INAUGURATION DU MONUMENT HISTORIQUE � LA M�MOIRE DES 1 600 MARTYRS � IFERHOUN�NE

Liesse populaire et absence d�plor�e du ministre des Moudjahidine et du SG de l�ONM

Le monument historique �rig� par l�APC d�Iferhoun�ne et d�di� � la m�moire des 1 600 martyrs issus des 50 villages des Arch des Itourars et des Ililt�ne et qui forment actuellement la da�ra d�Iferhoun�ne a �t� inaugur� jeudi dernier dans la liesse et en pr�sence d�une foule nombreuse, des autorit�s civiles, militaires et politiques de la wilaya ainsi que de nombreux invit�s, dont des officiers de haut rang de l�ANP.
S. A�t-M�barek - Tizi-Ouzou (Le Soir) - Seul b�mol, l�absence du ministre des Moudjahidine et du secr�taire g�n�ral de l�ONM, Organisation nationale des Moudjahidine. Un fait d�plor� par les organisateurs qui disent avoir d�ment invit� Sa�d Abadou et Mohamed Ch�rif Abbas qui �a pr�f�r� se faire repr�senter par un jeune cadre de son minist�re�, dira le maire d�Iferhoun�ne. Soulignant l�importance de l��v�nement et la symbolique historique du monument qui a �t� inaugur�, Hamid A�t Sa�d, maire d�Iferhoun�ne, a eu cette phrase sibylline qui aura �gratign� plus d�un parmi les cibles d�sign�es par l�orateur : �Tous ceux qui sont ici prouvent par leur pr�sence leur amour pour l�Alg�rie.� Une phrase reprise mais pas pour le m�me argumentaire, par le wali de Tizi-Ouzou qui s�empressera de revenir sur �l�absence du ministre des Moudjahidine qui est justifi�e par des obligations li�es � sa charge mais qui ne manquera pas de venir une autre fois� A. Bouazgui souligner que la qualit� et l�importance de la d�l�gation qui l�a accompagn� dans son d�placement � Iferhoun�ne se veulent comme un signal fort de sa part et des autorit�s quant � l�importance accord�e � l��v�nement et la port�e historique et symbolique de l��v�nement et du monument inaugur�. Abdelkader Bouazgui remerciant, au passage, les initiateurs de ce projet utile et n�cessaire � la pr�servation de la m�moire, dira : �Au-del� de nos divergences et nos diff�rences politiques, l�Alg�rie doit �tre notre d�nominateur commun.� Le wali, qui n�a pas manqu� de souligner la pertinence du choix des initiateurs du projet de mettre des portraits sur c�ramique accroch�s tout autour du monument de nombreuses figures historiques de la r�volution issues d�autres r�gions du pays (Ben M�hidi, Ben Boula�d, Si El Hou�s, Zighoud Youcef) aux c�t�s d�autres h�ros issus de la Kabylie � l�instar d�Amirouche, Krim, Abane, Ouamrane, Mohand Oulhadj et d�autres, ajoutera : �Ce monument ainsi que l�ensemble de ses d�pendances constituent un symbole de l�unit� nationale, une halte et un endroit qui permettront de revisiter l�histoire, un rep�re pour les g�n�rations qui vont suivre. Les autres maires doivent suivre l�exemple et l�initiative de l�APC d�Iferhoun�ne.� Le wali a mis �galement l�accent sur l�apport grandiose de l�ensemble des localit�s de la da�ra d�Iferhoun�ne et de toute la Kabylie � la r�volution. �Il n�y a pas un m�tre carr� de cette r�gion qui n�a pas connu de souffrance, un acte de vaillance ou une bataille durant la r�volution �, dira Abdelkader Bouazgui. Une id�e d�velopp�e par d�autres orateurs. Yaha Si Lhafid, ex-officier et baroudeur de l�ALN connu pour avoir particip� � l�organisation de l�opposition arm�e au pouvoir au sein du FFS en 1963 et natif d�un village d�Iferhoun�ne, apportera un t�moignage vivant sur les sacrifices, l�engagement et la mobilisation de toute la population locale pour le triomphe de la r�volution. �M�me les femmes et les enfants ont adh�r� aux principes et aux objectifs de la r�volution �, dira celui que tout le monde appelle affectueusement Si Lhafid, auteur de l�attentat qui a vis� l�administrateur de la commune mixte du Djurdjura, � A�n El Hammam, un jour de march�, au mois de mars 1956. Si Lhafid nous signalera la s�rie des batailles qui suivront cette op�ration et qui ont oppos� les soldats de l�ALN de cette r�gion aux �l�ments de la 6e BCA, brigade des chasseurs alpins stationn�s � A�n-El-Hammam et qui a d�ploy� de nombreux postes avanc�s autour de la quasi-totalit� des villages des Arch des Itourars et des Ililt�ne qui forment l�actuelle da�ra d�Iferhoun�ne. Si Ouali A�t Ahmed, ex-offici� et secr�taire de PC de la wilaya III de l�ALN, livrera un t�moignage pr�cieux, s�attardant sur la symbolique historique de l��v�nement et du monument �rig� sur un site non moins symbolique au nom pr�destin� de col des Lions (Tizi- Bwiran). �C�est l�-haut, � Timzguida Lqalus (un lieudit surplombant Tizi- Bwiran, ndlr) que le mar�chal Randon a stationn� ses soldats dans son avanc�e lors de la conqu�te de la Kabylie et � qui Fadhma N�soumeur (native de Soumeur, un village d�Iferhoun�ne, ndlr) a oppos� une farouche r�sistance �, commencera par rappeler Si Ouali A�t Ahmed qui a rapport� les sacrifice et les exactions commises par l�arm�e coloniale contre les villageois et les habitants de cette r�gion. Il s�est, ensuite, adonn� � une lecture sur le sens et la symbolique historique de l��difice monumental. L�orateur, qui est aussi secr�taire g�n�ral de la mouhafadha ONM de Tizi-Ouzou, a surtout mis l�accent sur la participation de la femme aux c�t�s de l�homme au combat lib�rateur. Un aspect signal� par la statue � l�effigie d�une femme �rig�e sur le site � c�t� de celle d�un homme. Deux statues � la figure symbolique de deux soldats inconnus qui s��l�vent au-dessus de l��difice abritant un mus�e et des bureaux. On notera, enfin, l�intervention de Mustapha Ouda�, secr�taire g�n�ral de la F�d�ration de fils de chahids, FFC, pour qui �les chouhada se sont sacrifi�s pour l�ind�pendance de l�Alg�rie et l�instauration de la justice sociale entre tous les Alg�riens�. Il regrettera le sort r�serv� par l�Etat alg�rien � l��crasante majorit� des fils de ces martyrs livr�s � leur sort par l�Etat ainsi que par les moudjahidine qui ont trahi le serment qu�ils ont fait � leurs fr�res de combat. Il d�noncera, au passage, la stigmatisation des fils de chahids qui sont r�guli�rement d�sign�s du doigt comme une caste de privil�gi�s. Il convient aussi de signaler qu�en plus des fonds mobilis�s par la commune, des contributeurs priv�s ont aussi pr�t� leur concours � la r�alisation de ce monument.