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L�ISLAMOPHOBIE SAVANTE
Un projet politico-id�ologique d�vastateur
Publié dans Le Soir d'Algérie le 11 - 03 - 2013


Par Brahim Taouchichet
L�islamophobie savante n�est rien d�autre qu�un insidieux travail souterrain aux d�g�ts consid�rables, y compris dans la vie de tous les jours. Le rejet de l�Arabe et du Noir a fait irruption de fa�on bruyante dans certaines ar�nes sportives d�Europe par exemple (les stades de football).
Le sujet est d�une r�currente banalit� mais son actualisation � dessein par des savants sp�cialistes pose un grave probl�me quant � ses r�percussions dans les rapports ainsi induits entre des communaut�s de cultures diff�rentes d�o� les discriminations raciales, les exclusions sous diverses formes. En Europe, ces deux derni�res d�cennies, les n�o-nazis et les partis d�extr�me droite ont le vent en poupe du fait notamment des difficult�s pour les gouvernants de mettre en place des solutions � la crise �conomique qui perdure entra�nant dans son sillage la paup�risation de franges de plus en plus larges de cat�gories sociales �pargn�es jusque-l�. Les humanistes assistent, impuissants, au d�placement des tensions sociales europ�ennes dans le champ facile de l�intol�rance et des guerres d�agression comme exutoire (Libye�). C�est l� un comportement imp�rialiste classique, diriez-vous. Certes, mais qu�en est-il lorsque les �quilibres mondiaux sont rompus, lorsque le droit international cens� assurer �quit� et �quilibre entre les nations est syst�matiquement viol� sous le pr�texte de d�fense des libert�s. Mais qu�en est-il lorsque des savants cens�s �tre au service de l�humanit� s�ing�nient � donner des justifications faussement scientifiques � l�intol�rance, � l�h�g�monie d�une culture et d�une civilisation sur une autre, voire � l�exclusion. Sylvain Gougenheim est de ceux-l� en ce qu�il d�veloppe la th�se selon laquelle l�Europe ne doit rien � la transmission du savoir grec � l�Islam. C�est l� r�sum�e toute la probl�matique de l�auteur de Aristote au Mont Saint-Michel. Les racines grecques de l�Europe chr�tienne. Tout un programme ! Sylvain Gougenheim n�est pas un obscur historien. Professeur � l�Ecole Normale Sup�rieure de Lyon, c�est un sp�cialiste reconnu de l�histoire m�di�vale. Il travaillerait aujourd�hui sur les Croisades. Attachez vos ceintures ! Pour ses contradicteurs, sa d�marche s�inscrit dans un projet politico-id�ologique dangereux. A ce livre paru en avril 2008 � et qui a b�n�fici� d�un certain nombre de soutiens dans la communaut� de chercheurs et dans les m�dias, un autre historien de renom, Philippe B�ttgen � professeur de philosophie des religions � l�Universit� Paris I � Panth�on-Sorbonne � r�pliquera par la publication un an apr�s de : Les Grecs, les Arabes et nous qui est, dit-il, le fruit de 3 ans de travail d�une �quipe de chercheurs � l�ENRS de 14 sp�cialistes. La pol�mique qui a suivi ne peut �tre assimil�e � une affaire franco-fran�aise tant elle a d�bord� les fronti�res pour s��tendre � l�Allemagne, � l�Italie, aux Pays-Bas ! A l�occasion de la sortie r�cemment � Alger de cet ouvrage collectif paru en septembre 2009 en France, il donnera une conf�rence au Centre culturel fran�ais samedi 2 mars. Il livrera une remarquable antith�se � Aristote au Mont Saint-Michel, elle-m�me fruit d�une r�flexion collective avec rappels et force arguments, �parce que, dit-il, il y avait des choses qu�on ne pouvait pas laisser passer et que justifie l�intensit� du livre�. R�sum�, l�argumentaire de Philippe B�ttgen met � jour une confusion d�lib�r�e faite autour de l�Islam-religion et l�Islam-civilisation par Sylvain Gougenheim et toutes les contradictions contenues dans le livre qui, curieusement, reprend le titre d�un livre du m�me go�t paru en 1672 soit deux si�cles apr�s la disparition du grand Ibn Khaldoun, t�moin de la civilisation musulmane entr�e en d�cadence et la perte du dernier bastion de l�Espagne musulmane, Grenade (1492). Le plus inqui�tant pour le compagnon de l�auteur de Les Grecs, les Arabes et Nousest la controverse savante et la violence extr�me de la pol�mique n�es ces derni�res ann�es d�o� le terme islamophobie savante car �il n�y a pas d��quivalence�. Cette islamophobie repose sur une �fausse subtilit�, une fausse distinction entre Islam-civilisation et Islam-foi. Fait nouveau, pour le scientifique, cette controverse qui a litt�ralement explos� sur internet et dans des sites x�nophobes et racistes comme le blog Occidentalis. (l'Islam dans la transmission du savoir gr�co-latin � l'Occident est un mythe) s�en donnent � c�ur joie. �Pour nous savants, dit le conf�rencier, une pol�mique sur internet, un outil de diffusion de l�information ultra rapide, est quelque chose de nouveau�, d�autant que �la forme est tr�s contrast�e par rapport � l�objet de cette pol�mique�, � savoir la traduction des manuscrits grecs par les savants arabes que les Europ�ens traduiront ensuite vers le latin, c�est-�-dire portant sur des �v�nements vieux de 10 si�cles ! Sylvain Gougenheim conteste la r�alit� historique de l�apport de la civilisation musulmane en affirmant que le savoir grec a directement �t� traduit vers le latin sans interm�diaire arabe, autrement dit que l�Europe �chr�tienne� ne doit rien aux savants musulmans excluant par l� m�me les autres religions et la dimension historique de l�Europe en ce qu�elle doit � la M�diterran�e et inversement. Ainsi, pour Gougenheim �il suffit d��tre musulman pour �tre inapte � faire un travail de traduction�, dit le conf�rencier. Volontairement, Sylvain Gougenheim fait l�impasse sur l�arm�e de copistes de Baghdad et ceux de l�Espagne musulmane, de Cordoue en particulier au XIIe si�cle. Sursaut de conscience pour les inventeurs du concept islamophobie ou la peur des Arabes qu�il faut d�noncer parce qu�elle est �entr�e, pas seulement � la radio et � la t�l�vision mais aussi dans la science occidentale, dans des livres �crits pas des savants�. Contre cette id�e d�une �dette� intellectuelle de l�Occident chr�tien envers les Arabes. Pour Gouguenheim, il y avait, durant le Moyen-�ge occidental, une traduction directe des textes grecs antiques gr�ce aux moines du Mont Saint-Michel, en particulier par Jacques de Venise mort vers 1150. Il aurait ainsi traduit la quasi-totalit� de l��uvre d�Aristote plusieurs d�cennies avant qu�elle ne nous parvienne via Cordoue, Tol�de. Faux ! argumentent Philippe B�ttgen et ses amis. Il en veut pour preuve le t�moignage du p�re Jacques Bataillon, �diteur de Saint Thomas d�Aquin qui a r�fut� assez facilement l�existence d�un centre de traduction � l�abbaye du Mont Saint-Michel. �A 95 ans, s�exclame-t-il, il passait ses nuits � suivre sur internet cette controverse qui faisait rage�. Impossibilit� de tout �change culturel entre les civilisations (apartheid/d�veloppement s�par� !), Gougenheim verse �videmment dans la th�se du choc des civilisations de fa�on plus tranch�e que ne l�est son concepteur Samuel Huntington. La p�riode 2008-2010, observe B�ttgen, a vu �le d�placement de la rue vers la sph�re des savants et des intellectuels de cette th�se du choc des civilisations�. �C�est une chose nouvelle, assez �trange que la France de la fin des ann�es 2000 ait pu s�agiter autant pour une affaire de manuscrits�, dit-il. La probit� intellectuelle rejette toute �confusion qui nourrit le r�quisitoire contre la transmission arabe�. Pour B�ttgen, il y a bien eu la transmission par des savants arabes (au demeurant chr�tiens ou musulmans) du savoir grec ancien vers les savants m�di�vaux chr�tiens de langue latine du fait que ce savoir a connu une �clipse en Occident qui a pris fin lorsque des savants d�Occident l�ont retraduit de l�arabe au latin d�o� la cha�ne grec-arabe-latin. Philippe B�ttgen : �Le savoir arabe se pr�sente pour nous de deux mani�res : � un interm�diaire n�cessaire sinon l�Europe du Moyen-�ge n�aurait pas pu acc�der au savoir grec ; �Un h�ritage oubli� comme le d�montre l�historien Alain Lib�ra qui a fait partie des r�dacteurs du livre.� La controverse d�borde aussi sur la non-ma�trise par les savants musulmans dont Ibn Rochd (Averro�s n� � Cordoue en 1126, d�c�d� � Marrakech en 1198) et Ibn Sina (Avicenne 980-1037) de la langue grecque. Saint Thomas d�Aquin non plus ne connaissait pas le grec, r�torque B�ttgen. Mais cela n�emp�chait pas ces philosophes de commenter l��uvre d�Aristote (philosophe grec 384 -.322 av.J.-C.) qui fut r�v�l�e par eux aux savants de l�Europe chr�tienne d�expression latine. Quant � l�autre savant juif, Maimonide (Ibn Maimoune Ibn Abdallah Al-Kortoubi Al-Israili ) n� � Cordue en 1135 et d�c�d� au Caire en 1204, c�est d�abord en arabe qu�il �crivit son �uvre de philosophe-th�ologien Kitab El Fara�d ( Le livre des commandements) avant qu�elle ne soit traduite vers l�h�breu. Les faits sont t�tus, n�en d�plaise � Gougenheim et ses supporters. En ce sens, il faut voir dans le travail des 14 chercheurs un sursaut de conscience dans une Europe aujourd�hui plus particuli�rement en proie � la mont�e de mouvements extr�mistes, certains ayant pignon sur rue et une proximit� du pouvoir politique et se pr�valant d�une certaine influence. L�islamophobie savante n�est rien d�autre qu�un insidieux travail souterrain aux d�g�ts consid�rables, y compris dans la vie de tous les jours. Le rejet de l�Arabe et du Noir a fait irruption de fa�on bruyante dans certaines ar�nes sportives d�Europe par exemple (les stades de football). Les ardeurs racistes ne sont pas pr�s de s��mousser ! La sph�re intellectuelle n��chappe pas � ce courant d�vastateur, rappelons-nous les caricatures du Proph�te en Su�de et dans le m�me sillage l�opportunisme de l�hebdomadaire satirique fran�ais Charlie Hebdo. En r�action, les mouvements islamistes � pas uniquement dans les pays arabes � se radicalisent davantage avec tous les risques de d�rapages que nous vivons. Dans cette guerre de religions Islam-Christianisme, les fractures s��largissent au grand dam du dialogue des cultures et des civilisations qui ne baissent pas pour autant les bras. Heureusement ! Philippe B�ttgen avec d�autres historiens et philosophes viennent � propos tirer la sonnette d�alarme quant au travail souterrain des islamophobes savants relay�s dans les r�seaux sociaux par les sites ouvertement racistes. �Science sans conscience n�est que ruine de l��me !�


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