Le Soir d'Alg�rie rapporte dans une d�p�che que le prix des produits alimentaires, tels les fruits, l�gumes, viandes et poissons, seront plus chers en 2013. Compte tenu des hausses injustifi�es tout au long de l'ann�e �coul�e, cette information n'est pas � prendre avec des pincettes mais jug�e plut�t cr�dible tant que la mainmise d'une minorit� sur la nourriture en g�n�ral et les ressources agricoles, halieutiques et de la ferme en particulier a �t� de tout temps la cause principale de ces augmentations sans cause apparente. Par une �trange co�ncidence, ce sont toujours les petites bourses qui en p�tissent. A partir des ann�es soixante-dix, avec la r�volution industrielle, le march� du travail prit de l'essor. Bien que beaucoup de paysans fournirent � ce secteur naissant une main-d'�uvre importante, il n'en demeure que cette terre irrigu�e du sang des chouhada et avec la b�n�diction de Dieu continua de produire � profusion l�gumes et fruits m�ris sous le soleil d'�t�. La mer cl�mente ne d�cevait pas ses visiteurs. Les chalutiers qui levaient l'ancre la nuit rentraient t�t le matin, les cales pleines de poissons de toutes vari�t�s, crustac�s et mollusques c�phalopodes dont les prix �taient fix�s par anticipation par les pouvoirs publics. Les produits de la ferme : notre petit d�jeuner, hormis le caf� au lait, tartine beurr�e, confiture, un fruit, �tait accompagn� de deux �ufs au plat ou brouill�s. M�me si aujourd'hui, l'expansion d�mographique n'est plus celle des d�cennies ant�rieures, la population ayant consid�rablement augment�, les ressources par habitant par contre n'ont pas chang�. Les progr�s scientifiques et technologiques lui donn�rent un nouvel essor. Le principe des �montagnes russes� qui pr�voit la m�me production (satisfaction des besoins nationaux, �ventuellement le surplus destin� � l'exportation), quelle que soit la situation des prix � la hausse ou � la baisse sur les march�s, n'est jamais respect� chez-nous dans la mesure o� les prix ne d�gringolent pas mais augmentent sans cesse. Un stratag�me L'int�r�t manifest� au d�but de la r�volution agraire pour le d�veloppement de l'agriculture et l'am�lioration de la sant� publique par un acc�s sans contraintes (prix et disponibilit� permanente des produits du terroir ) a fait appliquer aussi rapidement que possible les nouvelles connaissances � un meilleur rendement des r�coltes et � la lutte contre les maladies. Avec toutes les constructions entreprises dans le cadre de projets de logements durant les ann�es 2000 sur des terres probablement en jach�re, s'est install� progressivement un syst�me oligopole. Quand les paysans, fermiers ou maquignons ont beaucoup d'acheteurs, ils ne se font pas concurrence sur les prix. Les prix de vente au consommateur sont l'�uvre des interm�diaires qui ne cessent de se multiplier et c'est tr�s b�n�fique pour eux d'appartenir au club. �a l'est beaucoup moins pour le citoyen qui doit faire face � des co�ts croissants avec un revenu en peau de chagrin. On s'acharne contre les agriculteurs et on les accuse d'�tre la cause de la chert� de la vie. Certes, ce sont bien eux qui produisent fruits et l�gumes et autres denr�es alimentaires que nous consommons mais de l� � les taxer d'exploiteurs, c'est aller trop vite en besogne. Ce n'est pas le producteur qui est � l'origine du prix exorbitant affich� sur les march�s de d�tail, mais bien les interm�diaires qui ont accru leur marge de profit. Et s'il fallait une preuve � l'appui de cette constatation, comment d�s lors ne pas la retrouver dans l'�volution constante des prix ? Alors que le prix d'achat � la production est presque immuable sauf en cas de survenance d'un ph�nom�ne impr�visible, le citoyen consommateur constate � son grand dam une cristallisation honteuse des prix de vente publics. Et comment ne pas apercevoir dans cet encha�nement des faits, un stratag�me ayant pour noirs desseins la faillite de toutes les couches productives de la nation? La situation qui pr�vaut n'a fait qu'accentuer la r�gression du standing de ceux qui reste des travailleurs � bas salaires et l'assainissement ne peut �tre entrepris que par la n�cessit� de fixer les limites dans lesquelles le profit doit �voluer dans le contexte des valeurs morales.