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Au c�ur de l�Histoire
Publié dans Le Soir d'Algérie le 31 - 10 - 2012


Par Ouali A�t-Ahmed, ancien officier de l�ALN
Effigies de h�ros nationaux, statues de combattants et combattantes de l�ALN (Arm�e de lib�ration nationale) ont �t� inaugur�es, le jeudi 4 octobre 2012, � Tizi-Buiren (col des Lions), � l�entr�e du chef-lieu de la commune d�Iferhounene (da�ra d�Iferhounene, wilaya de Tizi-Ouzou). C�est vraiment un chef-d��uvre, d�autant plus que les autorit�s locales y ont mis la touche n�cessaire en y incluant un mus�e portant la liste nominative de plus de 1 600 chahids de la da�ra, grav�e sur du marbre, un si�ge pour l�ONM (Organisation nationale des moudjahidine) et un autre pour les enfants de chouhada.
Des monuments et des st�les, nous en avons vu ailleurs en hommage � ceux qui ont donn� leur vie pour que vive l�Alg�rie. Mais ce qui diff�rencie la belle et magnifique r�alisation, objet de notre article, des autres ce sont les symboles dont elle est charg�e, symboles inscrits en droite ligne de l�esprit de Novembre 1954, sans lequel le joug colonial fran�ais n�aurait jamais �t� bris�, ni m�me secou� par les yeux doux des assimilationnistes et les ruades des autres, temp�r�s par une politique de diversion et de d�naturalisation en douceur, tout en ayant le verbe haut afin de mystifier les militants de la cause nationale. Sans prise de conscience et sans unit�, le combat aurait �t� class� en pertes et profits, comme toutes les insurrections pass�es, y compris celle du 8 Mai 1945. Ce sont ces deux �l�ments fondamentaux qui ont pr�sid� � la conduite et � l�ach�vement des travaux dont certains voulaient voir un �chec total et cuisant. Ce symbole d�unit� est d�abord mis en relief � travers les effigies de h�ros nationaux, sans distinction � base de r�gionalisme ou d�autres facteurs aussi mesquins que n�fastes. A c�t� de Abane Ramdane, Ali Melah, Cheikh Amar, Mohamed Za�moum dit si Salah, figurent Larbi Ben M�hidi, Benboula�d, Didouche Mourad, Zighoud Youcef, c�est toute la nation qu�on voit � travers leurs portraits. Cette symbolique d�unit� va s��largissant davantage, en ne faisant de distinction ni entre les chouhada et les survivants puisque les portraits du colonel Krim Belkacem, Amar Ouamrane, Akli Mohand Oulhadj y sont mat�rialis�s, avec la m�me mati�re � de la r�sine � dans la m�me et identique embrasure de murs construits en pierres taill�es. C�est une belle le�on d�histoire � ceux qui, depuis 1962, travaillent dans le sens de la n�gation et du reniement des vrais combattants qui ont surv�cu � la guerre de Lib�ration, soulignant par man�uvre et mauvaise foi que l�ind�pendance n�est acquise que par �le sang des chouhada�. Ces fabulations honteuses et invraisemblables ne sont foment�es que dans le prolongement du slogan de populisme rentier : lanc� par les tenants du pouvoir, en 1962, �un seul h�ros : le peuple�, pour d�tacher ce dernier des combattants du FLN/ALN dont il a vu et v�cu en communion, le courage et l�abn�gation. Si tous les combattants �taient an�antis, en totalit�, la France coloniale n�aurait pas � n�gocier. Si les chouhada sont connus aujourd�hui, si le sang n�a pas �t� vers� en vain, c�est parce que des hommes et des femmes ont continu� le combat jusqu�� la victoire finale et tenu � leur serment de lib�rer le pays ou de les rejoindre dans l�Au-del�. A ceux qui veulent pulv�riser la soci�t� et diviser les combattants FLN/ALN, tomb�s au champ d�honneur ou ayant surv�cu � la guerre, nous leur disons �Faqou�, car il n�y a pas les uns d�un c�t� et les autres de l�autre. Nul n�a sign� de contrat avec le Bon Dieu et ne savait �si la balle �tait destin�e pour mon compagnon ou pour moi� comme l�avait compos� et chant� Laimeche Ali, maquisard en 1945 natif de Ch�ra�oua (Tizi-Rached), village d�origine des deux cheikhs Seddik Benarab, chef de la r�sistance entre 1830 et 1870, et de si Moh Oum�Hand, le po�te errant, contemporain de cheikh Mohand Ouelhoucine. Quant au monument lui-m�me servant de pi�destal aux statues d�un combattant et d�une combattante, il scelle la symbolique de l�unit�, en lui conf�rant une troisi�me dimension, rendant hommage, sans distinction, aux hommes et aux femmes qui s��taient d�pens�s, corps et �me, pour le recouvrement de la souverainet� nationale. Faire fi du combat de la femme, pour quelque motif que ce soit, est une aberration et une h�r�sie d�autant plus qu�elle a prouv� sa d�termination � s��lever aux lumi�res de la connaissance et au savoir pour peu que l�on y mette de la qualit� en dehors de toute id�ologie. La statue de combattante repr�sente � la fois Tin-Hinan, Dihya (Kahina), Lalla Fatma N�soumer, les deux chahidate de Tizi- Guefres qui ont creus� leur tombe avant leur assassinat, Raymonde Peschard et toutes celles qui sont tomb�es sous les balles de �la civilisation fran�aise� ou qui ont surv�cu et men� le combat jusqu�� la victoire finale dont les pr�noms se m�lent et s�entrecroisent, Sekoura, Chabha, Koula, A�ni, Za�na, Ghenima, Ouzna ou Fazia qui portaient � leur actif l�enl�vement de 28 postes militaires ennemis, en Wilaya III historique, avec leurs fr�res maquisards de l�ALN. Tout ce magnifique faisceau de symboles d�unit� a �t� couronn� par une foule immense et compacte d�anciens compagnons de lutte, de citoyens et de responsables d�positaires de l�autorit� de l�Etat, venus de nombreux coins d�Alg�rie : Tizi-Ouzou, Alger, B�ja�a, Bouira, etc. Mais au-del� de la symbolique ellem�me, cet ensemble historico-artistique constitue un jalon ind�niable de l��criture de l�histoire de la r�gion d�Iferhounen qui faisait partie du secteur 1, R�gion 1, Zone 3 de la Wilaya III, d�une fa�on particuli�re et du pays d�une fa�on g�n�rale. Le choix du terrain d�implantation n�est pas fortuit. Il r�sulte de la convergence d�un certain nombre de faits marquants durant l�invasion fran�aise et la guerre de Lib�ration. Toponymie et histoire s�entrelacent en symbiose et placent cette r�gion montagneuse au c�ur de notre pass� r�cent et lointain. Avec Illula Umalu, le chahid de la guerre que nous avons livr� � la France coloniale, d�passe les 2 500. D�j�, l��tymologie des termes �Tizi- Buiren� ou �col des Lions� nous donne, quelque peu, une id�e de ce que les lieux pouvaient repr�senter, au propre et au figur�. En outre, � quelques lieux se situe le col de Chellata o� s��taient concert�s, pendant un certain temps, au XVIe si�cle de l�ann�e gr�gorienne, quatre savants de la foi, pour la pr�cipitation de l�effondrement du royaume de Koukou, tenu par les Belkadi d�Aourir Ath Ghobri. Il s�agit de Sidi M�Hand Oudriss, Sidi Abderrahmane El-Iluli, Sidi M�Hand Umalek et Sidi Mansour. D�ailleurs, ce dernier sera � l�origine de la mort, en 1618, du dernier roi de la dynastie, � savoir si Ahmed Ath-El- Kadi � qui une d�l�gation de notables a demand� d�acqu�rir une femelle � l��l�phant qu�il avait d�j� et qui leur faisait �norm�ment de d�g�ts, contrairement � leurs v�ux d��limination du pachyderme. Vers l�ouest, � 3 km, se situe Thachekirth o� les moussebline de Boubaghla et Lalla Fatma N�Soumeur ont fait subir, en 1854, une d�faite m�morable � l�arm�e fran�aise, lors de sa quatorzi�me exp�dition en Haute- Kabylie. Ce ne sera que le 10 juillet 1857 que le mar�chal Randon, gouverneur de l�Alg�rie, occupera le mont Timezguida qui surplombe le col des Lions. De l�, il dirigera ses trois divisions, sous l�autorit� des g�n�raux Yusuf, Renault et Mac-Mahon, en coordination de celle venue de l�Est (Constantinois) pour la prise d�assaut de toute la r�gion, capturant Lalla Fatma N�Soumeur et deux cents de ses combattants et combattantes au village A�t-Atsou d�Illilten. Cette derni�re sera confi�e � la division du g�n�ral Yusuf qui la conduira dans la plaine de Beni Sliman, avec des arr�ts et pauses, assez durables, � Fort- Napol�on (devenu Fort-National, avec la Commune de Paris et l�av�nement de la IIIe R�publique, et Larba�-Nath-Irathen, � l�ind�pendance) et aux Issers pendant 40 jours. Par ailleurs, durant la guerre de Lib�ration nationale et du 22 juillet 1959 � la fin de la m�me ann�e, � quelques encablures � l�est, le g�n�ral Challe a install� son PC (poste de commandement) d�nomm� Artots entre le col de Chellata et le mont Azru N�Thur, pour diriger l�op�ration �Jumelles� qui durera six mois, sous le patronage direct du g�n�ral de Gaulle qui visitera la r�gion pour ragaillardir et donner du souffle � ses troupes lors de la �tourn�e des popotes�, se d�pla�ant par �Alouette� de PC en caserne et en poste avanc�. La r�gion avait re�u un coup tr�s dur, mais n�a c�d� en rien de sa combativit� h�ro�que. Avec les pertes humaines se chiffrant aux deux tiers des effectifs (plus de 8 000/plus de 12 000), la Wilaya III historique s�adaptera aux nouvelles conditions de lutte, notamment en faisant appel aux femmes et en scindant ses unit�s en petits groupes. Nous saurons par la suite que l�op�ration �Jumelles� a �t� d�clench�e sur demande officielle du Conseil g�n�ral du d�partement de la Grande-Kabylie, sous la houlette du g�n�ral Faure, du d�put�-maire d�Agouni- Gueghrane Azem Ouali et du pr�sident du Conseil g�n�ral Marcellin, lors de sa session de janvier 1959 (voir annexe tir�e du Recueil des actes administratifs). C�est dans le cadre de cette nouvelle strat�gie qu�un groupe de moudjahidine a eu raison du prince Fran�ois d�Orl�ans, fils du comte de Paris, lors d�une sortie, � la t�te d�une section militaire fran�aise, � il avait le grade de sous-lieutenant � le 11 octobre 1960, au village Taourirt N�Ali Ounaceur, � quelques coud�es de Tizi-Bu�ren. Cela s�op�rera bien apr�s les batailles m�morables d�Ibelkissen un certain 11 ao�t 1956 o� cheikh Amar, en partance pour le Congr�s de la Soummam, tombera en h�ros, de Tifilkuts, d�Azru �Bazoka� ou le bombardement et la destruction des villages de Tizit et de B�cheur. Je ne termine pas sans dire que ce monument constitue un jalon dans l��criture de l�histoire de notre pays que certains veulent, � tout prix, enterrer. Ceux-l� travaillent dans le m�me sens voulu par l�ancienne puissance coloniale qui essaie d�inculquer, dans les esprits, que la marche vers l�ind�pendance �tait in�luctable et que le FLN historique aurait pu faire l��conomie de centaines de milliers de vies d�Alg�riens et d�Alg�riennes s�il avait suivi la politique de Messali Hadj. De telles sornettes et propos fallacieux ne tiennent plus la route. Mais, faut-il, encore, se mettre s�rieusement � l�ouvrage, pour l�enseignement de l�histoire r�elle dans notre syst�me �ducatif. Et c�est en prenant conscience, de fa�on aigu�, que nos jeunes g�n�rations sauront d�fendre, becs et crocs dehors, le pays de leurs a�eux, qui leur est l�gu� en h�ritage.


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