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L�ENTRETIEN DE LA SEMAINE
LE PROFESSEUR MOHAMED AREZKI, NEUROLOGUE AU CHU DE BLIDA AU SOIR MAGAZINE : �Il faut g�n�raliser les unit�s de neurologie vasculaire pour une bonne prise en charge des AVC�
Publié dans Le Soir d'Algérie le 05 - 05 - 2012

Les accidents vasculaires c�r�braux ou AVC sont devenus fr�quents en Alg�rie et sont la troisi�me cause de mortalit� apr�s les accidents cardiaques et le cancer. Si le patient atteint d�AVC ne meurt pas, il est handicap� � vie. Pour en savoir plus sur cette pathologie incommodante, nous nous sommes rapproch�s du Pr Mohamed Arezki, chef de service de neurologie au CHU Frantz-Fanon de Blida, pr�sident du conseil scientifique de Blida, pr�sident de la Soci�t� alg�rienne de sociologie ainsi que celui de la F�d�ration maghr�bine de neurologie. Il a bien voulu r�pondre � nos questions.
Le Soir d�Alg�rie : Commen�ons d�abord par d�finir l�accident vasculaire c�r�bral ou AVC...
Le Pr Mohammed Arezki : L�accident vasculaire c�r�bral touche le cerveau et les vaisseaux qui vont vers lui. C�est une pathologie fr�quente et grave � la fois. Fr�quente parce que nous avons maintenant quelques chiffres alg�riens et m�me maghr�bins. Nous savons par exemple qu�au service de Blida, nous recevons en moyenne 5 AVC par jour. Ainsi, nous enregistrons 200 nouveaux cas pour 100 000 habitants. C�est ce que nous appelons l�incidence. Si ce chiffre de la commune de Blida est mis en rapport avec la population alg�rienne, on aura � peu pr�s 60 000 nouveaux cas par an. J�ai dit grave, parce que l�AVC peut tuer. 30% des malades victimes d� AVC d�c�dent dans l�ann�e, la plupart du temps, le premier jour. Donc, sur 60 000 nouveaux cas par an, vous voyez que c�est une catastrophe sur le plan vital, nous avons 20 000 d�c�s par an dus � l�AVC. C�est 4 � 5 fois le nombre des accidents de la circulation routi�re. Maintenant, ce n�est pas propre uniquement � l�Alg�rie. Quand vous regardez les statistiques de l�OMS, on vous dit que les gens meurent d�accident cardiaque, d�AVC ou de cancer. Ce sont les trois pathologies qui tuent le plus dans le monde. Donc, nous sommes comme les autres pays. En plus de la gravit� sur le plan vital, il y a la gravit� sur le plan fonctionnel. Les malades qui y �chappent vont garder un handicap dans la majorit�, � vie. Et pratiquement sur les 60 000 personnes atteintes d�AVC, 30 000 vont �tre h�mipl�giques � vie.
Pourquoi ces AVC sont-ils fr�quents ?
Les AVC d�abord c�est quoi ? Ce sont les art�res qui vont au cerveau et qui ram�nent la nourriture c�r�brale, � savoir l�oxyg�ne et le glucose, qui vont se boucher. Et l�, nous avons un AVC de type isch�mique c'est-�-dire l�infarctus c�r�bral qui est l��quivalent de l�infarctus du myocarde. 80% des AVC sont des infarctus du cerveau. Pour les autres 20%, l�art�re au lieu de s�obstruer, elle se rompe. Vous avez l�AVC h�morragique.
Est-ce que l�infarctus c�r�bral existe aussi chez le sujet jeune ?
Oui, il existe, mais chez le jeune, c�est plut�t autre chose. Ce sont surtout les maladies cardiaques. Et dans notre pays, nous avons ce qu�on appelle les cardiopathies rhumatismales dues aux rhumatismes articulaires aigus qui vont envoyer des emboles ou corps �tranger qui circulent dans les vaisseaux sanguins et obstruent l�art�re. En r�sum� : l�infarctus chez la personne �g�e, c�est l�ath�roscl�rose, et chez le jeune, c�est la cardiopathie qu�on dit embolig�ne.
Y a-t-il une pr�vention primaire pour �viter cette pathologie ?
Tout individu sans qu�il soit malade doit obligatoirement aller voir un m�decin pour une visite m�dicale de routine et faire des bilans. Si vous d�couvrez une hypertension art�rielle ou un diab�te, il faut les traiter. Si l�ob�sit� existe, il faut diminuer le poids. Si le sujet fume, il faut arr�ter la cigarette. Il faut aussi pousser les individus � faire de l�activit� physique. De la marche 3 fois par semaine est id�ale pour se maintenir en forme. Et pour le r�gime alimentaire, vous savez maintenant tous les slogans publicitaires parlent de fruits et l�gumes au lieu de viande. Cette pr�vention primaire doit �tre prise en compte par toute la population.
Est-ce que traiter tous ces facteurs de risque va entra�ner une absence d�AVC ?
Non, mais �a va s�rement diminuer le chiffre actuel. Donc, s�il y a une 1re action � mener, c�est la pr�vention primaire avant que l�AVC s�installe avec les d�g�ts collat�raux. Le deuxi�me drame qui vient avec l�AVC c�est l�absence de structures sp�cialis�es dans ce domaine en Alg�rie. En France actuellement, pour une population qui est le double de la n�tre, ils poss�dent 120 unit�s de soins neurovasculaires. Chez nous, officiellement, nous n�en avons qu�une seule � Blida. Alger la capitale n�a aucune unit� neurovasculaire. De m�me pour Oran. Constantine, en revanche, tente de monter une unit� sp�cialis�e. Il est tr�s possible dans notre pays d�avoir une unit� de neurologie vasculaire au moins dans chaque CHU qui sont au nombre de 13.
Est-ce que c�est un probl�me de moyens mat�riels ?
Non. Il faut d�abord qu�il y ait une volont� � la base. C'est-�-dire le personnel m�dical qui s�occupe des AVC et qui sont les neurologues. En deuxi�me lieu, il faut qu�il y ait une volont� politique � m�me d�encourager les �quipes � structurer au niveau de leur �tablissement une unit� de neurovsculaire.
C�est quoi au juste une unit� de neurologie vasculaire ?
C�est 6 � 8 lits d�di�s uniquement aux AVC. Ce n�est pas �norme. Ajout� � cela une �quipe m�dicale form�e, et l�, c�est possible de les former. Nous l�avons fait depuis 10 ans au CHU de Blida et �a marche relativement bien. Une �quipe m�dicale disponible H24, donc avec une garde de sp�cialistes. Un service de radiodiagnostic obligatoire et disponible aussi H24. Il faut aussi avoir un cardiologue qui puisse faire un bilan cardiovasculaire et c�est indispensable. La pr�sence d�un r�animateur dans cette unit� est �galement n�cessaire pour prendre en charge rapidement les cas graves qui n�cessitent des soins de r�animation. Il faut aussi dire qu�un neurochirurgien a sa place dans cette structure, car certains malades peuvent avoir besoin d�un geste chirurgical m�me si cela n�est pas toujours fr�quent.
Les traitements dans les cas d�AVC...
Il n�y a pas de traitement miracle dans ce cas l�. C�est une addition de petits gestes qui aident le patient � se r�veiller et � vite r�cup�rer.
Et quels sont ces petits gestes ?
Je vous les �num�re succinctement. Quand la temp�rature est par exemple �lev�e, c�est mauvais, donc, il faut la diminuer. Idem pour la glyc�mie. Ce sont ces gestes que le personnel m�dical doit conna�tre.
Peut-on pr�voir un AVC ou existe-t-il des signes pr�curseurs qui alertent ces accidents ?
Il y a une donn�e qui, � mon sens, est int�ressante et qu�il faut � tout prix avoir. C�est sensibiliser la population quand il y a des petits signes qui �voquent un AVC. Ce sont des petits troubles de la parole, une petite paralysie du membre sup�rieur. Il faut aller directement dans ces unit�s de neurologie vasculaire, quand elles existent, bien entendu. Et si le patient arrive en moins de trois heures et si on peut lui faire son diagnostic et son scanner dans moins de trois heures, il peut b�n�ficier de ce qu�on appelle la thrombose, celle-l� m�me qui consiste � d�sagr�ger par m�dicament les caillots sanguins obstruant les vaisseaux, et vous aller voir le patient r�cup�rer devant vous. C�est une avanc�e th�rapeutique �norme, mais il faut ces unit�s.
Pourquoi avant trois heures ?
Parce qu�apr�s trois heures, c�est trop tard, le tissu c�r�bral est d�j� mort.
Parlez-nous des AVC h�morragiques...
On a dit que c��tait 20%. Pour ces cas, il y a deux causes. Chez le sujet �g�, c�est l�hypertension art�rielle qui va entra�ner une fragilit� de la paroi de l�art�re laquelle peut se rompre et provoquer l�accident h�morragique. Il faut avouer que ce dernier est plus grave que l�infarctus c�r�bral, parce que le sang se comporte comme un processus occupant � l�int�rieur de la bo�te cr�nienne, et le patient donne un pronostic vital plus mauvais que l�infarctus. Chez le jeune, l�accident h�morragique concerne les malformations vasculaires. L� aussi, il y a de gros d�ficits dans notre pays. Nous avons la chance quand ils rel�vent du cas des an�vrismes (dilatation de la paroi d�une art�re aboutissant � la formation d�une poche) qui s�op�rent au niveau du service de neurochirurgie du Pr Bouyoucef. Toutefois, il existe une autre technique qu�on appelle l�embolisation et qui consiste � injecter dans le vaisseau anormal un produit pour former une thrombose de ce vaisseau et donc arr�ter l�h�morragie. Il est encore dommage apr�s 50 ans d�ind�pendance que ces patients soient encore envoy�s � l��tranger, alors qu�il suffit d�avoir un neuroradiologue, et il en existe en Alg�rie, qu�il suffit de former pendant un eu deux ans. Ainsi, il pourra prendre en charge tous ces malades qui se rendent actuellement � l��tranger.
Est-ce que ces maladies que vous venez d��voquer ont un lien avec l�h�r�dit� ?
Tr�s peu. On conna�t quelques maladies dont par exemple le Cadasil qui est un infarctus un peu sp�cifique et se transmet g�n�tiquement. C�est une pathologie relativement rare. En gros, pour les AVC, il y a les facteurs h�r�ditaires pr�disposant les hypertensions, le diab�te ou l�ob�sit�.
Y a-t-il des campagnes de sensibilisation ?
Si vous faites des campagnes de sensibilisation et qu�il n�existe pas de structures sp�cialis�es, �a ne sert � rien. Mais, il faut des campagnes pour les pr�ventions primaires. Il ne faut pas attendre l�AVC pour traiter une hypertension art�rielle ou un diab�te.
Le facteur stress peut-il �tre la cause d�AVC ?
Le stress joue beaucoup dans le diab�te et l�hypertension ainsi que dans notre mani�re de se nourrir et qui sont, comme je l�ai dit, les causes d�un AVC.


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