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CE MONDE QUI BOUGE
Kurdistan syrien, Arabes chrétiens et silence de la Ligue arabe
Publié dans Le Soir d'Algérie le 16 - 10 - 2014


Par Hassane Zerrouky
D'un côté une femme, âgée de 40 ans. De l'autre, un djihadiste de l'Etat islamique (EI), 40 ans également. Tous deux sont kurdes. Hormis leur origine commune, tout les oppose.
Mayssa Abdo, plus connue sous son nom de guerre de Nerin Afrine, dirige aux côtés de Mahmoud Khadorban les Unités de protection du peuple (les YPG, combattants kurdes) dans leur bataille contre l'EI qui assiège Aïn al-Arab (Kobané en kurde) depuis le 16 septembre. Sous ses ordres, moins de 500 combattants dont un tiers de femmes, armés de kalachnikovs, de RPG et de quelques pièces d'artillerie, pris aux djihadistes de l'Etat islamique aux premiers jours de leur offensive. Depuis le 16 septembre, près de 9 000 djihadistes, lourdement armés, appuyés par une cinquantaine de chars et de l'artillerie lourde, tentent de déloger la poignée de Peshmergas (combattants kurdes) du centre de Kobané et des quartiers ouest de la ville. Lundi, les Kurdes ont réussi à s'emparer d'une colline stratégique à l'ouest de la ville, sur laquelle flottait le drapeau noir de l'EI. Mardi, il ne flottait plus.
En face, à la tête des 9000 djihadistes de l'EI, Abou Khattab al-Kurdi, 40 ans, originaire de Halajba dans le Kurdistan irakien, qui a fait ses armes à Alep, avant de se voir confier la tâche de conquérir le Kurdistan syrien. Pour effrayer ses adversaires, il n'hésite pas à décapiter ceux qu'ils soupçonnent de soutien ou de sympathie aux YPG, la branche armée du Parti de l'Union démocratique (PYD, kurde syrien). La haine qu'il voue au PYD s'explique en partie par la perte de son frère dans un affrontement avec ce parti de gauche laïque, mais surtout par la résistance qu'opposent les femmes kurdes à ses troupes.
La bataille de Kobané ou Aïn al-Arab, que l'EI appelle «Aïn al-Islam», est d'un enjeu stratégique et symbolique considérable pour les deux parties. Pour les Kurdes, il y va de leur devenir en tant que peuple et nation. Ils savent que la chute de Kobané se traduira par un massacre sans précédent. Sur cette question, ils ne se font aucune illusion, ce qui explique leur incroyable résistance face à un ennemi numériquement et matériellement supérieur. La perte de Kobané, c'est la voie ouverte pour le contrôle de tout le Kurdistan syrien et notamment de sa capitale Kamishli où vit une importante minorité arabe chrétienne (à laquelle j'ai consacré un reportage en mars 2003).
Et à propos justement des chrétiens irakiens et syriens, des dignitaires religieux de cette minorité ont lancé un appel à la Ligue des Etats arabes pour qu'elle réagisse. «La situation des chrétiens et d'autres minorités, étant donné les massacres et les atrocités commises par l'EI, est désastreuse, et notre avenir dans la région est en jeu (...) Les dirigeants des pays arabes et de la Ligue arabe se doivent de réagir» a déclaré l'un d'eux lors d'une conférence de presse tenue mardi au siège des Nations unies à Genève. Des chrétiens d'Irak ont été tués par l'EI et 170 000 autres chassés du nord du pays. «Nous demandons aux dirigeants religieux des pays musulmans de lancer une fatwa contre les massacres d'êtres humains quels qu'ils soient, et pas seulement des musulmans», a ajouté de son côté Louis Sako, le patriarche de l'Eglise chaldéenne. La situation des chrétiens arabes interpelle à plus d'un titre. Ils font partie de cette région qu'on appelle le «monde arabe» depuis des millénaires. Au 6e siècle, les premiers combattants de l'Islam n'ont pas essayé de les convertir de force. Durant des siècles, sous les dynasties omeyade, abasside, fatimide et seldjoukide, et sous l'Empire ottoman, ils n'ont jamais été vraiment inquiétés. Mieux, ils ont occupé de hautes fonctions et contribué à ce qu'on appelle la civilisation islamique. Et ce, sans compter leur apport politique et idéologique au mouvement de libération arabe au cours du 20e siècle. Mais voilà, par ces temps de régression, de pseudo-musulmans, qui veulent être plus musulmans que les compagnons du Prophète, veulent d'un coup de lame tranchante effacer et éradiquer plus de 2 000 ans de présence chrétienne au Moyen-Orient, et ce, dans le silence assourdissant de la Ligue arabe.


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