituelles des projets � m�me de donner toute sa place � la culture d�origine tout en maintenant un certain �quilibre avec l�environnement dans lequel �volue la communaut�. L�enseignement du berb�re pour enfants et adultes fait partie de cette strat�gie qui enrichit et s�enrichit de la culture fran�aise et des autres cultures. D�autres projets int�grant les �l�ments fondamentaux de notre culture sont en cours. Par exemple ? Le th��tre (pas le th��tre acad�mique), l'adaptation des �uvres de nos grands artistes comme Slimane Azem, la lecture des contes anciens que nos grands-m�res nous racontaient autour du kanoun et qui illustrent un imaginaire avec le r�le qu�on lui conna�t dans le questionnement de la culture. L�id�e de �culture enchant�e� entre �galement dans ce cadre. Expliquez-nous ce concept... Pour ne pas vivre en vase clos, on invite au festival des cultures enchant�es que nous organisons quasiment chaque ann�e depuis quatre ans les autres communaut�s, notamment celles parlant des langues minoritaires non enseign�es en France comme l�arm�nien, le kurde, le mahorais... Les �changes culturels avec ces communaut�s sont tr�s b�n�fiques, pas seulement pour des consid�rations �thniques. Sur ce point, ils nous donnent une le�on : lors de leurs f�tes, ils arborent tous leurs tenues traditionnelles et s�expriment dans leurs langues. Il n�est pas seulement question de chants et danses� Vous qui �tes en France depuis seulement une douzaine d�ann�es, quel regard portez- vous sur la communaut� �migr�e ? En France, la communaut� alg�rienne se comporte diff�remment. A toute activit� aussi majeure soit-elle doit se greffer l�animation. Chanter et danser sur les airs du terroir ne signifie pas seulement d�hanchement. Les gens aiment les retrouvailles et les rencontres, occasion d��changer et de discuter des probl�mes de leurs concitoyens en Alg�rie. C�est l� que s��tablit la passerelle avec le pays. En quoi se singularise l�ACA par exemple d�avec l�ACB ? Je pense que les associations berb�res de France activent toutes pour le m�me objectif mais avec des moyens et des proc�d�s diff�rents. Concernant l�ACA, vous connaissez la fiert� des Marseillais. Et l�ACA ne d�roge pas � la r�gle en arborant ce sigle rassembleur.