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L'ENTRETIEN DE LA SEMAINE
DOCTEUR EN SCIENCES M�DICALES, NOURIA BENYAKHLEF, SP�CIALISTE EN PSYCHIATRIE, CHEF � L'UNIT� DE L'H�PITAL DRID-HOCINE � SOIRMAGAZINE �Le plus important : ouvrir la famille vers l�ext�rieur�
Publié dans Le Soir d'Algérie le 03 - 03 - 2012

Dans cette interview, notre sp�cialiste revient sur l�apprentissage de la vie d�un enfant unique et les facteurs pouvant l�aider � �tre sociable. La relation parent et enfant-roi est ainsi d�cortiqu�e.
Soirmagazine : Y a-t-il des caract�ristiques comportementales propres � l'enfant unique ?
Dr Nouria Benyakhlef : L'enfant unique �tait autrefois exceptionnel. Aujourd'hui, avec la planification des naissances et la baisse de la fertilit�, les couples n'ayant qu'un enfant sont courants. Parall�lement, les mentalit�s ont chang� et l'enfant unique n'est plus critiqu� ni entour� de pr�jug�s. Les m�urs ont �volu�. Non, l'enfant unique (ou enfant-roi) n'a pas plus de probl�mes que ceux vivant en fratrie, il n�est pas plus �go�ste non plus ni caract�riel. En revanche, il est vrai que sa situation est diff�rente par certains aspects dont il faut tenir compte.
Comment cela se traduit-il ?
L'enfant unique est le seul souci de ses parents, c�est un enfant-roi qui b�n�ficie de beaucoup plus d'attention. Les parents en ont clairement conscience et leur souci est de le socialiser tr�s t�t et de lui fournir de multiples compagnons de jeux : cousins ou voisins. Parall�lement, l'enfant qui grandit seul � la maison acquiert plus d'aisance avec les adultes. Elev� entre deux adultes, il est souvent stimul� intellectuellement, faisant parfois penser � un enfant pr�coce. Souvent entour� d'adultes, il apprend �galement � parler plus t�t et enrichit rapidement son vocabulaire. En revanche, il n'a pas l'exp�rience de la rivalit� fraternelle ni du partage. Il n'apprend gu�re les jeux ni la complicit�. C'est ainsi qu'il acquiert une maturit� intellectuelle souvent au d�triment de la maturit� affective.
Comment distinguer une souffrance chez un enfant due � cette situation ?
Si les parents sont �panouis, heureux dans leur vie, l'enfant se d�veloppera de fa�on harmonieuse. Inversement, en cas de conflit, l'enfant va en souffrir, en pensant qu'il est responsable, il se sentira coupable. La situation risque �galement d'�tre difficile en cas de famille monoparentale o� l'enfant fait couple avec le parent qui en a la garde. Il se retrouve charg� de responsabilit�s importantes, il d�veloppe une complicit� �troite avec l'un de ses parents et peut aussi devenir le confident de cet adulte. Pour certains enfants, l'�cole repr�sente le premier lieu de socialisation, de rencontres avec les autres, de contraintes par le respect d'autrui et de r�gles collectives. L'�preuve est difficile car ils doivent soudainement partager les jouets et l'attention de l'adulte, en l'occurrence la ma�tresse. L'enfant peut �tre d�stabilis� dans un premier temps, mais le choc est salutaire car l'�cole permet de compenser le manque d'ouverture vers l'ext�rieur. Tr�s entour� par ses parents qui l�accompagnent dans ses activit�s quotidiennes (jeux, travail scolaire, discussions�), l�enfant unique conna�t aussi la solitude, parfois l�ennui et la tristesse. Ce paradoxe le fait m�rir plus vite : participant directement � la vie des adultes, il se consacre t�t � des activit�s plus intellectuelles, comme la lecture, par exemple. Cette maturit� pr�coce peut �tre aussi le r�sultat de la charge morale et psychologique que repr�sentent parfois les parents.
Comment les parents et l�enfant unique g�rent-ils l�adolescence ou plut�t les �tapes pr�alables � une s�paration ?
L'adolescence est g�n�ralement une p�riode difficile et surprenante pour les parents. L'enfant unique, gentil et communicatif, devient revendicateur. En l'absence de fratrie pour d�tourner l'attention et pour le soutenir, la confrontation avec les parents est difficile, dans les deux camps. Comment s'affirmer entre cette envie naturelle d'autonomie et la crainte de d�cevoir ses g�niteurs ? Ce dilemme peut s'amplifier au moment de la s�paration, avec le sentiment que son d�part risque de d�solidariser le couple. La peur de laisser partir son enfant est d'autant forte en l'absence de fratrie. Enfin, l'enfant unique sera confront� seul � la fin de vie de ses parents. Implications, disponibilit�s, voire d�cisions, lui reviendront de droit et sans partage possible. Lorsque l'in�vitable surviendra, il fera l'exp�rience de la solitude, d'o� toute l'importance des liens tiss�s en dehors du cocon parental.
Comment �lever un enfant unique ?
Le plus important : ouvrir la famille vers l�ext�rieur. Une scolarisation pr�coce, si elle est bien v�cue par l�enfant, peut �galement l��panouir. Inviter r�guli�rement cousins, cousines, petits copains � la maison est un bon moyen de confronter l�enfant � ses pairs. De m�me, les colonies de vacances, les clubs de plage, clubs sportifs et associations culturelles. Mais attention, pas question d�aller � l�encontre de la personnalit� de l�enfant. Il faut respecter les caract�res, les passions et les int�r�ts de chacun. Certains sont plus introvertis et s�lectifs, appr�ciant la lecture, le piano ou l�internet, alors que d�autres pr�f�rent les boums entre copains, les sports collectifs et les colonies de vacances. L�essentiel, c�est que l�enfant se sente bien. Les grands-parents jouent aussi un r�le important, � condition qu�ils ne se substituent pas aux parents.
Le fait de ne pas prendre en charge la sociabilit� de l'enfant unique peut-il avoir des incidences plus tard sur sa vie personnelle et professionnelle ?
La fratrie a un r�le d�terminant dans l��panouissement de l�enfant, elle lui donne le sens du jeu et la possibilit� d�interpr�ter diff�rents r�les, l�aide � d�velopper sa cr�ativit� et sa spontan�it�, lui permet d�exprimer son agressivit� et lui apprend � la canaliser, ce qui le pr�pare de la vie en soci�t�. L�absence de fr�res et s�urs � la maison va donc provoquer des r�actions diff�rentes selon l�enfant. L�un va chercher une fratrie � l�ext�rieur de la famille, un autre se sentira d�cal� et d�muni face, notamment, � l�in�vitable concurrence scolaire. Peu habitu� � partager l�attention des adultes, il souffrira de ne pas nouer, avec l�enseignant, un lien privil�gi�. Peu entra�n� � l��mulation, il manquera, une fois adulte, d�agressivit� dynamique et positive. N�ayant pas eu, plus t�t, l�occasion de se mesurer � autrui, il sera victime d�un sentiment d�inf�riorit�.


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