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QATAR
Islam et arabit� comme fonds de commerce (9e partie)
Publié dans Le Soir d'Algérie le 09 - 10 - 2012

La Ligue arabe dispose d�une pr�sidence tournante exerc�e � tour de r�le par chacun des 22 Etats. En 2011, Doha avait convaincu l�Autorit� palestinienne de lui c�der son tour de pr�sidence au sein de la Ligue en contrepartie de 400 millions de dollars.
Un autre indice de la pr�m�ditation des �Printemps�, o� toutes les notes convergent comme dans une partition beethovenienne. C�est cette pr�sidence qui permet � Doha de multiplier ses coups de gueule et menaces, faire et d�faire des �r�volutions�. Accus� de tuer des civils par certains pays occidentaux et par des Etats arabes dont le Qatar et l�Arabie Saoudite, El-Assad accepte d�accueillir la Mission d�observation d�sign�e par la Ligue arabe (compos�e de plus de 160 experts appartenant � 22 Etats diff�rents) charg�e d�appr�cier la situation en Syrie durant un mois. La Mission est pr�sid�e par le g�n�ral soudanais Mustafa Al-Dhiabi. A la fin de sa mission, Al-Dhiabi pr�sente � la Ligue arabe un rapport qui conforte la version du gouvernement syrien et lui reconna�t l�obligation d�assurer la s�curit� de son peuple, pr�cisant que le pays est attaqu� par des groupes arm�s, auteurs de plusieurs centaines d�attentats et de sabotage d�installations et d�infrastructures �tatiques. Ce rapport est valid� par le Comit� minist�riel de la Ligue arabe, compos� de 5 pays (Alg�rie, Egypte, Oman, Qatar, Soudan) � quatre voix contre une, celle du Qatar. Par mesure de r�torsion, le comit� sera gel� par le secr�taire g�n�ral de la Ligue arabe, �videmment sur instruction du Qatar qui exerce la pr�sidence et qui fait la pluie et le beau temps. Le Qatar a d�cid� de ne pas diffuser le rapport Al-Dhiabi ni de le donner � l�ONU, ensuite il a essay� d�exercer des pressions pour que le g�n�ral soudanais d�missionne avant de lui proposer des pots-de-vin pour se retirer mais il a refus�. Cheikh Hamad bin Jassim, Premier ministre et ministre des Affaires �trang�res du Qatar, lui a alors d�clar� par t�l�phone que tout homme a un prix et qu�il lui appartenait de fixer le sien, puis il lui a envoy� un ch�que � blanc en lui demandant d��crire lui-m�me la somme. Suite au refus r�it�r� du g�n�ral, l��mir s�est adress� � Omar El-Bachir et a octroy� 2 milliards de dollars au Soudan : le g�n�ral Al-Dhiabi a d� d�missionner et ob�ir � son pr�sident(1). Mais entre-temps, il a fait l�objet d�une campagne internationale de calomnie, et ce, d�s que les premiers rapports quotidiens des observateurs aient montr� la v�racit� de la version de Damas et surtout lorsqu�il a remis son rapport de synth�se disant que les forces de s�curit� n�ont jamais tir� sur des manifestations pacifiques de l�opposition. Pour 2012, les Comores eux aussi ont accept� de c�der la pr�sidence du sommet de la Ligue arabe � un Qatar friand de tribunes des nations, ayant compris leur utilit� pour ourdir des complots. En contrepartie, selon un journaliste de ce pays, le pr�sident de la R�publique comorien, M. Ikililou, esp�rait ramener des valises de dollars mais on ignore s�il a obtenu un aussi beau ch�que que celui accord� � l�Autorit� palestinienne en 2011. Cheikh Hamad ne pouvait-il pas interc�der aupr�s de son ami Fran�ois Hollande pour qu�il restitue l��le de Mayotte derni�rement annex�e � la France (le 31 mars 2011) qui en a officiellement fait le 101e d�partement fran�ais ? Ni la Ligue arabe ni Hamad ne se sont offusqu�s de l�annexion d�une �le appartenant � un membre de leur Ligue, occup�s qu�ils �taient � d�truire la Syrie ! Les Comores ont �t� amput�es de Mayotte lorsqu�ils ont acc�d� � l�ind�pendance (6 juillet 1975) ; l�OUA a souvent vivement d�nonc� cette amputation tandis que la Ligue arabe n�en a jamais dit mot. L�ONU reconna�t l�appartenance de Mayotte aux Comores, mais occup�e � financer le massacre du peuple syrien, la Ligue arabe passe sous silence le vol d�une �le appartenant � un pays membre. On a expliqu� l�audace de la diplomatie qatarie par une sorte de vell�it� d�exorciser une d�pendance � la main d��uvre �trang�re ainsi que la menace incarn�e par ses grands voisins, l�Iran et l�Arabie Saoudite. Ind�pendant depuis 1971, le Qatar n�a r�solu ses diff�rends frontaliers avec l�Arabie Saoudite et le Bahre�n qu�en 2001 et, par souci d�ind�pendance, il a refus� de se dissoudre dans l�union des Emirats arabes unis. Avec l�Iran, Qatar partage l�exploitation de l��norme gisement de gaz du North field. Lors du conflit Iran-Irak, dans les ann�es 1980, Doha a soutenu Saddam que les wahhabites ont mont� contre T�h�ran avant de le l�cher lorsque les Etats-Unis ont d�cid� de le casser apr�s l�occupation du Kowe�t. D�s 1995, cheikh Hamad bin Khalifa Al- Thani fait un putsch contre son p�re et se place carr�ment dans le giron des Etats-Unis mais la culture persane est patiente et conciliante. C�est avec l�aide de la CIA et du MI6 que Hamed a pu renverser son p�re, accus� de sentiments pro-iraniens alors qu�il avait soutenu l�Irak dans sa guerre contre ce pays. Les Am�ricains et les Anglais lui ont pr�f�r� son fils, dont le profil semblait plus servile selon ce qu�ils ont observ� lorsque ce dernier faisait sa formation � l�Acad�mie royale militaire de Sandhurst, en Angleterre. Prot�g� par trois bases am�ricaines de premier ordre, Hamad se met en orbite ; commence alors une ascension fulgurante qui d�passera vite les fronti�res de la p�ninsule arabique. Quelques mois apr�s la prise du pouvoir, en 1996, il cr�e la cha�ne qui portera sa voix � l��chelle plan�taire. En v�rit�, l�id�e de la cr�ation d�Al Jazeera n�est pas sortie de la t�te de Hamad : c�est celle de deux personnalit�s franco-isra�liennes, les fr�res David et Jean Frydman, qui l�ont propos�e au nouvel �mir dont ils connaissaient l�ego m�galomaniaque. Selon Thierry Meyssan � auquel David Frydman a fait la confidence dans un entretien �, ces deux hommes d�affaires ont, �apr�s l�assassinat de Yitzhak Rabin, dont ils �taient proches, propos� au nouvel �mir de cr�er un m�dia o� des Isra�liens et des Arabes pourraient d�battre librement, �changer des arguments, et apprendre � se conna�tre, alors que ceci �tait interdit par la situation de guerre et bloquait toute perspective de paix�.(2) Hamad saute sur l�occasion et, la m�me ann�e (1996), il autorise la cr�ation � Doha d�une repr�sentation commerciale isra�lienne. Puis, en 2002, il autorise les Etats-Unis � cr�er la base d�Al Oude�d, puis celle d�As-Sayliyah qui servira de quartier g�n�ral pour toutes les op�rations de guerre contre l�Irak. Pendant qu�Al Jazeera faisait semblant de critiquer ces m�mes crimes contre le peuple irakien� Summum de duplicit� ! Situ� au c�ur du Golfe, au c�ur de la tension et des conflits, au-dessus des plus grosses nappes d�hydrocarbures, le Qatar est un don b�ni pour l�Oncle Sam sur le plan g�ostrat�gique. Bon com�dien, l��mir Hamad fait parfois semblant d�agir contre les int�r�ts am�ricain ; et c�est ce qui rend attachant cet alli� qui interpr�te son r�le � la perfection, pour booster le terrorisme et augmenter les ventes d�armes dans une r�gion qui non seulement a de l�argent pour en acheter mais qui sait cr�er des conflits. Comme un grand lanc� dans la course aux armements, le Qatar consacre 10% de son PIB � son arm�e qu�il a envoy�e faire son bapt�me du feu en Libye, pour tuer les citoyens d�un �pays fr�re� ! Une nation arabe lamin�e Contraints � un repli nationaliste susceptible de prot�ger leurs Etats et leurs fronti�res, les puissances arabes progressistes ont abandonn� les slogans panarabistes et les solidarit�s transnationales, lamin�s qu�elles �taient par la d�faite de la derni�re guerre arabo-isra�lienne (1973) qui a fait perdre � la Syrie son Golan, et contraint l�Egypte � signer l�accord de Camp David pour r�cup�rer son Sina�. Les pays de la p�ninsule arabique ont jou� un jeu qui a affaibli la nation arabe tout enti�re, qui sera vite livr�e � des guerres civiles, puis des guerres inter-musulmanes et des guerres interarabes tout court : conflit du Sahara occidental (� partir de 1974), conflit du Liban, Sabra et Chatila, guerre Iran-Irak, guerre Kowe�t-Irak, occupation de l�Irak par les coalis�s, terrorisme islamiste en Alg�rie� Dans ce d�cor, les rois et �mirs du Golfe et de la p�ninsule se sont sentis ragaillardis : ils ont saisi l�occasion pour se hisser sur le plan international et aussi pour d�stabiliser les autres pays par le biais du wahhabisme et m�me du terrorisme, et ce, avec la b�n�diction des pays occidentaux, Etats-Unis, Grande- Bretagne, France et Allemagne en t�te. Longtemps m�pris�s par les grands ra�s arabes (Nasser, Boumediene, Saddam, El-Assad, Bourguiba), les rois et les �mirs prennent leur revanche. Ce sont eux qui ont refus�, d�s 1988, un seuil minimum de 20 dollars pour le prix du p�trole avant de se mettre � pomper � profusion, au grand dam des autres pays producteurs comme l�Alg�rie, la Libye, l�Iran et l�Irak, qui sera contraint d�envahir le Kowe�t. Aux ordres des Etats-Unis et de l�Angleterre, ces monarques n�ont men� aucune guerre contre Isra�l, voire ils ont pouss� une Egypte lamin�e et au bord de la faillite � accepter le plan Camp David pour r�cup�rer son Sina�. On ne peut donc pas imaginer une once de souverainet� chez ces r�gimes dictatoriaux garants des int�r�ts occidentaux, comme l��taient ceux des Videla, Pinochet, Ian Smith, Somoza, B�b� Doc, Bokassa et des dizaines d�autres potentats impos�s par les Etats-Unis, la France ou l�Angleterre pour piller leurs richesses. Et beaucoup le sont encore jusqu�� ce jour, et bien pires que tous les dictateurs arabes r�unis, y compris que Hamad et le roi d�Arabie Saoudite ! La strat�gie de positionnement et d�influence du Qatar a donc b�n�fici� d�une conjoncture extr�mement favorable, notamment du besoin de l�Occident d�avoir de nouveaux vassaux pour conforter une h�g�monie unipolaire et asseoir une v�ritable domination du moyen et du proche Orients. Ajout� � l�Arabie Saoudite, le pion qatari a fait office de cheval ou de fou dans le jeu d��checs am�ricain, d�autant que Doha a mis une t�l� et un ch�quier � disposition. Quel int�r�t a le Qatar, un pays de 200 000 autochtones, de pomper autant de p�trole et de gaz si ce n�est pour financer l��conomie am�ricaine ? Et, bien s�r, de remplir les comptes de l��mir et de la famille r�gnante. Dans une conjoncture
arabe morose, il a trouv� toute la piste libre pour danser. L�Alg�rie lamin�e par une guerre civile de dix ann�es ; l�Egypte paralys�e par l�absence de ressources et une population au ch�mage ; la Syrie affaiblie par la guerre du Liban, l�affaire Hariri et la guerre de l�Irak dont elle a accueilli plus d�un million et demi de r�fugi�s, sans parler du conflit en Palestine. L�Irak qui sort d�une occupation qui a fait deux millions de morts et lamin� le pays sur tous les plans. L�Arabie Saoudite manque de vision et c�est Hamad qui vient donner � l�oligarchie un go�t de l�aventure et un d�sir de vengeance sur ces pr�sidents arabes qui l�ont nargu� des d�cennies durant, surtout ce Kadhafi qui, en plein sommet de la Ligue arabe de 2008, avait trait� son pays de cr�ation de l�Angleterre et de prot�g�e de l�Am�rique.
A. E. T.
(A suivre)
1. Selon le R�seau Voltaire. http://www.voltairenet.org/Wadah-Khanfar-Al-Jazeera-et-le


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