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La signification de la dernière agression d'Israël contre la Syrie
Publié dans Le Soir d'Algérie le 18 - 05 - 2013

Cette agression entre dans la même logique de comportement que nous connaissons de cet Etat, et ce, depuis sa création.
Les trompettes de Jéricho soufflées par des zélateurs, comme d'habitude, veulent nous faire croire qu'il s'agit là d'une réaction de légitime défense. Cette notion est une obscénité quand on sait que cet Etat s'est construit sur les ruines d'un pays et sur l'oppression jusqu'à aujourd'hui de tout un peuple. Oui, obscénité, car au XXIe siècle, on nous sert encore comme socle de cette légitimité la bible comme référence irréfutable. Et ces mêmes zélateurs justifient les comportements de gangsters d'Israël en s'appuyant sur le droit international qui comporte un article sur le droit des Etats à se défendre. Ces zélateurs peuvent-ils donner un seul exemple d'une attaque d'un pays arabe contre Israël ? Le Sinaï en 1973 ? Ce territoire, à ce que je sache, est égyptien depuis l'époque des pharaons !!! Parlons-en de ce droit international que l'on invoque quand ça arrange cet Etat mais que l'on passe sous silence quand ce même Etat le viole allégrement et n'applique depuis sa création aucune des résolutions empilées dans les tiroirs poussiéreux des bureaux de l'ONU. Cela dit, cet Etat traite l'ONU avec mépris car le droit international est une fiction juridique dans la mesure où il n'y a pas de gendarme pour le faire respecter. Le seul gendarme qui existe, les Etats-Unis, utilise sa puissance pour alimenter les stocks de l'armement d'Israël tout en le protégeant à l'ONU en opposant systématiquement son veto au Conseil de sécurité. Donc cessons de nous étonner et de nous lamenter quant à la non-application du droit international. Il est plus judicieux de centrer la réflexion sur la machine tentaculaire de la propagande sioniste qui nous permettrait de se forger des armes pour contrer un tant soit peu et modestement la politique et la stratégie de cet Etat. Cette stratégie consiste à conquérir sans cesse des territoires, et une fois installés dans ces lieux, les voleurs de terre «consentent» à discuter de la dernière conquête pour faire oublier les précédentes. Et quand ils auront tout conquis, ils ne s'arrêteront pas là et exigeront, et exigent déjà de leurs victimes, la reconnaissance du caractère juif de leur Etat et donc une légitimation du territoire non plus seulement en agitant la bible mais en signant un contrat devant le monde entier. Le comble d'un cynisme unique dans les annales de l'histoire qui prouve qu'ils ne croient pas à la «propriété biblique» avec laquelle ils nous bassinent. En vérité, cette politique cynique traduit leur peur quant à un éventuel changement du rapport de forces dans la région. Si l'on regarde de près les comportements de cet Etat quelle que soit la «nature» des gouvernements, on remarque que cet Etat a toujours tout fait pour diviser ses adversaires. Hier, il était un allié de l'Iran «chiite» du Shah contre l'Irak «sunnite» de Saddam Husseïn. Hier encore, il armait certains chrétiens du Liban contre les Palestiniens et les autres forces libanaises. Aujourd'hui, on le retrouve dans la même tranchée que l'Arabie Saoudite et le Qatar (sunnites) face à la Syrie et l'Iran (chiite). Et pourquoi cette sainte alliance avec les féodaux du Golfe contre ces deux pays ? Parce que ses obsessions sécuritaires le poussent à neutraliser l'Iran (comme il l'a fait avec l'Irak en 1982 en bombardant le site nucléaire Osirak) soupçonné de se doter de l'arme nucléaire, une arme qui modifie le rapport de forces dans la région. C'est pourquoi, et je l'ai expliqué ici même dans le Soir d'Algérie du 20 septembre 2012, Israël veut briser l'alliance Syrie-Iran dans le but d'ôter une possibilité de riposte de l'Iran à partir de la Syrie. Jusqu'à présent, Israël a fait fonctionner ses relais et amitiés occidentaux pour isoler la Syrie et les inciter à une intervention militaire. Cette politique semble prendre du plomb dans l'aile, d'où la dernière agression contre la Syrie qui s'explique par des modifications sur les terrains militaire et diplomatique qui risquent de perturber la stratégie d'Israël. Quelles sont ces nouvelles données qui nous éloignent du rêve de Juppé, ex-ministre des Affaires étrangères de la France et repris par son successeur Laurent Fabuis qui prédisaient la chute de Assad dans quelques mois alors que le conflit venait de se déclencher. Ce rêve s'est brisé contre les remparts d'un Etat solidement soutenus par des puissances étrangères et pas des moindres. Citons les éléments nouveaux intervenus qui inquiètent Israël :
1- Sur le terrain militaire, la situation s'est stabilisée et la rébellion n'a jamais conquis une tête de pont pour recevoir des aides de toutes natures à partir de l'extérieur ;
2- l'organisation d'El-Nousra, qui a déclaré son allégeance à Al-Qaïda, a refroidi les ardeurs des Occidentaux à armer les forces d'opposition à Assad ;
3- les déclarations de l'Iran et du Hizbollah réaffirmant leur refus absolu de la chute du régime de Damas en considérant que leur propre sécurité est liée à la pérennité de Assad ou du moins de la Syrie comme facteur indispensable de résistance aux menaces d'Israël ;
4- selon le New York Herald Tribunedu 10 mai 2013, les services américains auraient détecté des livraisons de missiles sol-air russes sophistiqués qui interdiraient les promenades de santé de l'aviation israélienne dans le ciel syrien. Ce qui expliquerait peut-être le bombardement de l'aviation israélienne à partir du Liban pour échapper à une éventuelle riposte des unités d'élite syriennes qui ont subi des pertes sévères lors de ce bombardement. Cette information est à rapprocher du voyage du Premier ministre israélien à Moscou où il s'est rendu mardi 14 mai pour demander à Poutine de renoncer à la livraison de ces missiles ultra-modernes... ;
5- les dissensions au sein de l'opposition syrienne à l'extérieur et la démission de son président ont fait éclater au grand jour la faiblesse de la-dite opposition ;
6- la bataille au Conseil de sécurité de l'ONU s'est terminée sur un échec cuisant pour les interventionnistes de tous poils. Ces derniers paient chèrement leurs mensonges sur les supposés armes de destruction massive de l'Irak mais aussi sur l'interprétation abusive de la résolution sur la Libye de Kadhafi ;
7- enfin les hésitations des Etats-Unis et la rencontre de Kerry, secrétaire d'Etat américain, en Russie avec Poutine démontrent que ces deux grandes puissances n'ont pas intérêt à s'affronter pour les beaux yeux des petits agitateurs du Golfe et d'un Israël dont les obsessions sécuritaires ne peuvent constituer l'alfa et l'oméga de la politique internationale. Il y a des précédents dans l'attitude prudente de ces deux grandes puissances quand leurs intérêts peuvent souffrir des comportements «irrationnels» de leurs propres amis. Rappelons l'épisode de l'expédition tripartite de Suez en 1956 où l'URSS de l'époque et les Etats-Unis de toujours ont réuni leurs voix pour faire reculer les agresseurs franco-anglo-israéliens. N'oublions pas non plus la crise des missiles soviétiques à Cuba (octobre 1962) où les deux superpuissances étaient à deux doigts de déclencher l'apocalypse nucléaire ;
8- enfin la propagande intense et les manipulations de toutes natures pour faire chuter Assad et vendre l'hypothétique démocratie à la sauce de l'Arabie et du Qatar sont du registre du pathétique et laissent indifférente l'opinion aussi bien arabe qu'internationale.
Cette propagande aussi imbécile que naïve claironnée par la plupart des médias a échoué sur les rivages d'une opinion libérée de l'époque «bénie» où l'Occident avait le monopole de l'information. Et puis comment vendre la même marchandise en Syrie dont on soutient les islamistes et aller au Mali où l'on décime les mêmes islamistes. L'opinion sait que ces politiques contradictoires sont un produit qui sent bon ici le pétrole et l'uranium, là-bas pour plaire entre autres à Israël qui a rendu et rend encore des services pour affaiblir le monde arabe et dont on redoute aussi les représailles lors de futures élections... Tous ces éléments du terrain sont venus rappeler que les élucubrations des zélateurs «identifiés» plus haut ne peuvent effacer les réalités de l'histoire. Le péché mignon de ces «spécialistes» est de ramener tout à leur vision étriquée ou biaisée du monde. Ils «philosophent» sur un monde dont ils ne parlent pas la langue, ignorent souvent et l'histoire et la culture. Ils ont cru que tous les pays arabes se ressemblent et lisent l'histoire de ces pays sous l'angle uniquement de l'opposition sunnite/chiite. Or, les divergences par exemple au sein de la Ligue arabe ne suivent pas exactement le tracé d'une supposée frontière sunnite/chiite mais révèlent plutôt l'existence d'Etats liés aux Etats-Unis pour leur sécurité et leur nourriture quotidienne s'opposant à d'autres Etats dotés de ce nif, un reste de leur farouche résistance au colonialisme. Enfin «nos» spécialistes-zélateurs vont pousser leurs naïves spéculations jusqu'à suggérer que le bombardement de la Syrie s'est fait avec la complicité d'un Assad aux abois pour lui donner une médaille de résistant anti-sioniste pour gêner les opposants syriens. Curieuse analyse consistant à frapper un «complice» et donc l'affaiblir face à des islamistes censés être un danger pour Israël. Laissons donc ces observateurs à leur logique cartésienne. Cette logique de Descartes, un progrès à une certaine époque, ne peut plus cerner la complexité des situations. Laissons-les à leur jeu où ils prennent leur désir pour des réalités. La transformation du réel n'obéit pas aux seules «règles» du désir mais nécessite de l'audace conjuguée avec l'intelligence de l'histoire. Il faut espérer que les nouvelles données et les agressions répétées d'Israël inciteront les forces attachées à l'unité de la Syrie à trouver un terrain d'entente pour que le peuple syrien après avoir subi la dictature du Baath se libère mais pas pour se retrouver pas aveuglé par les ténèbres de l'obscurantisme wahabite.
A. A.
PS : J'ai mis entre guillemets sunnites et chiites non pas par déni des réalités religieuses mais pour refuser de réduire les musulmans à cette seule dimension de leur histoire. C'est une façon de se démarquer de l'utilisation de la religion à des buts idéologiques et signifier que les sociétés dans nos pays sont traversées par des paramètres tout aussi complexes que les autres sociétés où des donneurs de leçons sévissent ici et là.


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