Il �tait environ cinq heures du matin jeudi dernier quand un bruit sourd a fait trembler les murs des vieilles maisons de la rue du CNRA, situ�e derri�re le cours de la R�volution d�Annaba. Certains habitants, qui �taient �veill�s, ayant pens� � un tremblement de terre, ont quitt� pr�cipitamment leurs v�tustes demeures. Une fois dehors, ils n�en croyaient pas leurs yeux. Le seul mur d�un ancien h�tel et d�une imprimerie qui tenait encore debout venait de s��crouler sur neuf v�hicules, en majorit� r�cents, stationn�s sur le parking payant faisant face au bureau du Soir d�Alg�rie d�Annaba. Alert�s, les agents de la Protection civile, au nombre d�une vingtaine, accompagn�s de deux officiers et d�un m�decin n�ont pas tard� � se rendre sur place. Aid�s de leur camion projecteur, ils essayaient de localiser d��ventuelles victimes. Fort heureusement, aucune personne ne se trouvait sous les d�combres, mais les pertes mat�rielles �taient consid�rables. Tous les v�hicules stationn�s de nuit � cet endroit ont �t� r�duits en un amas de ferraille par la chute du mur d�une fa�ade de 15 m�tres et d�une hauteur de 10 m�tres, suite aux derni�res intemp�ries accompagn�es de vents violents, selon la Protection civile. Parmi ces neuf voitures retir�es des d�combres, il y avait une Volkswagen Passat portant une plaque min�ralogique tunisienne. Leurs propri�taires, inform�s de cette catastrophe, sont accourus pour constater les d�g�ts. Ils �taient abattus. Parmi eux se trouvait un chauffeur de taxi qui d�habitude commen�ait son travail chaque matin � l�aube. Mais ce jour-l� et apr�s avoir mis le moteur en marche, il s�est aper�u qu�il avait oubli� ses papiers et son t�l�phone portable chez lui, � quelques dizaines de m�tres du parking. En revenant et constatant la sc�ne, il �tait rest� sans voix. Il venait d��chapper � une mort certaine. Son taxi, aplati, �tait enti�rement recouvert par les d�combres. Les lieux du drame sont une propri�t� priv�e � l�abandon depuis des d�cennies. La raison de cet abandon serait un diff�rend opposant les h�ritiers. Ils auraient re�u plusieurs mises en demeure pour abattre le mur et nettoyer les lieux, mais ne se sont pas ex�cut�s. La responsabilit� des pouvoirs publics, notamment la commune qui loue ce parking sans tenir compte du danger que repr�sente l�endroit, est �galement engag�e, estiment de nombreux citoyens d�Annaba. Ces derniers ne s�expliquent pas la pr�sence encore de familles dans des demeures mitoyennes mena�ant ruine alors que certaines d�entre elles ont b�n�fici� de logements dans des cit�s nouvellement construites. Selon des indiscr�tions, les demeures d�labr�es une fois �vacu�es par leurs propri�taires sont lou�es � de nouveaux occupants.