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5e Festival international des arts de l'Ahaggar
De Béchar à Ouaga : mysticisme et révolte
Publié dans Le Soir d'Algérie le 06 - 01 - 2015

De notre envoyée spéciale à Tamanrasset, Sarah Haidar
Une soirée inoubliable sur le site de Tidessi à Tamanrasset ! Du diwane au reggae, le public nombreux a eu droit à des spectacles 100% rythmés aux influences multiples.
Pas moins d'un millier de personnes se sont regroupées autour de la scène musicale située au bout de cet immense plateau qui abrite le campement du 5e Festival international des arts de l'Ahaggar Abalessa-Tin Hinan (FIAATA). Le programme promettait du rythme, du texte et du bon son avec d'abord Nass El Kheloua de Béchar. Ce groupe de jeunes musiciens arrive à s'imposer dans un paysage musical surchargé avec un mélange savant entre diwane, gnawi et assouf.
Au carrefour des cultures du Sud, la formation s'est frayé un chemin singulier entre les répertoires traditionnels et les sonorités modernes en y apportant une touche rythmique qui lui est propre.
Allant des textes mystiques aux poésies profanes, Noureddine Rahou, le leader et ses musiciens vont nous entraîner dans un voyage transafricain où nous écouterons la parole sacrée des ancêtres touchés par la grâce divine mais aussi des poèmes célébrant la sensualité, l'ivresse et l'amour. Sans doute, l'atout majeur de Nass El Kheloua est le joueur de gumbri (maâlem) Sebrou El Ayech, virtuose charismatique qui transhume sans difficulté entre les modes et les rythmes en sublimant chaque séquence par un doigté vertigineux et parfois avec une touche électrique. Comme son nom l'indique, le groupe s'inspire également des musiques confrériques soufies et revisite souvent des textes séculaires issus du patrimoine diwane et gnawi.
La beauté de cette poésie tanguant entre le spirituel et le charnel et la richesse de la musique qui l'accompagne constituent pour Nass El Kheloua un trésor artistique à exploiter mais aussi à enrichir et à personnaliser.
Une heure plus tard, on va au Burkina Faso avec l'un des chanteurs les plus talentueux de sa génération. Bob Sana entretient un rapport fabuleux avec le reggae. Sa musique laisse entendre un indéniable lien avec ce registre mais elle s'en démarque tout autant ! L'étrangeté (au sens positif) de son style vient du fait qu'il réussit à révolutionner un genre musical révolutionnaire en soi et c'est à travers plusieurs éléments tant rythmiques que scéniques qu'il parvient à créer cette fusion-fission avec l'école de Bob Marley. L'entrée en scène donne déjà la couleur : un retentissement de sirène nous fait d'abord croire qu'une voiture de police ou une ambulance est dans les parages ! Mais il s'agit en fait du mégaphone de Bob Sana, accessoire indissociable de sa personnalité artistique, et qui sert à donner chair au terme «interpeller son public». Oui, car les textes du chanteur sont éminemment politiques et dénoncent tantôt crûment, tantôt par une poétique complexe, les travers du régime de son pays, les maux sociaux et la faillite africaine. Pour autant, l'atmosphère est loin d'être morose ; bien au contraire : l'artiste va tout au long d'une heure et demie mener son public de délire en délire, le plonger dans la libération corporelle pour mieux lui communiquer la révolte contenue dans ses chansons. Et c'est ainsi que fureur physique et intellectuelle se mêlent en parfaite cohérence dans la prestation de Bob Sana, accompagné sur scène par deux danseuses increvables en tenue d'infirmière et de musiciens jouant d'instruments traditionnels et modernes. Le poing levé, l'artiste interprète entre autres quelques titres de son dernier album Notre temps, dont Sauvez le Sahel, un cri de détresse et de rébellion qui dresse un constat implacable de la situation actuelle de la région.
En parfaite communion avec le public, Bob a déjà établi sa popularité à Tamanrasset, une ville où il se produit pour la première fois, de même qu'en Algérie.


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