Le difficile environnement marqué par de multiples contraintes auquelles font face les opérateurs économiques nationaux notamment ceux versés dans l'exportation, a été dénoncé par la majorité des intervenants, lors de la rencontre régionale organisée, jeudi à annaba, par l'Agence nationale de promotion du commerce extérieur (ALGEX), en collaboration avec la CCI Seybouse. «Je ne suis pas libre de disposer de l'argent, fruit de mon exportation. Tout au plus, la banque veut bien me concéder 20%. Comment voulez-vous qu'on puisse parler de participation sérieuse aux salons et autres manifestations économiques à l'étranger quand la dotation au titre des frais en devises est limitée à sept jours seulement. On ne tient pas compte des lourdes charges induites par la location de stands et espaces pour la promotion de nos produits à l'extérieur», se plaint l'un des participants à cette journée. Le manque de soutien et d'appui que devaient en principe trouver les exportateurs nationaux auprès de nos représentations diplomatiques, principalement les attachés économiques, a été évoqué par la quasi majorité des intervenants lors du débat. «À l'exception de deux ou trois ambassades qui consentent à nous aider, la plupart nous ignore superbement», s'est plaint l'un des opérateurs. Il dira qu'au Salon international de l'agroalimentaire de paris en 2011, le seul exposant algérien qui a pu tirer son épingle du jeu et a même attiré l'attention du ministre français qui visitait le Salon était le groupe Amor Benamor. Le membre du gouvernement français chargé du secteur a fortement apprécié les produits (couscous et autres pâtes) qu'il a eus à déguster à l'intérieur de ce stand. «Les gens de notre ambassade qui ont complètement ignoré la présence algérienne depuis le début, n'ont daigné se présenter à ce Salon qu'à l'occasion de la visite du ministre français», a-t-il souligné avec regret. C'est pourquoi, il suggère la création de maisons de l'Algérie dans les pays étrangers qui auront à apporter leur soutien multiforme aux opérateurs exportateurs nationaux. La création aussi d'un portail sur la Toile est d'une nécessité certaine ont soutenu d'autres intervenants. Ceci par l'information sur tout ce qui à trait aux opérations du commerce international, (règlements, douanes, taxes...), ont-ils affirmé. Un participant à cette rencontre a relaté la mésaventure qui lui est arrivée du fait de ce manque d'informations et d'aide. Il révèle avoir exporté son produit vers un pays étranger pour une somme de plus d'un million de dollars, il attend depuis près de vingt ans d'être réglé, sans résultat à ce jour, malgré ses sollicitations auprès des responsables concernés dont ceux de l'ambassade algérienne accréditée dans le pays en question, à travers son conseiller juridique, se désole-t-il. «Contrairement aux exportateurs des pays voisins qui bénéficient de toute l'aide voulue de la part de leurs représentations diplomatiques, nous, en dépit des moyens du pays, nous sommes obligés de tout préparer nous-mêmes. De ce fait, Il nous arrive de dépenser plus que ce que nous gagnons lors de notre participation à ces salons et foires». La rencontre d'Annaba coïncide avec la tenue de la 15e tripartite (Gouvernement, Patronat et Syndicat) réservée justement à débattre le développement d'une économie hors hydrocarbures ayant pour objectif le déploiement à l'export. Lors de son intervention, le directeur général d'ALGEX reconnaît l'existence de réelles contraintes qui ne sont pas du ressort de son institution telles les relations avec les banques qui concernent exclusivement celles-ci et leurs clients. Pour ce qui est de l'ALGEX, il fera part de la volonté des responsables de celle-ci d'être à l'écoute des exportateurs nationaux afin, dira-t-il, d'appréhender ces contraintes et de recenser les attentes en matière d'accompagnement de ces derniers. «Dans cette optique, notre agence a lancé une série de rencontres régionales co-organisées avec les Chambres de commerce et d'industrie de wilaya pôle». La première de ces rencontres a eu lieu le 26 septembre à Oran, alors que celle d'Annaba s'est tenue le 10 octobre. Deux autres sont programmées à Béjaïa et Biskra, respectivement le 24 octobre courant et le 27 novembre prochain.