Par Boubakeur Hamidechi [email protected] Apr�s l��viction d�Ouyahia c�est, par cons�quent, aux trousses de Belkhadem qu�une autre meute prend le relais pour le courser. Une chasse ouverte, cette fois-ci, par la quasi-totalit� des ministres de son parti et dont le communiqu� ne s�embarrasse gu�re de nuances. Ainsi, sans �tre tout � fait un remake de l��pisode du RND, celui qui est en train de s��laborer dans les arcanes du FLN vise par contre le m�me but. Celui qui consiste � d�capiter la direction de l�appareil sans toutefois remettre en cause la traditionnelle satellisation de celui-ci. Or la simultan�it� de cette s�rie d�implosions des p�les de l�alliance pr�sidentielle peut-elle courtement s�expliquer par le souci de r�duire � n�ant certaines ambitions naissantes ? Si nous, journalistes, f�mes nombreux � d�crypter dans ce sens la r�cente disgr�ce d�Ouyahia doit-on reconduire le m�me raisonnement, s�agissant de Belkhadem, avec la m�me facilit� et la m�me myopie ? Autrement dit, est-il possible d��talonner de la m�me mani�re deux personnalit�s, aussi dissemblables � tout point de vue, juste pour conforter l�hypoth�se qu�ils seraient de redoutables challengers en 2014 ? Pour paraphraser une formule c�l�bre �lui est lui, quand l�autre et l�autre�. En effet qu�ont-ils eu de commun sinon celui d�avoir �t� durant 13 ans dans la proximit� de Bouteflika, alors qu�ils sont d�extractions politiques diff�rentes ? Au parcours de jeune �narque ayant capitalis� de l�exp�rience dans les cabinets minist�riels (les affaires �trang�res notamment), Ouyahia est pr�cis�ment l�antith�se d�un Belkhadem que seul le parti unique formata et au sein duquel il connut l�ascension qui est aujourd�hui la sienne. L�un est demeur� un commis de l�Etat docile mais attendant son heure, alors que l�autre n�a jamais quitt� le �militantisme � professionnel dont on fait d�ailleurs les pires dogmatiques mais surtout des comploteurs de m�tier. Ceci expliquant cela, Ouyahia gr�ce � sa connaissance parfaite des rouages de l�Etat et malgr� son d�ficit d��thique constituait effectivement une alternative potentielle qu�il fallait �liminer. Mais est-ce �galement le cas de Belkhadem ? Probablement pas, dans la mesure o� non seulement il s�est r�v�l� comme un m�diocre chef de gouvernement quand il fut appel� � ce poste mais �galement au plan doctrinal � la t�te d�un FLN auquel demeure attach� le chef de l�Etat. L�Objectif de son limogeage ne saurait se justifier que par son incapacit� � structurer une id�ologie claire et attractive pour le pouvoir, justement, afin qu�il puisse d�passer l��cueil constitutionnel et se renouveler par les urnes. Le missionnaire des conjur�s de janvier 2005 qu�il a �t�, lorsqu�il fallait guillotiner Benflis, n�a pas su passer � l��tape suivante. Une telle indigence est s�rement la cause de cette campagne, laquelle met en exergue la d�vitalisation doctrinale du parti dont il serait le principal responsable. Son impr�paration culturelle (n�a-t-il pas �t� qu�un modeste instituteur ?) et sa forte impr�gnation de la praxis du parti unique sont d�sormais les r�v�lateurs des limites de cette personnalit� � l�image surfaite. L�on doute m�me que Belkhadem ait eu quelques pr�tentions pour succ�der au sommet de l�Etat. Cependant, il s�accroche � l�unique ambition de demeurer dans l�orbite du r�gime gr�ce au contr�le de l�appareil. Or apr�s Ouyahia et accessoirement le MSP, Belkhadem est � son tour dans le viseur du deus ex-machina qui voudrait illustrer sa promesse de r�formes en �reformatant � d�abord la n�buleuse qui lui a �t� donn�e en dot d�s 1999 et dont il ne craint gu�re qu�elle lui fasse de l�ombre quoiqu�il d�cida pour elle ou contre les dirigeants en place. A partir de cet imp�ratif, qui chaque semaine se pr�cise, l�on voit mal comment le secr�taire g�n�ral du FLN serait l�unique rescap� d�une �puration �lectoraliste �dict�e par El-Mouradia. Belkhadem n�est en d�finitive pas mieux loti que ses ex-pairs de l�Alliance surtout qu�autour de son nom et de sa fonction se sont cristallis�es les critiques internes et se sont clairement �lev�es des voix �cout�es qui exigent son d�part. Huit ministres qui d�cident de ne se reconna�tre que dans l�autorit� morale du pr�sident d�honneur du FLN, en l�occurrence le chef de l�Etat et quelques caciques du parti tels que Salah Goudjil, chef de file de la contestation dont Bouteflika vient d��lever au rang de s�nateurs, ne constituent-ils des signaux forts qui lui sont destin�s ? Certes, il pourra encore arguer du message de soutien des parlementaires pour d�fier le rouleau compresseur sauf, qu�avec une cavalerie aussi l�g�re que lui composent les d�put�s, il semble bien que les jeux sont faits. Car d�s l�instant o� le pr�sident de la R�publique a d�cid� d�ouvrir le registre des soldes de tout compte de son personnel politique, son paraphe passera comme un couperet. Reste que l�on sait peu de choses sur les intentions du pr�sident. C�est dire que l�opinion reste dans l�expectative quant � la finalit� de l��puration. Mais l�, c�est une autre histoire, disons une autre� chronique.