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L'entretien de la semaine
Fatiha H., universitaire, spécialisée en sciences sociales, au soirmagazine «La dévalorisation du travail des femmes de ménage s'explique dans ce rapport de force qui
Publié dans Le Soir d'Algérie le 15 - 02 - 2014

Fatiha H., universitaire, spécialisée en sciences sociales, a bien voulu se prêter au jeu des questions-réponses pour nous apporter son éclairage sur la notion du travail en général, celui des femmes de ménage en particulier, et le regard de la société sur ces dames de l'ombre.
Soirmagazine : Autrefois réservé aux familles aisées et aux entreprises, le besoin de recourir à une femme de ménage s'est plus ou moins généralisé et démocratisé...
Fatiha H. : En effet, depuis quelques années, le recours à une aide pour accomplir des tâches ménagères s'est généralisé. Jadis, les familles aisées avaient l'exclusivité d'engager des femmes qui effectuaient les tâches ménagères à leur place. C'était aussi un signe ostentatoire de richesse et d'appartenance à un rang social. Les familles riches des grandes villes et particulièrement de la capitale se targuaient d'avoir leur femme de ménage. La notion de propriété était présente dans les esprits de l'époque, elle faisait partie des meubles.
Aujourd'hui, le modernisme aidant, la famille algérienne a connu des mutations : de la famille élargie, elle est passée à la famille nucléaire. Les jeunes couples ont acquis une certaine indépendance. Ils habitent loin de la belle-famille, et organisent leur vie en toute liberté, comme ils l'entendent. Finies les belles-filles que l'on considérait comme des «bonnes à tout faire». Les corvées du ménage, elles n'en veulent plus. Pour leur épanouissement, pour profiter de la vie, pour préserver leur santé, elles font appel à des femmes de ménage, surtout pour celles qui sont actives, et elles sont de plus en plus nombreuses. Les données sociologiques ont donc changé, les rythmes de vie ont connu des changements spectaculaires, et les époques aussi.
Même si le besoin se fait ressentir, cependant, ce métier est méprisé et dévalorisé, pourquoi ?
Là, il faudrait peut-être définir la notion du travail. Tous les économistes s'accordent à dire que «le travail est une activité effectuée contre rémunération, ayant pour but de produire des biens et services. A travail égal, salaire égal». Cependant, il est difficile de considérer ce travail comme un métier, surtout en Algérie. La notion de professionnalisation n'existe pas encore, ce travail est toujours classé dans la case des «petits boulots» puisqu'il n'est pas institutionnalisé. Ces femmes ne sont pas déclarées et travaillent au noir. Je parle bien entendu de celles qui prêtent leurs services à des particuliers. En fait, la dévalorisation de ce travail s'explique dans ce rapport de force qui s'installe entre l'employeur et l'employé, j'allais dire entre le «maître et son esclave». On a le droit de tout demander à notre femme de ménage, elle est payée pour cela, comme par exemple cirer les chaussures de monsieur et madame, laver le linge à la main (les sous-vêtements compris) même s'il y a une machine à laver.
Ces femmes qui, n'ayant pas acquis une bonne instruction, n'ont pas d'autre choix que de faire le ménage pour les autres, car issues en général de familles très modestes. Elles sont au quotidien en contact avec la saleté et l'intimité, et sont souvent peu valorisées et déconsidérées. Une humiliation de plus qui leur fait perdre toute leur dignité.
Nous assistons au fait que certaines personnes démunies préfèrent mendier que travailler comme femme de ménage. Pourquoi ?
Il est clair que mendier rapporte plus, et à moindre effort. Pour les mendiants, c'est moins humiliant. On ne parle plus de dévalorisation, d'avilissement mais plutôt de pitié, de compassion. Et dans ce cas précis, les individus se montrent généreux.
Le rapport de force disparaît. La rue, c'est la société, c'est l'anonymat. On n'est pas jugé, on est sous les ordres de personne et on ne rend compte à personne. Notre dignité est ainsi préservée.


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