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La guerre au Mali : un remake de la conqu�te de l�Alg�rie
Publié dans Le Soir d'Algérie le 28 - 01 - 2013

Comme dit l'adage, il faut conna�tre le pass� pour comprendre le pr�sent et deviner l'avenir. Lors de l�intervention militaire fran�aise au Mali, le pr�sident fran�ais a d�clar� : �La France ne restera pas plus longtemps que n�cessaire au Mali.�
Cette d�claration ressemble � celle qui a �t� faite par Charles X � la veille de la conqu�te de l'Alg�rie. En fait, il y a beaucoup de points communs entre la guerre men�e au Mali en 2013 et la guerre men�e contre l�Alg�rie en 1830.
La conqu�te de l�Alg�rie
Ce n'est pas pour un coup d'�ventail qu�on mobilise 104 navires de guerre et 535 navires de commerce. Balzac disait : �Il y a deux histoires : l'histoire officielle, menteuse, puis l'histoire secr�te, o� sont les v�ritables causes des �v�nements? � L�une des principales causes de la prise d�Alger est l�existence du tr�sor du dey, un tr�sor �valu� entre 200 et 500 millions de francs. Suite au coup d'�ventail en 1827, Alger a �t� soumise � un blocus maritime impos� par la France. Ce blocus a dur� trois ans. Avant le lancement de l�assaut, les envahisseurs ont adress� cette proclamation aux Alg�riens : �Nous, les Fran�ais, vos amis, partons pour Alger. Nous allons en chasser les Turcs, vos tyrans� Nous ne conqu�rons pas la ville pour en devenir les ma�tres. Nous le jurons par notre sang� Soyez unis � nous, soyez dignes de notre protection et vous r�gnerez comme autrefois dans votre pays, ma�tres ind�pendants de votre patrie� Les Fran�ais agiront avec vous comme ils agissaient, il y a trente ans, avec vos fr�res bien aim�s les Egyptiens. Nous nous engageons � respecter vos tr�sors, vos propri�t�s et votre sainte religion� Venez � nous, vous nous ferez plaisir et votre amiti� sera avantageuse� Nous vivrons en paix pour votre bonheur et pour le n�tre.� (voir le livre de Michel Habar Histoire d�un parjure-paru aux Editions Anep en 2007). Pour faire main basse sur le tr�sor de la R�gence d�Alger, l�arm�e fran�aise a utilis� le rapport d�espionnage �tabli en 1808 par le colonel Boutin � la demande de Napol�on. Pr�occup� par les Russes, Napol�on a alors remis son projet de guerre en Alg�rie. En examinant de plus pr�s les circonstances de la conqu�te fran�aise de l'Alg�rie, il s�av�re que les principaux acteurs responsables du plus grand hold-up du XIXe si�cle sont : 1) Les Bacri, riches commer�ants, chefs de la communaut� juive d�Alg�rie et banquiers des deys qui ont gouvern� Alger. Les Bacri ont appauvri la population pendant le blocus maritime, entre 1827 et 1830, afin de susciter le m�contentement et des �meutes, ils ont �galement collabor� avec les Fran�ais apr�s le d�barquement ; 2) les Rothschild, chefs de la communaut� juive de France et banquiers des rois de France. Ils ont financ� l�exp�dition militaire et mobilis� les lobbies europ�ens sous leur influence pour r�ussir le crime parfait ; 3) Talleyrand, un politicien hors norme. Il a �t� ministre fran�ais des Affaires �trang�res entre 1814 et 1815. Appuy� par les Rothschild, il a organis� l�entente entre la France et l�Angleterre ; 4) Duval, consul de France. Il a �t� nomm� par Talleyrand auquel il n�osait jamais dire non ; 5) Bourmont, g�n�ral de l�arm�e fran�aise. Il a men� l�op�ration militaire � la demande de Charles X. (voir le livre de Mahrez Afroun Les Rothschild, Bacri et Talleyrand paru aux Editions Houma en 2011). Apr�s la prise d�Alger, les commissions ont �t� pr�lev�es, la majeure partie du tr�sor s�est volatilis�e. Officiellement, une enqu�te a �t� ouverte. Mais elle n�a d�bouch� sur rien. Dans cette affaire criminelle, les lobbies ont jou� un r�le tr�s important. Le roi voulait renflouer les caisses de l�Etat, assouvir l�avidit� de la bourgeoisie, avoir les moyens de corrompre ses opposants et manipuler l'opinion publique en faisant de la gestion de la guerre men�e contre l�Alg�rie la principale pr�occupation de l�Etat. Rien ne pouvait �tre fait sans l�entente avec l�Angleterre qui contr�lait le d�troit de Gibraltar. Les Anglais ont exig� une alliance contre la barbarie au nom de la supr�matie des valeurs occidentales et l�instauration d�un commerce libre. La propagande a jou� un r�le d�terminant dans la conqu�te de l�Alg�rie. Talleyrand a financ� le journal de d'opposition Le National fond� en 1830. Cette affaire criminelle laisse perplexes les historiens les plus perspicaces. Beaucoup d'�l�ments ont disparu. Le consul Duval, protagoniste de l�incident de l��ventail, est mort dans des circonstances troubles peu apr�s son retour en France en 1827. Le bilan de la conqu�te de l�Alg�rie a �t� tr�s lourd. Les Alg�riens ont subi l�un des g�nocides les plus horribles de l�histoire. La population alg�rienne est pass�e de 10 millions d'habitants en 1830, selon Hamdane Khodja cit� par Michel Habar dans son livre, � moins de 2 millions 500 000 habitants en 1871.
La guerre au Mali
La France d�bourse-t-elle au Mali 400 000 euros par jour pour emp�cher l�islamisation de la r�gion ? L�intervention fran�aise, baptis�e �Op�ration Sevral�, du nom d�un f�lin africain, a-t-elle �t� lanc�e pour d�fendre la d�mocratie au Mali, ou s�agit-il de relancer une politique coloniale fran�aise dans la r�gion ? Les enjeux �conomiques au Mali sont tr�s importants. Le potentiel de ce pays africain en hydrocarbures est �norme. En 2012, un gigantesque gisement de gaz a �t� d�couvert � Bourak�bougou, une localit� situ�e � 60 km de Bamako. Le Mali poss�de aussi des bassins de schiste riches en mati�res organiques et des gisements d�uranium. Les richesses du sous-sol malien sont encore inexplor�es. Ce n�est pas �tonnant que les groupes �nerg�tiques convoitent les richesses de ce pays, l�avenir de l��conomie malienne appartient � ceux qui ont un calcul �conomique et politique pr�cis. Il est d�sormais difficile de faire croire aux gens que les compagnies fran�aises d�hydrocarbures et les groupes industriels fran�ais sp�cialis�s dans les m�tiers du nucl�aire ne convoitent pas le march� malien, d�autant que le Qatar, qui finance les int�gristes au Mali, est l�associ� du groupe nucl�aire fran�ais Areva. Pour Alain Chouet, ancien chef du service de renseignement de s�curit� � la DGSE fran�aise, �le Qatar finance partout et g�n�reusement tous les acteurs politico-militaires salafistes, c�est le cas du groupe Ansar Dine�. Concernant Areva, ce groupe industriel est d�j� implant� au Niger, son chiffre d�affaires est plus important que le PIB de l��conomie nig�rienne. Selon le site d�information mecanopolis.org, �il y a quelques mois, l�ambassadeur de France au Mali, Christian Rouyer, a d�clar� qu�Areva sera le futur exploitant de la mine d�uranium � Fal�a�. Il faut reconna�tre que le peuple fran�ais ne tirera aucun profit de la guerre au Mali, cette guerre va b�n�ficier exclusivement aux multinationales. Nous avons vu ce qui s'�tait pass� dans d'autres pays. Suite � l�intervention militaire des Etats-Unis en Irak, les multinationales ont fait fortune, alors que la dette publique am�ricaine a explos�. Un confr�re a fait remarquer que Fran�ois Hollande s�est impos� comme un leader parce qu'il a d�clench� une guerre. Effectivement, Fran�ois Hollande avait besoin de cette guerre pour faire respecter ses d�cisions. Il avait surtout besoin de cette guerre pour appliquer sa r�forme �conomique. Rappelons le principe de la strat�gie du choc : il faut cr�er une situation choquante et chaotique afin de d�voiler les r�formes �conomiques qu�on veut imposer. Actuellement, le gouvernement fran�ais est dans l�incapacit� de r�gler les probl�mes �conomiques de la France. Le terrorisme au Mali ne repr�sente pas de danger r�el pour la soci�t� fran�aise, le vrai probl�me des Fran�ais est le ch�mage. R�cemment, le journal Le Parisiena men� une enqu�te sur les ch�meurs invisibles dans les statistiques officielles. Le journal parle de 9 millions de ch�meurs, ce qui correspond � 30% de la population active. Fran�ois Hollande avait besoin de cette guerre pour annoncer aux Fran�ais la fin du CDI (contrat de travail � dur�e ind�termin�e). En effet, le gouvernement fran�ais doit flexibiliser le march� du travail. La pression des multinationales et des lobbies � Bruxelles est grandissante, ils exigent la lib�ralisation du travail, une lib�ralisation qui ne peut se faire sans la fin du CDI. Le gouvernement fran�ais s�appr�te � annoncer cette nouvelle aux citoyens fran�ais avant le printemps. Pendant ce temps, les Etats-Unis veulent absolument emp�cher que l�Afrique devienne un partenaire de la Chine, raison pour laquelle ils soutiennent la France dans sa d�marche au Mali. Les Etats-Unis ont toujours laiss� l�Afrique � leurs alli�s europ�ens, leurs investissements au continent noir ne sont pas vraiment importants. Mais face au recul de l�influence de leurs alli�s et la progression de nouveaux acteurs, les Am�ricains ont cr�� Africom, un syst�me miliaire pr�t � intervenir n�importe o� en Afrique pour contrer les ressources strat�giques et stopper la progression de la Chine. L�Alg�rie partage 1 376 km de fronti�res avec le Mali. L'�volution de la situation au Mali est inqui�tante. Les parties en conflit, obs�d�es par leurs objectifs, risquent de commettre des erreurs. De plus, les multinationales r�vent de relier les mines et les bassins p�troliers maliens au march� europ�en en passant par l�Alg�rie. Craindre le pire n�est donc pas une exag�ration. Face au danger qui nous menace aujourd�hui, nous devons absolument �tre unis. Soyons unis pour que vive l�Alg�rie.
Belhaouari Benkhedda, universitaire


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