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QATAR
Une diplomatie au service des autres (11e partie)
Publié dans Le Soir d'Algérie le 11 - 10 - 2012


Par Ali El Hadj Tahar
La proximit� des bases am�ricaines n�interdit pas au Qatar d��tre le fief des chefs terroristes, et cela ne peut pas se faire sans un accord �tasunien. Mais pour quelle fin ? Selon les th�oriciens occidentaux, ou occidentalis�s comme Mehdi Lazar, l��mirat leur permet de �mieux contr�ler les mouvements islamistes r�gionaux et d�impulser, voire de ma�triser un processus de r�formes dans les pays arabes�(1) .
La v�rit� est toute autre, surtout au vu des �v�nements de Libye et ce qui se passe en Syrie et au Mali, cas qui ont prouv� que les djihadistes sont � la solde de l�imp�rialisme, car le complexe militaro- industriel risque de s�effondrer s�il n�y a pas de conflits, engendr�s essentiellement par le terrorisme islamiste. Pas de terrorisme, pas de ventes d�armes. L�apr�s-guerre froide n�cessitait l�invention d�un nouvel ennemi pour �galement justifier les d�penses du Pentagone (500 milliards de dollars/an sur un budget total de 1000 mds environ). B�nis soient l�Arabie Saoudite et ce Qatar qui ach�te des armes pour attiser le feu et m�me doter les groupes terroristes de leurs quotas respectifs. C�est quoi la mort de 500 soldats am�ricains par rapport aux 1 295 milliards de dollars(2) gagn�s (entre 2001 et 2011) par les marchands d�armes qui ont approvisionn� le Pentagone durant la guerre en Irak et en Afghanistan ? Le prix Nobel d��conomie, Joseph Stiglitz, estime ces d�penses � 3 000 milliards de dollars pas � 1 295 mds. C�est avec l�accord am�ricain qu�en janvier 2012, les talibans afghans ont ouvert � Doha une repr�sentation officieusement charg�e d��ventuelles n�gociations de paix entre eux et les Am�ricains mais on ne sait pour quelles missions. Les �printemps arabes� ont r�v�l� la collusion des Etats occidentaux avec le terrorisme islamiste. En Tunisie et en Libye, plusieurs terroristes ont pu occuper des postes importants au sein des nouveaux pouvoirs : le Tunisien Ghennouchi, le Libyen Abdelhakim Belhadj, responsable de nombreux crimes en Irak, au sujet duquel l�ancien Premier ministre espagnol, Jos� Maria Aznar, a dit le 9 d�cembre 2011 qu�il �tait suspect� pour implication dans les attentats du 11 mars 2004 � Madrid mais qui est devenu par la gr�ce de l�OTAN gouverneur militaire de Tripoli ! Actuellement, il est en Syrie o� il dirige l�Arm�e syrienne libre, qui n�a donc aucun vrai officier de haut rang, car son chef attitr�, le colonel Riyad Al-Asaad, n��tait qu�un ing�nieur d�avions dans l�arm�e de l�air syrienne pendant 31 ans et sait � peine manier un fusil. Cela prouve aussi qu�aucun officier syrien n�a accept� de trahir son pays pour le million de dollar offert aux d�serteurs par le Qatar ! Le terroriste libyen Isma�l Al-Salabi a �t� d�sign� comme commandant militaire de Benghazi : cela n�a pas emp�ch� l�OTAN de collaborer avec eux et avec les nombreux autres terroristes libyens pourtant fich�s par leurs services de renseignement, comme ils collaborent actuellement avec des djihadistes pour d�stabiliser la Syrie et les dotent m�me d�armes capables d�abattre des avions civils.
Diplomatie ostentatoire et arrogante
La strat�gie du Qatar se base sur la a�abiya, au sens khaldounien du terme. Elle est fond�e sur les cordes claniques et ethniques. C�est une seule famille qui tient les r�nes du pays, et comme celle de l�Arabie Saoudite, cette dictature jouit de l�infaillible protection am�ricaine. La diplomatie de cet �Etat� quasi tribal et ethnique n�est fond�e ni sur une vision islamique ni sur une vision arabe. L��mir Hamad n�agit pas comme quelqu�un de conscient de la force de la nation arabe ni de son histoire ou sa civilisation, voire il les m�prise. Tous les mensonges b�tis par Al Jazeera sont tomb�s � l�eau avec les images de Kadhafi ensanglant� et humili� puis avec les massacres flagrants attribu�s au pouvoir syrien mais dont n�importe quel homme de la rue conna�t la signature islamiste. La politique ext�rieure du Qatar affiche un m�pris total pour l�h�ritage politique de l�histoire arabe et musulmane, de la gouvernance telle que pratiqu�e par Omar Ibn Khatab, Ali, Othmane ou Mouawiyya, par les Omeyyades, les Abbassides, les Hammadides ou les Andalous... Cheikh Hamad oublie ou ignore que Nasser n�appartient pas uniquement � l��gypte, et Boumediene ou Bourguiba pas seulement � l�Alg�rie ou � la Tunisie mais � toute la nation arabe. Dommage que tant d�argent et d�audace politique ne soient doubl�s ne serait-ce que d�une once d�humanit� et d�humilit�. L�acharnement qui caract�rise la politique ext�rieure qatarie montre qu�elle vise � d�truire ce qui reste de la nation arabe et musulmane. Le but d�clar� des wahhabites est de cr�er la oumma mais le but r�el est d��mietter les pays musulmans en mini-Etats ingouvernables et archa�ques. Insatiable, Doha amasse goul�ment de nouvelles richesses, parfois par le pillage comme il l�a fait en Libye en se faisant payer en p�trole pour l�aide octroy�e au CNT. Un �mir du XXIe si�cle agit comme un chef de tribu qui croit son peuple menac� par la famine, d�o� cette mani�re outranci�re, sur le plan diplomatique comme sur celui des affaires. Brandir son ch�quier comme au Far-West l�ont brandissait le revolver attriste aussi bien en Orient qu�en Occident. M�me les Occidentaux sont irrit�s par cette diplomatie ostentatoire mais certains acceptent son arrogance et son entrisme. Le Qatar est en train de construire une �conomie, peut-�tre une diplomatie mais pas du tout un Etat-nation, ce dernier ne se r�sumant pas � une somme d�infrastructures modernes ou m�me � des institutions : dans un Etat-nation, les institutions sont fond�es sur des valeurs �labor�es par toute une communaut�, pas sur la seule volont� d�un clan. Un proverbe alg�rien dit : �N�aies pas peur du riche si un jour il a faim mais du pauvre quand il est rassasi�.� Ce Qatar aurait pu se contenter de devenir une puissance r�gionale sans nuire aux autres, et se consacrer � son �conomie pour sortir de la d�pendance et du sous-d�veloppement. Sa strat�gie g�niale d�investissement � l��tranger, de formation d�une �lite nationale, de la promotion de la recherche et du d�veloppement ainsi que le b�n�fice de transferts technologiques via une strat�gie tr�s lucide auraient pu faire de Doha un nouveau Damas, un nouveau Bagdad ou une nouvelle Cordoue et lui octroyer une aura que les Arabes cherchent depuis des si�cles. Mais Hamad a pr�f�r� jouer seul contre la nation, en essayant de la ramener vers le pass�, au lieu d�essayer d�unir tout en b�n�ficiant des immenses acquis de la nation : l��gypte, l�Irak, la Syrie, le Maroc, la Tunisie, l�Alg�rie et m�me la Libye auraient donn� beaucoup � ce pays qui, il faut le dire clairement, s�est d�tourn� de la culture et de la civilisation arabes et de son h�ritage pour courir derri�re les mirages du wahhabisme et les gadgets de l�Occident. Le ventre est plein, la t�te �galement, mais de valeurs qataries sont import�es, ce qui se traduit par un consum�risme effr�n� et un gaspillage qui n�ont rien � voir avec l�Islam ou la raison. Ce qui vaut le m�pris des peuples arabes � l�endroit de ces �mirs en carton qui se gonflent en inspirant une culture qui ne leur appartient pas. Aucun autre peuple arabe ne se laisse acculturer avec autant d�inconscience. Le Qatar accourt lorsque Sarkozy appelle pour payer les indemnit�s de lib�ration des infirmi�res bulgares jug�es pour crimes de contamination de citoyens libyens par le virus du sida. Il vole lorsque l�ouragan Katrina frappe les Etats-Unis, mais il ne voit ni n�entend lorsque la famine frappe au Y�men, en �thiopie, en Somalie, en Ouganda, au Kenya, � Djibouti ou au Soudan, pour ne citer que des pays musulmans. La pauvret� touche un milliard de personnes mais aucune des r�gions qui en p�tissent n�a b�n�fici� de l�aide qatarie, ni de celle des autres pays du Golfe et de la p�ninsule arabique. Les Palestiniens, c�est l�Iran qui leur versait 300 ou 400 millions d�euros par an. Puis, en 2011, pour nuire � Damas et faire de l�ombre � T�h�ran, Hamad demande au chef du chef du bureau politique du Hamas de quitter la Syrie et de venir s�installer � Doha : Khaled Mechaal accepte de trahir Damas qui l�a accueilli des ann�es durant ainsi que 500 000 autres Palestiniens en contrepartie de pr�s d�un milliard de dollars offerts par Doha ! Par le ch�quier, Hamad r�ussit toujours avec ceux qui n�ont pas de principes.
Amis occidentaux et ennemis arabes
Le Qatar importe 95% de sa nourriture mais ce ne sont pas les pays arabes qui la lui fournissent : son principal fournisseur est l�Europe. En mai 2007, Hamad commande � Sarkozy 80 avions Airbus A 350, pour la somme de 16 milliards de dollars qui capitalisera l�entreprise. Il accorde d�autres contrats juteux � la France qui, dans le domaine de la d�fense, devient son premier fournisseur avec 80% des achats qataris. Donnant-donnant, la tactique apparemment d�routante de Doha lui permet de placer progressivement ses pions, dans le cadre d�une strat�gie dont il a le secret ! Avec les Arabes, c�est une autre tactique, celle de la duplicit� : en 2007, il plaide la cause du pr�sident Bachar El-Assad, qu'il aide � sortir de l'isolement suite � l�accusation d�assassinat de Rafik Hariri. El-Assad sera alors pr�sent � Paris � c�t� de 40 chefs d'Etat et de gouvernement des deux rives de la M�diterran�e. En 2011, Hamad se retournera contre lui, pour un autre pari. En novembre 2007, il arrive � r�unir Sarkozy et Omar El-Bechir, � propos du Darfour, mais il ne d�nonce pas le mensonge disant que le pouvoir a tu� deux millions de Soudanais, ce qui a caus� la partition du pays. Comme son pr�d�cesseur, Fran�ois Hollande gardera le cap sur le Qatar, cette dictature familiale devenue essentielle pour les Occidentaux, pas seulement pour l�immense march� qu�ils offrent. Faut-il aller jusqu�� dire que, n�ayant pas d�odeur, l�argent qatari a fini par influencer la politique �trang�re de l�Occident ? Non, car le Qatar ne gagne que du prestige en Occident et perd ses amis en Orient. Il continue � pomper du gaz pour satisfaire les besoins occidentaux. Les Arabes et les musulmans ne gagnent rien avec Doha, bien au contraire. Les �changes commerciaux d�risoires du Maghreb avec le Qatar ne justifient pas les courbettes devant son �mir, dirait le pragmatique feu Kasdi Merbah. Tous les secteurs servent la diplomatie, l��conomie et la politique qataries, dont la ligne semble concoct�e par un ordinateur d�une efficacit� froide et inou�e : le sport, l�humanitaire, l��cologie, le social ou les sciences sont investis avec un opportuniste qui peut faire croire � un syndrome du gaspillage mais qui, en r�alit�, ne cherche que l�int�r�t. Ce n�est pas pour leurs beaux yeux que le Qatar ram�nera de nombreux sportifs mais pour exploiter leur image, ces Eddy Merckx, Tom Boonen, Pel�, Zidane, Maradona, Lionel Messi ou Beckenbauer, r�quisitionn�s �comme d'autres convoquent la belle famille pour le repas du dimanche�, pour reprendre l�image d�Henri Haget dans L�Express du 6 mars 2008. Pour la Coupe du monde de football 2022, il fabrique des stades futuristes par des ouvriers en semi-esclavage. Les gens de la Fifa ne savaient-ils pas que pr�s de deux millions de travailleurs �trangers sont touch�s par ses mesures injustes du code du travail qatari ? La Conf�d�ration syndicale internationale promet de boycotter cette manifestation sous le slogan de �Pas de Coupe du monde sans respect des droits des travailleurs� si le Qatar n�am�liore pas leurs conditions et n�autorise pas la cr�ation d�un syndicat libre !
A. E. T.


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