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L�entretien de la semaine
LAARBAOUI LEILA, UNIVERSITAIRE � LA FACULT� DES SCIENCES SOCIALES ET SCIENCES HUMAINES DE L�UNIVERSIT� DE SKIKDA : �Les femmes travailleuses en g�n�ral refusent de c�der � l�homme la gestion des courses�
Publié dans Le Soir d'Algérie le 16 - 03 - 2013

D�bord�es par les travaux m�nagers, stress�es par les dossiers qu�elles doivent traiter au boulot, les femmes travailleuses refusent tout de m�me de se d�charger de la corv�e du march�. Mais ce choix volontaire n�est pas toujours facile � assumer. La�rbaoui Le�la nous apporte son �clairage sur cette gestion des courses dans le couple.
Soirmagazine : De tout temps et dans la soci�t� traditionnelle, �a a toujours �t� le mari ou le p�re de famille qui faisait les courses puisque c'est lui qui subvenait aux besoins des siens. Aujourd'hui, bien que la soci�t� ait �volu�, que la femme travaille, l'�poux continue � s'acquitter de cette t�che. Comment l'expliquez-vous ?
Laarbaoui Leila : A mon avis, il n�est rest� du couffin que la symbolique qu�il repr�sente, c'est-�-dire que dans l�imaginaire des Alg�riens le couffin est li� visc�ralement � l�homme qui, selon l�ancienne division du travail social bas�e sur le sexe, remplissait la t�che de nourrir sa famille en lui procurant des denr�es alimentaires, des habits pour toute la maisonn�e, sans que celle-ci ait le droit de faire objection. Mais aujourd�hui, on assiste � la naissance d�une esp�ce d�individualisme sp�cifique � la soci�t� alg�rienne car impr�gn�e par cette matrice historique et civilisationnelle qui est la n�tre. Il est vrai aussi que cet individualisme balbutiant constitue un cadre � l�av�nement d�une nouvelle cat�gorie de comportements qui n�est pas compatible avec l�ancienne. Nous assistons aujourd�hui � une nouvelle r�partition des t�ches qui fait que la femme fait des courses seule ou en couple, elle est associ�e � cet acte du fait d�un ensemble de caract�ristiques qui lui sont reconnus telles que son savoir et savoir-faire av�r�s en mati�re d�achats sous forme de l�gumes, viande ou autres, ainsi que son rapport exclusif � l�int�rieur qui se traduit par une connaissance pertinente des besoins quotidiens. Apr�s tout, ce sont les femmes qui peuplent les march�s et les rues commer�antes de nos villes. D�autant plus que les femmes travailleuses ne veulent pas c�der � l�homme la gestion des courses, car juste derri�re existe le refus masqu� ou d�clar� de lui conf�rer la gestion de son propre salaire. Cependant, et au-del� de toute lecture g�n�rale ou g�n�ralisante, il existe bel et bien des comportements consentis et des compromis contract�s par le couple et dans le couple afin de garder un �quilibre salvateur pour son maintien, o� les r�les sont r�partis en fonction d�un ensemble de crit�res comme le savoir de l�un et de l�autre. Toutefois, il n�est pas rare de voir que l�homme n�est qu�un simple ex�cutant alors que la femme d�tient le v�ritable pouvoir �conomique et celle qu�on trouve dans le r�le de l�ordonnatrice, sauf qu�elle se cache. Et pour cause, m�nager la susceptibilit� de l�homme (c�est quand la femme donne de l�argent � l�homme, quand elle paye le taxi ou le resto, entre autres parce qu�il est encore et toujours associ� dans notre imaginaire � sa poche) ou bien mettre � profit sa force physique, etc. Surtout quand c�est elle qui subvient aux besoins de la famille, du fait que le mari soit au ch�mage ou que son salaire soit modique. Sachons �galement qu�il y a une frange de femmes qui n�gocie sa sortie et se voit dans l�obligation de s�acquitter des t�ches m�nag�res et autres pour pouvoir jouir d�un simulacre de libert�. Tout cela est � prendre en consid�ration quand nous voulons faire une approche objective de cette r�alit� � combien complexe par la multiplication de ses facettes.
La distribution des t�ches dans les couples modernes favorise l'implication de l'�poux. Faire les courses est une mission qui lui incombe, mais apparemment il veut s'en d�charger en la n�gligeant. Les �pouses s'en plaignent. Qu'en pensez-vous?
On ne peut pas se lancer dans des g�n�ralit�s du moment que nous manquons terriblement d��tudes concluantes dans ce domaine ou dans d�autres d�ailleurs, car on appartient � une soci�t� sous-analys�e, selon Jacques Berque, et m�me les statistiques nous font d�faut ce qui contribue � l�opacit� du monde social d�j� opaque de nature. Ceci dit, les femmes sont pragmatiques et avec leur implication dans le monde du travail, elles savent pertinemment qu�elles sont doublement exploit�es �tant donn� que leur travail au sein du m�nage n�est pas �conomiquement reconnu et consid�r� comme allant de soi et qu�en plus elles ram�nent un salaire qui peut m�me �tre le double de celui du conjoint et l�, cerise sur le g�teau, le mari reste en spectateur vaquant � ses loisirs, � savoir se pr�lasser au lit, rester devant son poste t�l� ou bien � lire son journal, pendant que madame peine � joindre les deux bouts. Il est tout aussi vrai que les femmes, de par leur �ducation plut�t conservatrice, ne veulent pas non plus faire de leurs hommes des f�es du logis car cela nuirait beaucoup � l�image qu�elles s�en font ; du coup, elles se mettent dans une situation aussi paradoxale qu�ambigu�, celle de se retrouver en train de les encourager dans leur paresse pour ensuite pleurer sur leur sort, et refuser d��tre toujours au four et au moulin. En revanche, et vu les changements sociaux, leur coup de main n�est pas anodin et est toujours le bienvenu. Notons au passage qu�il y a une certaine hypocrisie sociale dans, d�un c�t�, l�entente tacite quasi unanime sur le travail de la femme pour en tirer profit quelque part, et de l�autre, le refus de voir l�homme aider � la maison. Sauf qu�on rel�ve un ph�nom�ne parall�le patent, et non n�gligeable, � savoir que les hommes s�impliquent dans d�autres t�ches, notamment chez les jeunes couples, telles que pr�parer le biberon, changer les couches, garder les enfants, �tendre le linge, etc., des choses quasiment impossibles chez les vieux couples qui nourrissent d�dain et raillerie. C�est un secret de Polichinelle de dire que les hommes qui prennent part aux t�ches m�nag�res le font en catimini craignant le verdict de la soci�t� qui reste, contre vents et mar�es, intransigeante vis-�-vis de la dualit� masculinit�/f�minit�.
La femme accepte sa situation de �femme lib�r�e�, mais se montre intransigeante et conservatrice quand il s'agit de prendre le couffin. �C'est lui qui doit faire le march�.� Comment analysez-vous cette ambivalence dans ses convictions ?
A vrai dire, la soci�t� alg�rienne est un agr�gat de strates qui viennent se poser au fil du temps et qui essayent de s�harmoniser entre elles, donc il n�est pas �trange de voir des contradictions dans les repr�sentations que les individus se font de leur r�alit� sociale et qui se manifestent dans leurs actes et paroles d�o� la contradiction que vous soulevez due au m�lange encore frais et n�atteignant pas la symbiose, si j�ose dire, entre tradition et modernit�. Je pense que la femme cherche � garder et sauvegarder quelques hameaux ou havres de f�minit� qui tendent � �tre charri�s par le passage � la parit� des sexes. Nonobstant l�int�r�t de la th�matique de la r�partition des t�ches au sein du couple, il est �galement int�ressant d�attirer l�attention sur d�autres centres d�int�r�t, telle la n�cessit� de s�int�resser aux �tudes, pour combler un vide scientifique et assouvir une curiosit� � la fois riche et enrichissante envers le monde des couples qui reste pour l�instant herm�tique. Une fois ladite t�che accomplie, cela nous aiderait certainement � �mettre des avis nuanc�s et rigoureux, et non seulement des impressions abdiquant devant les pr�jug�s, les st�r�otypes et la connaissance commune et spontan�e. Quoique que les enjeux majeures � mon sens ne r�sident pas dans celui ou celle qui porte le couffin, mais ailleurs, dans un travail continu sur les mentalit�s par le biais d�une r�flexivit� consciente et globale usant de la religion authentique, la science et les exigences de la r�alit�, pour se soustraire aux diverses bulles qui contribuent � la falsification du r�el et � notre incompr�hension mutuelle, et qui s��tablissent comme d�immenses obstacles devant l��mergence et l�ancrage de nouveaux concepts, comme celui du couple qui n�existe malencontreusement chez nous que pour d�signer une situation frauduleuse ou d�viante par rapport aux normes soci�tales.


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