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Une deuxi�me R�publique, une deuxi�me chance
Publié dans Le Soir d'Algérie le 26 - 08 - 2012


Par Yacine Teguia
D��preuve en �preuve l�Alg�rie aura atteint le cinquantenaire de l�ind�pendance. De cette ligne de cr�te, elle peut contempler le chemin parcouru. Ses cicatrices t�moignent de ce qu�elle a travers� et qu�annon�ait, d�j�, le d�chirement sanglant de l��t� 1962.
Sortant de la longue nuit coloniale, apr�s une guerre atroce, et pris d�un pressentiment, le peuple avait pourtant averti : 7 ans barakat ! Les Alg�riens avaient appris comment s�y prendre pour d�cha�ner la violence, mais ils voulaient garder � jamais � admiratifs et incr�dules devant ce qui avait �t� accompli � le souvenir du retour des h�ros, des d�fil�s de la victoire, des banni�res vertes et blanches frapp�es du croissant et de l��toile rouges qui habillaient le ciel, des visages rayonnants et de la g�n�rosit� du 5 Juillet. Comme une promesse renouvel�e, les petites filles qui venaient au monde s�appelaient Houria. Le jasmin embaumait les rues d�un parfum d�innocence. L�avenir de l�Alg�rie devait forc�ment �tre radieux. Il aura �t� celui, in�vitable, d�une Nation et d�un Etat en construction, dont les institutions pr�tendaient incarner les aspirations du 1er Novembre 1954 et portaient, dor�navant, inscrit sur leurs frontons : R�publique alg�rienne d�mocratique et populaire. Cinquante ans apr�s, la r�sistance � l�envahisseur ne pouvait �tre l�objet d�un oubli d�daigneux. Elle aura �t� marqu�e par la d�votion hypocrite de ceux qui en ont d�tourn� le cours. Hommage, pourtant, � ceux qui ne sont pas revenus des maquis, tous vou�s � une gloire �ternelle. L�image du sourire serein de Ben M�hidi entre les mains de ses futurs assassins reste vivante. Le nom d�Abane, dont la mort aura longtemps relev� du mensonge d�Etat, demeure sacr�. Leur martyr aura enseign� que l�Alg�rie marche, tombe et sait se relever. C�l�bration aussi de ceux qui ont �chapp� � la mitraille et au napalm, qui ont d�jou� les pi�ges pernicieux comme celui qui emporta Ben Boula�d, qui ont surv�cu, en haillons et affam�s, aux poursuites acharn�es et aux camps de l�arm�e coloniale, qui porteront � jamais les s�quelles de la torture et des blessures, le souvenir des fr�res disparus, mais aussi un sentiment d�ach�vement plus fort que tous les �loges. Ils ont consenti des sacrifices inou�s pour la libert� et la dignit� de leur peuple. Ils ont donn� � leur lutte son originalit�, la radicalit� avec laquelle notre histoire politique ne pourra plus jamais rompre. L�Alg�rie d�mocratique et sociale dont ils avaient fix� les principes et les valeurs et � laquelle ils aspiraient n��tait pas qu�une utopie, c��tait leur boussole � travers les sombres for�ts et le d�sert br�lant, celle qui doit continuer � guider nos pas. Mais l�emballement du cinquantenaire est rapidement retomb� tandis que la r�alit� du Ramadan rattrapait les Alg�riennes et les Alg�riens qui se sont sentis, une nouvelle fois, agress�s par la salet�, la flamb�e des prix et la d�linquance. Dans un pays o� l�ind�pendance a l��clat des feux d�artifice, il est normal que la spiritualit� se mesure seulement aux d�cibels des haut-parleurs des mosqu�es.
Cinquante ans, c�est le temps des bilans
Ceux qui ont travers� le tumulte de ces ann�es doivent se dire quelle chance ils ont d��tre encore l� pour rappeler le serment fait aux martyrs. Mais peuventils se satisfaire des victoires que continue � emporter le FLN ? Contre qui ? Contre quoi ? La fid�lit� au v�u de Didouche qui souhaitait qu�ils d�fendent m�moire de ceux qui seraient tomb�s n�impose-t-elle pas que le FLN rejoigne l�ALN au patrimoine du peuple alg�rien ? Ils doivent se souvenir, aussi, comment notre jeune Nation qui se redressait fut attaqu�e. Heureusement, les moudjahidine n�avaient pas l�ch� leurs armes. Ils doivent avoir en m�moire que notre ind�pendance avait trois ans quand les chars, apr�s avoir tourn� leurs canons contre nos montagnes, revinrent dans la ville et comment le silence des cachots succ�da au bruit et � la fureur. Puis, cette Nation qui croyait avoir �chapp� � la division et surv�cu aux trahisons dut affronter ses pires d�mons qui abaissaient la patrie et pr�tendaient montrer le chemin du paradis. Les moudjahidines firent encore face � ceux qui ravageaient les r�coltes et les usines, incendiaient nos villes, massacraient femmes et enfants afin que soit proclam� un �mirat. Certes la R�publique n�a pas c�d�, mais elle est rest�e comme suspendue, � l�image de l�actuel gouvernement, marqu� par l�int�rim. Pas un Etat th�ocratique, mais d�j� plus la premi�re R�publique. De part et d�autre, les sanglots des victimes oubli�es n�ont pas permis d�entendre la clameur quand la paix a �t�, de nouveau, proclam�e et la concorde command�e. Le drapeau a continu� � flotter, d�color� par la pluie et d�chir� par le vent. L��clat exceptionnel de la guerre de Lib�ration ne pouvait plus cacher les retards et les faiblesses. On avait boulevers� la soci�t� alg�rienne en d�vorant ses droits et libert�s au nom du caract�re exceptionnel de ce qui devait �tre �difi� puis pr�serv�. Mais l�Alg�rie, devenue La Mecque des r�volutionnaires, qui entra�nait sa jeunesse dans l�exaltation de l��dification nationale, qui balayait les vestiges de l�archa�sme, qui d�fiait les ambitions n�ocoloniales en se r�appropriant ses richesses, s�est r�sign�e � ce que ses enfants offrent leurs poitrines aux balles des gendarmes, s�immolent par le feu et voient comme une promesse le risque de se noyer au milieu de la M�diterran�e. On a confisqu� la lib�ration pour accaparer des fortunes ind�centes. Le pays est d�figur� par les saccages de toutes sortes et la Nation est lasse des injustices et du m�pris que rencontrent le labeur et l�honn�tet�. La corruption, la tromperie et la force sont devenues les fl�aux du peuple. Ce pays qui construisait El Hadjar, dans une seconde p�riode a fait le choix d��difier le Maqam Chahid et se donne maintenant comme projet de b�tir la Grande-Mosqu�e d�Alger. C�est tout le sens de son �volution. Nous assistons aux derni�res convulsions d�une R�publique infid�le envers l�ind�pendance et � un nouvel enfantement douloureux. La situation atteste autant de la fin de la R�publique que de son manque. Et, plus que la mis�re, les in�galit�s en sont la marque. Alors quittons ce cinquantenaire qui a ext�nu� le r�ve, diront ceux qui sont remplis de col�re par l��tendue du d�sastre. Il faut donner un prolongement � ce qui a �t� accompli, diront ceux qui voient l�Alg�rie marchant, triomphalement, au milieu des p�rils. Les uns et les autres ne s�accorderont certainement jamais, mais c�est sur ce terrain commun, ruines ou fondations, que sera b�ti l�avenir. Ils auront couru, chacun de leur c�t�, vers la deuxi�me R�publique, par la route de la r�sistance � l�injustice ou par le chemin du gouvernement de l�injustice pour ceux qui, ann�e apr�s ann�e, ont toujours consid�r� le peuple comme immature pour la d�mocratie. Mais le moment est venu de r�concilier notre pays avec son destin et de reprendre le fil que la R�volution a tir�.
Cinquante ans, c�est le temps des projets
Et de l�enthousiasme pour ce qui reste accomplir. Loin de la path�tique indignation, c�est la d�mystification accomplie par les �lites et la r�sistance citoyenne qui auront �t� capitales dans le rejaillissement de l�id�e de l��mancipation. Les 50 ans d�ind�pendance auront �t� 50 ans de luttes. Le combat identitaire, la d�fense des libert�s ainsi que la revendication sociale � qui fleurissent comme autant de printemps � soulignent que le d�sir d��mancipation progresse irr�sistiblement. Volant de c�ur en c�ur, entra�ne dans son sillage une fraction grandissante de la soci�t�, polarise autour de la deuxi�me R�publique les forces patriotiques et d�mocratiques qui voient le champ de confrontation d�cisif. Ce qui le d�montre, c�est la tendance des forces politiques � op�rer leur jonction autour de la n�cessit� de fonder un nouveau pacte r�publicain, l�imp�ratif devant lequel se trouvent toutes les directions politiques de se situer par rapport � elle, le renversement spectaculaire de l��quilibre des forces au moment o� beaucoup craignaient le succ�s de l�obscurantisme dans le prolongement de ses r�centes victoires dans le monde arabe. Mais le peuple retient encore son souffle dans l�attente de l�initiative lib�ratrice. Qui la prendra en d�cidera du contenu ! Une t�che s�impose : �laborer une nouvelle Constitution. Sinon les hommes et les institutions du despotisme agoniseront sans fin. Il faut une rupture si on ne veut pas vivre une nouvelle confiscation. Une conjuration des rentiers et des sp�culateurs est constitu�e pour produire des avatars de la premi�re R�publique et emp�cher l�av�nement de la deuxi�me. Le complot a le visage de l�alliance islamo- conservatrice. Mais elle se d�lite tandis qu�arrive une g�n�ration qui d�ploie son �nergie et sa lucidit� dans l��uvre de refondation de la R�publique. Sa conviction est que le patriotisme f�cond� par la d�mocratie peut faire reculer la r�signation qui gagne et le chaos qui guette. Elle sait que la deuxi�me R�publique fera vivre l�h�ritage de la guerre de Lib�ration, en en renouvelant l�ambition : renouer avec la libert� et le progr�s. Le fondement mat�riel de cette R�publique n�est plus de rompre avec le khemassa, il est d�abolir les privil�ges et de briser la d�pendance au p�trole et aux march�s financiers pour cr�er les richesses qui garantiront notre bien-�tre.
Un seuil, un recommencement
Nous sommes, de nouveau, devant un moment de l�Histoire o� rien ne peut plus �tre comme avant. D�j� la deuxi�me R�publique fixe le Maghreb, en rappelant le secret de la lutte de lib�ration : son caract�re expansif. Elle veut faire de notre pays une oasis fraternelle o� trouveront asile et soutien aussi bien les peuples qui luttent pour leur ind�pendance, comme en Palestine ou au Sahara occidental, que ceux qui rejettent la grisaille despotique, comme ces Syriens dont le pays est en proie aux affres de la violence et menac� par les vis�es imp�riales. Mais la souverainet� ne doit plus �tre v�cue comme un monopole sur les peuples. F�d�rant la r�gion sah�lo-maghr�bine et ouverte sur l�universel, la deuxi�me R�publique veut consacrer sa singularit� et promouvoir l�alg�rianit� comme synth�se de son islamit�, de son arabit� et de son amazighit�. Forte de sa contribution au monde, elle d�sire peser dans le sens d�une inflexion positive de la politique et des institutions internationales, du cours de la mondialisation, des droits des peuples et des droits de l�homme, des probl�mes de s�curit�, du d�veloppement mondial �quilibr� respectueux de l�environnement et du progr�s social. Nous souhaitons participer � la marche de l�humanit�, comme notre r�volution a marqu� le monde de son empreinte. Soumise au strict respect des valeurs universelles, la nouvelle Constitution devra donc fonder l�Etat de droit et donner au pouvoir la l�gitimit� et la majest� n�cessaires pour que les citoyens respectent la loi, et pour que le pouvoir lui-m�me ne puisse jamais la violer. Cet Etat-l� n�a pas besoin de la peine de mort pour que la loi ne soit pas m�pris�e. Ce n�est possible que si le pouvoir se reconna�t dans la personnalit� nationale et s�il incarne la volont� g�n�rale, si l�Etat devient une fa�on de la Nation d��tre et de se d�terminer, l�Etat des citoyens. Il ne suffira pas de remplacer l�empire du despotisme qui a subjugu� tous les pouvoirs, par l�empire de la loi. Il ne faut pas seulement mettre une limite � l�arbitraire, il faut le renverser. Il faudra soumettre tous les pouvoirs au peuple, celui de gouverner comme celui de l�gif�rer, et en garantir la totale s�paration. Enfin, la deuxi�me R�publique ne saurait aller dans le sens de l��mancipation si elle ne pr�te pas attention � remettre le travail � l�honneur, offrir la protection de droits opposables, assurer la solidarit� nationale ainsi qu�un d�veloppement �quilibr� et durable garantissant l�avenir des g�n�rations futures et pr�servant nos ressources naturelles. Mais le premier objet de la nouvelle Constitution, c�est la d�fense de la libert�, contre le pouvoir et contre ceux qui voudraient le conqu�rir en d�signant la libert� comme impie. La libert� est au commencement de tout. En son nom, la Nation s�assemble et s�affermit, tandis que toute restriction limite la responsabilit� et la stabilit�. L�urgence exige donc de graver dans le marbre constitutionnel, non pas l�air import� ou l�habit conventionnel de la libert�, mais le caract�re authentiquement s�culaire, d�mocratique et moderne de l�Etat promis � la Soummam, dans la chaleur de l��t� 1956, pour ouvrir la voie � la r�vision des lois liberticides, in�galitaires et discriminantes. Pour ne laisser aucune place � l�arbitraire, la Constitution refusera que le pouvoir ne gouverne tout et laissera aux individus ce qui ne nuit point � autrui. Nulle douane des consciences pour justifier les limites aux pratiques. La deuxi�me R�publique tracera un signe d��galit� entre les convictions spirituelles et philosophiques des citoyens. Elle ne posera nulle barri�re � l�expression ou entrave � l�organisation. Le pluralisme sera garanti par un simple r�gime d�claratif pour les partis, les syndicats ou les associations de la soci�t� civile. Tandis qu�une large d�centralisation offrira aux autorit�s locales le pouvoir de r�gler leurs propres affaires, en tout ce qui ne tient pas � la souverainet� nationale et ne contredit pas le principe r�publicain. Enfin, l�ANP deviendra l�arm�e de la R�publique et non plus sa tutrice, l�instrument trans-partisan de sa d�fense et de pr�servation des libert�s, aux c�t�s des autres institutions. Sans justice, les c�urs resteront enflamm�s et la libert� sera un mot aussi vain que la paix. L�acte fondateur de la deuxi�me R�publique doit �tre, par cons�quent, la cons�cration de la justice et de la v�rit� pour ceux dont on a bafou� les droits attach�s � la personne humaine depuis l�ind�pendance. Au-del� de l�examen de conscience, il nous faut forger un r�cit commun garant de la stabilit� nationale. Alors, en guise de r�paration et t�moignage de notre gratitude, nous �difierons des monuments dans nos m�moires et sur les places publiques. Il faut donc r�aliser ce que la premi�re R�publique n�a pas os� faire : demander des comptes aux tenants du syst�me et de l�Etat th�ocratique. Et sans que la moindre indulgence � l�encontre de l�institution garante du despotisme et de celui qui l�incarne ne fasse �chouer le projet d�une R�publique sans compromis. Cette t�che difficile est le pr�ambule n�cessaire � l��laboration d�une nouvelle Constitution. Une seule issue sera possible : l�extinction du syst�me. Qui la prononcera ? Un peuple libre est le plus �quitable des juges. Il lui suffira d�adopter la nouvelle Constitution int�grant les mesures propos�es par une instance � la l�gitimit� incontestable aussi bien dans sa composante que dans la proc�dure de sa d�signation, dans ses attributions comme dans son fonctionnement. Les crimes du colonialisme ont �t� punis par l��dification de la premi�re R�publique alg�rienne, la sanction des crimes du despotisme et de l�islamisme sera la deuxi�me R�publique. Alors le monde reconna�tra l�audace r�volutionnaire de notre pays. Et en contemplant ce qu�ils auront accompli, les Alg�riens verront se rallumer la lueur d�enchantement pr�sente dans tous les regards le 5 Juillet 1962. Ils auront atteint cette chose essentielle pour un peuple : se r�aliser.
Y. T.
Membre du Mouvement d�mocratique et social.


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