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C'est ma vie
Zahia avait tout pour être heureuse...
Publié dans Le Soir d'Algérie le 07 - 12 - 2013

Zahia a une famille qui l'adore, un diplôme qui lui ouvrira toutes grandes les portes de l'emploi, une santé à toute épreuve et des amis qui se pliaient en quatre pour lui rendre service. Jusqu'au jour où son existence a basculé avec l'apparition des troubles obsessionnels compulsifs qui lui empoisonneront la vie.
Depuis quelques années, elle vit un rituel douloureux habitée et harcelée qu'elle est par la présence de saletés imaginaires qu'elle voit partout. Ce qui la fait souffrir chaque jour davantage et empoisonne sa vie, devenue un enfer. Se croyant dans une bulle envahie de microbes et d'impuretés de toutes sortes, elle se lave les mains des dizaines de fois par jour et passe des heures sous la douche jusqu'à ce que le doute gagne ses parents. Ce comportement déteint sur son entourage familial de plus en plus exaspéré et agacé par une attitude dont la bizarrerie n'a d'égal que les désagréments qu'elle entraîne chez la famille troublée dans sa quiétude.
Zahia pousse le ridicule jusqu'à obliger les membres de sa famille à se déchausser à l'entrée de la maison, à se laver plusieurs fois par jour et à changer de vêtements, arguant qu'ils ont été souillés dehors. Car l'extérieur lui fait peur au point de rester cloîtrée chez elle des jours durant, ne sortant qu'en de rares circonstances. Et il n'est guère étonnant qu'elle refuse de serrer la main à ses parents et à ses frères et sœurs, et encore moins de leur faire la bise.
La situation est encore plus compliquée quand il s'agit d'accueillir des invités avec ces situations loufoques où on la voit désemparée. Zahia court se réfugier dans sa chambre pour les éviter, et si d'aventure elle n'a pas eu le temps de se dérober, elle passe des heures à se laver les mains jusqu'à écorcher sa chair pour se débarrasser des saletés qu'elle imagine avoir contractées à leur contact. Il lui arrive même de refuser la main tendue ou la joue de ses invités qui n'en reviennent pas de cette attitude qui les fait douter de leur hygiène et donne libre cours à toutes les spéculations. Ce qui plonge la famille dans une indicible gêne qu'il leur est fastidieux d'expliquer à leurs invités qui finissent par repartir sitôt arrivés ou à supporter péniblement la présence de la fille qui les épie, guettant la moindre poussière. Zahia ne se contente pas de se laver. Elle passe aussi le plus clair de son temps à laver, essuyer et bien ranger la vaisselle. Pas question de mettre les denrées, même emballées, au réfrigérateur sans qu'ils ne soient délicatement lavés et une fois lavés, ils sont relavés à leur sortie. Même l'aspirateur n'est pas épargné, Zahia le lave soigneusement, chassant la moindre poussière. Le pauvre balai subit lui aussi les lavages systématiques de la femme jusqu'à perdre sa tignasse.
A force de se laver, nettoyer et lustrer, elle s'inflige des maltraitances et des souffrances intenables aux mains et aux doigts. Elle est consciente du mal qu'elle endure et qu'elle inflige aux siens et aux autres avec son comportement qui n'épargne personne, même pas sa propre mère. Tout ce qui vient de l'extérieur la rebute.
Même emballés ou soigneusement empaquetés, les objets, aussi flambant neufs soient-ils, sont passés en revue, nettoyés et soigneusement dépoussiérés et astiqués avant d'être rangés. Zahia aime la lecture, mais la lecture d'ouvrages neufs. Avant de les ouvrir, elle prend soin d'enfiler ses gants de peur que ses doigts ne soient salis par des particules poussiéreuses. Une fois la lecture finie, elle essuie le livre avant de le ranger, lave les gants qu'elle a délicatement enlevés puis court se laver les mains.
Une spirale infernale qui se répète à chaque instant tel un rite sacré. Comme ce personnage de roman, elle s'imagine que des millions de microbes envahissent tout notre espace vital, guettant la moindre faille pour envahir notre organisme telle une armée d'envahisseurs. Elle se sent d'autant plus mal que les autres ne la comprennent pas et rient sous cape de ses extravagances, ce qui influe indubitablement sur ses relations. De guerre lasse, ses amis la fuient au point de se retrouver seule sans personne à qui se confier.
Ses parents sont malheureux de voir leur fille dans cet état. Ils savent que sa maladie la rendra éternellement misérable et compromettra toute chance de vie sociale. Ainsi, il est impossible d'imaginer le mariage ou une vie professionnelle, car personne ne peut vivre avec cette fille malade de ses phobies. Ils ont encore en mémoire cet homme de leur connaissance qui a divorcé trois fois à cause de troubles similaires, lui qui astique des dizaines de fois son véhicule avant de se mettre au volant. Ils jugent plus préoccupante la situation de leur fille que personne n'osera convoiter de peur des retombées de ces troubles sur leur foyer. Il arrive souvent que Zahia craque devant ses exigences de propreté. Ne voyant pas le temps passer, elle se prive de la moindre distraction ou travail accaparée, elle qui s'échine à laver, nettoyer, astiquer et lustrer dans des gestes qui tournent à l'obsession. Des troubles qui s'aggravent de jour en jour interdisant toute intégration dans la société. Zahia n'a pas de copines et encore moins d'amis avec qui échanger ou s'amuser. Elle évite toute relation de peur d'être contaminée au contact de personnes malades, d'où sa peur panique de l'extérieur.
Elle se sent étouffée, envahie, persécutée et ne sait plus comment se sortir de son calvaire. Elle a tenté de se confier à une psychologue mais l'entrevue a tourné à l'échec car le cas de Zahia nécessite d'être pris en charge par un psychologue thérapeute pour dépasser ses angoisses qui se répercutent sur sa famille. Elle a lu quelque part que c'est un traumatisme qu'elle aurait subi dans son enfance qui serait à l'origine de ses troubles qui ont resurgi bien des années après.
Elle a beau fouiller dans son passé pour comprendre mais rien n'est venu lui rappeler un quelconque souvenir traumatique. Fatiguée et lassée par son comportement, elle a pris conscience qu'il est temps d'arrêter de se faire violence pour retrouver une vie normale d'autant qu'elle a peur que ses obsessions se transforment en maladie chronique. Elle sait que ce sera très dur mais elle est convaincue d'y arriver. Elle a lu dans ses recherches que pour franchir ce pas, elle commencera d'abord par faire l'effort d'acheter des produits qu'elle mettra au frigidaire sans les laver après avoir jeté les emballages. Elle se promet aussi de ne pas refuser la main tendue en la serrant sans courir au lavabo et surtout faire la différence entre ce qui est sale et ce qui ne l'est pas. Cela pour reprendre confiance et vaincre ses TOC en surmontant ses peurs et ses angoisses. Mais pour cela, elle sait bien qu'elle a besoin du soutien et de l'aide des siens auxquels elle a jusque-là pourri la vie.


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