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L'entretien de la semaine
Mme DJAZOULI SALIHA, PEDAGOGUE,ANCIENNE DIRECTRICE DE JARDIN D'ENFANTS, ENSEIGNANTE À LA RETRAITE AU SOIRMAGAZINE : «Il est inconcevable d'encombrer l'élève dès la première année sc
Publié dans Le Soir d'Algérie le 14 - 09 - 2013

Les parents et les devoirs, une problématique qui, semble-t-il, n'a pas encore trouvé de solution. Quel est l'âge idéal pour faite travailler l'élève à la maison, qu'apportent-ils au développement de l'élève, ces devoirs sont-ils nécessaires ? Aujourd'hui à la retraite, Mme Djazouli Saléha, pédagogue, a commencé sa carrière en tant qu'enseignante de langue française, avant de s'intéresser à la petite enfance en occupant successivement les postes de directrice de jardin d'enfants puis de chef du service de la pédagogie. Les systèmes scolaires et l'apprentissage font partie de ses préoccupations. Dans cet entretien qu'elle a bien voulu nous accorder, elle livre son analyse sur la question.
Soirmagazine : En tant que pédagogue, pouvez-vous, en quelques lignes, nous donner la définition ou la notion de devoirs ?
Mme Djazouli Saléha : Les devoirs sont des exercices écrits que l'enseignant donne aux élèves dans le but de consolider des connaissances acquises en classe. Ils servent aussi à contrôler le degré d'assimilation. Les effectifs lourds, les rythmes des élèves très différents l'empêchent de le faire en classe. Les devoirs sont autorisés par la législation.
Donner des devoirs à la maison suscite un débat aussi bien dans le milieu scolaire qu'au sein de la famille. Certains sont pour, d'autres contre ; quel est votre avis sur la question ?
Enseignants et familles sont partagés sur la question. Le programme étant très chargé (à tous les paliers), il est inutile et inconcevable d'encombrer l'enfant par des devoirs dès la 1re année scolaire. Il serait, peut-être, utile et urgent de penser à alléger les programmes, d'aller aux fondamentaux. Le concept de «l'étude» accaparerait l'enfant un peu plus à l'école pour faire ses devoirs et le libérerait complètement le soir à la maison. Il semblerait que l'enseignant abuse de ce genre d'exercices pour faire plaisir à certains parents demandeurs, qui n'hésitent pas à donner des cours particuliers à leurs enfants dès la 1re année scolaire !
Vous avez une longue et riche carrière derrière vous, vous avez assisté à quelques réformes du système éducatif algérien ; aujourd'hui, plus que jamais, même les élèves du primaire n'échappent pas aux devoirs, qu'en pensez-vous ?
Avec le recul, il semblerait que toutes les réformes faites à travers le système éducatif aient été prises à la hâte, sans réflexion profonde. Les décisions étaient beaucoup plus politiques. Elles ne pouvaient aller dans le bon sens. Les effets négatifs sont palpables. Tant que l'enseignant n'exercera pas par choix, par vocation, la qualité de l'enseignement sera médiocre. Il faut multiplier les établissements pour alléger les effectifs, repenser la formation de l'enseignant et accompagner les enseignants débutants. Si le travail fait par l'enseignant est «incomplet» par manque de pédagogie, il faudra le compléter par du travail à la maison et ceci même en 1re année scolaire, ce qui est une aberration.
Aujourd'hui, les parents se plaignent de la surcharge de travail et beaucoup refusent que leurs enfants travaillent encore à la maison, s'agissant surtout des élèves de première année. Ils ont le sentiment que les enseignants se déchargent de leur mission et leur rejettent la balle ?
Les emplois du temps ainsi que le programme sont souvent chargés. Les enfants rentrent le soir fatigués, les parents retrouvent des enfants avec des cernes. Beaucoup ne comprennent pas et refusent que leurs enfants soient obligés d'ouvrir le cartable tous les soirs pour faire des devoirs ou tout simplement préparer la leçon du lendemain. Cela facilite le travail de l'enseignant mais dans quel état d'esprit et de réception se trouve l'écolier en fin de journée ? Les familles ont l'impression — c'est souvent vrai — d'être sollicitées. Les parents ont-ils la pédagogie voulue ? Tous les enfants sont-ils égaux ? Il y a encore des Algériens illettrés, ce qui les pousse à faire appel à des enseignants (cours particuliers). Il est impensable qu'en 1re année, les parents doivent suivre leurs enfants en écriture et en lecture en les faisant travailler à la maison car qui dit devoir, dit obligation. L'apprentissage reste du domaine de l'enseignant, lui, qui a été formé pour cela. Mais la formation, comment a-t-elle été faite ? L'enseignement doit être un choix, c'est une mission, bien assumée par certains qui maîtrisent leur pédagogie.
En trente ans, quels sont les changements dans le système scolaire ? Nous avons l'impression que les parents ne connaissaient pas le stress quant au suivi scolaire de leurs enfants, ils ne s'impliquaient pas autant car, en fait, toute leur instruction se faisait à l'école...
Les changements ne sont pas dans le bon sens. On oublie que l'enfant de 6 ans a encore besoin de lumière, d'air, d'espace et de mouvement, ne va-t-on pas à l'inverse de ses besoins fondamentaux en exigeant la station assise durant 6 heures ? (la journée d'un adulte dure 6h). Les enfants finissent par n'avoir plus qu'un seul geste : la main crispée sur le cahier. Pestalozzi écrivait : «Nous n'avons que des écoles d'alphabet, des écoles d'écriture, il nous faut des écoles d'hommes.» Même les activités culturelles prévues en 1re année en fin de journée, par manque d'imagination de l'enseignante ou de formation, ne sont pas appliquées. La pression sur les maîtres est grande pour aboutir à un résultat précis : le savoir-lire. Les années se sont suivies sans grands changements. Il faudrait apprendre à l'enfant à raisonner, à réfléchir. Il faut assurer la qualité du corps enseignant (un diplôme ne suffit pas) en procédant à une sélection (tests, entretiens). Le corps enseignant doit être soucieux d'instruire mais aussi d'éduquer. Il aura toutes les qualités d'instruire et cela sans la contribution quotidienne des familles.


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