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Remaniement
Des choix surprenants
Publié dans Le Soir d'Algérie le 16 - 05 - 2015


* Dix ministres quittent le gouvernement Sellal 4
Des départs prévisibles, d'autres étonnants
* Une femme et 8 hommes
Qui sont les nouveaux membres du gouvernement ?
* L'opposition et le changement du gouvernement
Une simple «diversion»
Prévu et reporté à plusieurs reprises, le remaniement ministériel annoncé jeudi dernier n'aura finalement été, en rien, différent de celui opéré dans l'urgence, le 5 mai 2014. Tout comme en 2014, on s'attendait à un gouvernement «politique» pour n'avoir à découvrir qu'un exécutif encore plus technocrate !
Kamel Amarni - Alger (Le Soir)
Si les partants, à une ou deux exceptions près, étaient quasiment de notoriété publique depuis des mois, à l'image de Youcef Yousfi, Mohamed Tahmi, Fatma-Zohra Derdouri, Dalila Boudjemaâ, Yamina Zerhouni , Nadia Labidi, Nourredine Necib en plus du «cas Belaïz», ce seront les nouvelles nominations qui se révéleront surprenantes. Abdelmalek Sellal avait, en effet, demandé à remanier profondément son cabinet, il y a plusieurs mois de cela.
Face à une situation politique, économique, sécuritaire, sociale et diplomatique de plus en plus compliquée, l'homme se retrouvait, souvent, contraint de tout faire seul, ou presque. Avec très peu de ministres d'envergure, c'est-à-dire «politiques», il sera en plus confronté, après la présidentielle, à un autre problème : gérer un conflit permanent avec son numéro deux au gouvernement, le ministre d'Etat et ministre de l'Intérieur, Tayeb Belaïz, un proche de Abdelaziz Bouteflika. Certes, depuis jeudi, il s'est débarrassé de ce lourd problème, Belaïz quittant le gouvernement pour une nouvelle fonction, celle de conseiller spécial du président de la République, avec le titre de ministre d'Etat, soit le tout dernier poste qu'occupait Abdelaziz Belkhadem avant son éviction, en août 2014. Mais en revanche, Sellal aura certainement et très vite à devoir faire face à une nouvelle situation conflictuelle au sein de son nouveau gouvernement. Elle aura comme arène le ministère des Affaires étrangères.
Dans ce département hyper-stratégique, l'on aura désormais ... deux ministres ! A côté de Ramtane Lamamra, qui garde son portefeuille de ministre des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel, promu au rang de ministre plein, chargé des Affaires maghrébines et africaines, son ancien secteur mais auquel on a rajouté «la coopération internationale». Ce cas des affaires étrangères à deux têtes ne peut qu'engendrer une guerre des prérogatives entre les deux ailes du ministère et les deux ministres en même temps qu'il atteste du caractère «précipité» de ce remaniement. C'est d'autant plus vrai que, au moins, quatre situations vécues jeudi renforcent cette thèse.
Dalila Boudjemaâ était en pleine visite de travail à Béjaïa comme ministre de l'Environnement lorsqu'on lui apprit qu'elle ne l'était plus ! Son ex-collègue du tourisme, Yamina Zerhouni, quant à elle, présidait, dans l'après-midi de jeudi, la cérémonie d'ouverture du Salon international du tourisme. La veille, dans la soirée, elle était l'invitée de l'émission politique phare de l'ENTV pour parler pendant une heure du secteur !
Aussi, Azzedine Mihoubi, nommé nouveau ministre de la Culture, se trouvait jeudi aux Emirats arabes unis qu'il avait rejoints en sa qualité de président du Haut-Conseil à la langue arabe. Autres «anomalies» à relever dans le communiqué de la présidence annonçant ce remaniement, les promotions respectives de Ahmed Noui, le secrétaire général du gouvernement et du directeur de cabinet du Premier ministre, Mustapha Karim Rahiel au rang de ministres, tandis que n'y figurent plus ni Ahmed Ouyahia, pourtant toujours ministre d'Etat, directeur de cabinet de la présidence, ni Tayeb Belaïz, le nouveau ministre d'Etat conseiller spécial du Président. Ce dernier fera même l'objet d'un autre «communiqué», sans doute pour rattraper une omission. Autant d'éléments qui confortent l'explication que nous fournit une source sûre : «Il ne s'agit pas du grand remaniement attendu mais tout juste d'un lifting. De quoi faire baisser la pression de ces derniers jours avec toutes les affaires qui accablent le gouvernement. Le vrai remaniement, et il sera politique, aura lieu après la révision de la Constitution.» Effectivement, et au plan politique, les partis au gouvernement ont tous gardé leurs quotas sans le moindre changement.
Ainsi, Amara Benyounès représentera toujours le MPA au ministère du Commerce, Amar Ghoul, du TAJ, quitte le département des transports pour celui de l'aménagement du territoire, du tourisme et de l'artisanat.
Quant aux deux grands partis de la majorité, c'est toujours le RND qui «domine» avec Abdesselam Bouchouareb à l'industrie, Mohamed Mebarki à la formation professionnelle, Azzeddine Mihoubi qui compense le départ de Youcef Yousfi et, bien sûr, Ahmed Ouyahia ...
Pour le FLN, il compte comme représentant Tayeb Louh et Abdelkader Messahel, en plus de Tahar Khaoua qui «compense», lui, le départ de Mahi Khellil. A noter, par ailleurs, le grand retour de Abdelkader Ouali, l'ex-homme fort du ministère de l'Intérieur rappelé comme ministre des Travaux publics après une traversée du désert de près de deux ans. De même que les deux «seuls» regroupements, à savoir le ministère de la Jeunesse et des Sports qui sera conduit par Abdelkader Khomri et celui des Ressources en eau et de l'Environnement, confié à Abdelwahab Nouri.
K. A.
Dix ministres quittent le gouvernement Sellal 4
Des départs prévisibles, d'autres étonnants
Annoncé par les médias depuis quelques mois, c'est finalement jeudi dernier que le Président Bouteflika a procédé au remaniement ministériel de l'équipe que dirige Abdelmalek Sellal, le 14e depuis son retour aux affaires en 1999. La nouvelle équipe de Sellal a vu le départ de 10 ministres.
Tayeb Bélaïz : une promotion ou une voie de garage ?
L'ex-ministre de l'Intérieur, depuis jeudi dernier, ministre d'Etat, conseiller spécial du Président Bouteflika, fidèle parmi les fidèles, a été donné partant pour des raisons de santé. Toutefois, sa gestion (mauvaise pour certains) du dossier relative à la crise de Ghardaïa a été également évoquée comme l'un des facteurs ayant poussé le président Bouteflika à le dégommer de ce poste ministériel de souveraineté.
L'autre facteur mis en avant depuis des semaines par la presse nationale est que les relations entre Tayeb Belaïz et le patron de la DGSN, Abdelghani Hamel, et parfois avec le Premier ministre Sellal s'étaient sérieusement détériorées suite à des mouvements de contestation qui ont touché ce secteur, notamment le mouvement des policiers qui ont bravé l'interdit en tenant un rassemblement devant la présidence de la République.
Youcef Yousfi : un départ dans une conjoncture exceptionnelle
Le départ de Youcef Yousfi de la tête du ministère de l'Energie pourrait être une surprise pour certains.
Une surprise, compte tenu de la confiance qu'il aurait eue de la part du Président Bouteflika (certaines indiscrétions l'avaient même annoncé comme le mieux placé à remplacer Abdelmalek Sellal à la tête du gouvernement). Une chose est sûre, ce qu'il faut retenir est que le passage du désormais ex-ministre de l'Energie dans ce secteur névralgique, ce sein nourricier national, n'est pas de tout repos. Il a eu à diriger ce département ministériel dans une conjoncture marquée par les scandales de corruption au sein de Sonatrach, puis la baisse des prix du pétrole et enfin les protestations contre l'exploitation du gaz de schiste dans le sud du pays.
Il est parmi les remerciés : la CAN-2017 a achevé Tahmi
Le départ du ministre des Sports, Mohamed Tahmi, et la fusion des deux ministères de la Jeunesse et des Sports attribué à Abdelkader Khomri ont été l'un des faits marquants de ce remaniement. Même si les informations concernant le «sacrifice» de Tahmi remontaient déjà à quelques mois. L'échec de lobbying algérien dans le dossier de candidature à la CAN-2017 a été la goutte qui a fait déborder le vase.
Le phénomène de violence dans les stades qui prend des proportions alarmantes, illustré d'ailleurs par la mort du Camerounais Albert Ebossé suite à un projectile lancé depuis les tribunes du stade du 1er-Novembre de Tizi Ouzou, est à l'origine du départ de Tahmi.
Mohamed Djellab : une année «à blanc» au gouvernement
A la tête du ministère de souveraineté, Mohamed Djellab n'a pas «marqué» son passage à la tête du département des Finances. Au-delà du passage «traditionnel» aux deux Chambres du Parlement à la faveur de la présentation de la loi de finances, le désormais ex-ministre des Finances est passé presque «inaperçu», hormis ses explications «forcées», à maintes reprises, sur l'unification de l'impôt sur le bénéfice des sociétés (IBS), ce qui a provoqué l'ire des producteurs.
Nadia Labidi : Louisa Hanoune y est-elle pour quelque chose ?
Accusée, depuis quelques semaines, par le Parti des travailleurs (PT) de trafic d'influence, Nadia Labidi a été remerciée à la faveur de ce présent remaniement. La désormais ex-ministre de la Culture semble être lâchée de toutes parts. Une question de
pose : si c'est Mme Labidi ira au bout de son action de justice contre Louisa Hanoune ? Attendant pour voir.
Hocine Necib : le désormais ex-ministre des Ressources en eau
Hocine Necib quitte le gouvernement avec une fausse note : son nom a été éclaboussé par un scandale lié au détournement de terres agricoles au profit de son fils et son frère, même si ce dernier a démenti en affirmant que les terres ont été obtenues sans aucune intervention ministérielle... Même si aucun scandale ou «affaire» concernant directement sa gestion du secteur n'est survenu, cet ancien cadre des travaux publics a été sacrifié.
Zohra Derdouri : la femme la plus puissante en Algérie quitte le gouvernement
Cadre du secteur des TIC, présidente de l'ARPT avant de devenir ministre du secteur, Mme Zohra Derdouri, classée par le très sérieux magazine d'affaires américain Forbes comme la femme la plus puissante en Algérie, a quitté le gouvernement Sellal 4 depuis jeudi dernier.
Même si aucun scandale apparent n'a affecté son secteur, celle qui a eu la tête de Benhamadi n'a pas tenu, elle aussi, longtemps.
Nouria Zerhouni, la première femme wali en Algérie, remerciée
Première femme wali en Algérie,
Mme Nouria-Amina Zerhouni avait rejoint l'équipe gouvernementale de Sellal, il y a plus d'une année, pour diriger le département du tourisme. Avant de devenir ministre du Tourisme, Mme Zerhouni a fait toute sa carrière au sein de l'administration.
Dalila Boudjemaâ :
Mme «environnement» quitte le gouvernement
Mme Dalila Boudjemaâ fait partie du lot de femmes-ministres ayant été remerciées. Très active notamment sur le sujet de la propreté et de la protection de l'environnement, Mme Boudjemaâ aura, certainement, à regret de ne pas pouvoir participer à la prochaine rencontre mondiale sur le changement climatique qui se tiendra le mois de novembre prochain à Paris. L'annonce de son limogeage, jeudi dernier, au moment de sa visite dans la wilaya de Béjaïa l'a visiblement outrée, à tel point qu'elle a écourté son agenda, sans la moindre explication.
Khalil Mahi : un ministre FLN remercié
Khalil Mahi, président de la commission finance et budget à l'Assemblée nationale populaire (APN) avant de devenir ministre chargé des Relations avec le Parlement, figure parmi les ministres remerciés du gouvernement Sellal 4.
Salah B.
Une femme et 8 hommes
Qui sont les nouveaux membres du gouvernement ?
Une femme, Iman Houda Feraoun, et huit hommes (Abderrahmane Benkhalfa, Salah Khebri, Abdelkader Ouali, Boudjemaâ Talai, Tahar Hadjar, Azzedine Mihoubi, Tahar Khaoua et Mustapha Karim Rahiel) font leur entrée au gouvernement Abdelmalek Sellal. Aux profils universitaires, technocratiques et intellectuels affirmés, originaires de plusieurs régions du pays, les nouveaux membres de l'exécutif n'ont jamais exercé, sauf dans le cas du ministre de la Culture Azzedine Mihoubi, de responsabilité ministérielle. Leur désignation survient dans le contexte national marqué notamment par la baisse des revenus pétroliers, les affaires de corruption qui minent les secteurs de l'énergie et des travaux publics et par plusieurs polémiques. Les nouveaux désignés aux TIC, finances, énergie, travaux publics, transports, enseignement supérieur et recherche scientifique, culture, relations avec le Parlement et directeur de cabinet) pourront-ils mieux faire que leurs prédécesseurs ? Leur désignation contribuera-t-elle à booster le développement des secteurs qui leur ont été confiés ?
Cherif Bennaceur
Abderrahmane Benkhalfa aux finances
Un technicien à la tête du ministère des Finances. Analyste financier et économique, Abderrahmane Benkhalfa succède à Mohamed Djellab au poste de premier argentier du pays. Originaire de Tiaret où il est né en 1959, le nouveau ministre des Finances est un diplômé en sciences de gestion (obtenu à Grenoble). Ayant exercé au sein d'une banque publique, Abderrahmane Benkhalfa a occupé les fonctions de porte-parole et délégué général de l'Association professionnelle des banques et établissements financiers (Abef) durant la décade 2000 et jusqu'en janvier 2013. Exerçant par la suite un rôle de consultant et d'analyste, Abderrahmane Benkhalfa s'exprimera à maintes reprises, dans les médias ou lors de séminaires et conférences, de manière libre et souvent à contrecourant de la réserve dont il se prévalait et de la conduite gouvernementale de la chose économique. Une liberté de propos et des avis clairs sur la gestion des finances et des dépenses publiques, la valeur de la monnaie nationale, le commerce extérieur ainsi que la gestion de l'impact de la baisse des prix du pétrole et autres problématiques économiques actuelles qui risquent d'être incompatibles avec la nouvelle fonction ministérielle.
Salah Khebri à l'énergie
Un expert des questions pétrolières remplace Youcef Yousfi à la tête du ministère de l'Energie. Universitaire, détenteur d'un impressionnant curriculum-vitae, Salah Khebri est un spécialiste des hydrocarbures, de l'économie pétrolière, notamment. Ancien cadre de la compagnie nationale Sonatrach, il avait enseigné au sein de l'Institut national des hydrocarbures et de la chimie (INHC) avant de prendre, dès 2006, la direction de l'Institut algérien du pétrole (IAP), transformé par la suite en groupe, jusqu'en 2011. La désignation de cet universitaire et expert pétrolier s'inscrit, ce faisant, dans une conjoncture énergétique assez difficile, marquée par une chute des cours de l'or noir, la baisse des revenus d'exportations des hydrocarbures, l'accroissement des besoins en énergie et carburants, l'engagement assez contraint et controversé des projets de développement de Sonatrach, notamment dans le domaine de la valorisation des gaz de schiste. Mais aussi dans le contexte des diverses affaires de corruption et malversations financières, en cours de traitement judiciaire pour certaines, et dont les répercussions ont été assez difficiles à gérer du temps de Youcef Yousfi.
Abdelkader Ouali aux travaux publics
Un haut cadre de l'administration aux travaux publics. Abdelkader Ouali, âgé de 61 ans et licencié en droit, remplace Abdelkader Kadi à la tête de ce département névralgique. Coordinateur de la campagne électorale du président de la République en mars-avril 2014 et désigné à la direction du cabinet du Premier ministre en mai 2014, Abdelkader Ouali avait exercé les fonctions de secrétaire général du ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales entre 2005 et 2013. Auparavant, ce juriste et spécialiste des questions administratives avait exercé la fonction de wali de Batna entre 2003 et 2005, de Tizi-Ouzou de 1999 à 2003, après avoir occupé le même poste à Tlemcen et Alger. La désignation de cet administrateur et juriste aux travaux publics s'inscrit dans le contexte où la poursuite des projets de développement des infrastructures notamment routières et autoroutières s'avère contrainte, ralentie et sujette à controverse, notamment dans le cas de l'autoroute Est-Ouest dont la réalisation a pâti de suspicions de corruption et malversations.
Boudjemaâ Talai aux transports
Un opérateur économique à la tête du ministère des Transports. Né à El-Tarf en 1952, ingénieur d'Etat en génie civil, Boudjemaâ Talai a exercé la fonction de président du groupe industriel public sidérurgie et métallurgie Imetal depuis la fin février dernier. Il dirigeait auparavant le groupe public Batimetal après avoir exercé, durant les décades 1980 et 1990, plusieurs fonctions techniques, opérationnelles et managériales au sein de plusieurs entreprises publiques du secteur de la sidérurgie et de la construction, notamment.
La désignation de ce gestionnaire au portefeuille des transports survient dans une conjoncture particulièrement marquée par des actions de protestations cycliques des travailleurs des secteurs aérien et ferroviaire notamment, les difficultés multiples de la compagnie aérienne Air Algérie, la controverse sur l'ouverture de l'espace aérien à l'investissement privé ...
Tahar Hadjar à l'enseignement supérieur
Recteur de l'Université d'Alger depuis plusieurs années, Tahar Hadjar a été promu à la tête du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique. Réputé pour ses avis tranchés sur la gestion universitaire et le développement de l'enseignement supérieur, le remplaçant de Mohamed Mebarki vient de défrayer la chronique suite à une affaire de tenue vestimentaire. Jugeant sa robe trop courte, un agent de sécurité de la Faculté de droit de Saïd-Hamdine avait failli empêcher une candidate de passer un examen d'aptitude professionnelle. Une affaire que l'ex-recteur avait qualifiée de «banale», soutenant clairement l'attitude de l'agent de sécurité, et qui soulève des questionnements sur la prégnance du conservatisme au sein de l'institution universitaire.
Azzedine Mihoubi à la culture
Président du Haut-Conseil de la langue arabe depuis quelques mois, Azzedine Mihoubi remplace Nadia Labidi au portefeuille de la culture. Natif de Msila en 1959, Azzedine Mihoubi avait dirigé la Bibliothèque nationale, après avoir exercé comme secrétaire d'Etat à la communication.
Ecrivain, homme de lettres, le nouveau ministre de la Culture bénéficie d'une certaine réputation au niveau des instances régionales. Sa désignation survient dans le contexte du lancement, assez controversé, de la manifestation «Constantine, capitale de la culture arabe», et de la polémique qui oppose son prédécesseur à la secrétaire générale du Parti des travailleurs.
Mustapha Karim Rahiel ministre directeur de cabinet du Premier ministre
Originaire de Beni-Saf où il est né voilà 53 ans, Mustapha Karim Rahiel a été désigné ministre directeur de cabinet du Premier ministre. Directeur de cabinet du Premier ministre depuis juin 2014, Mustapha Rahiel avait exercé plusieurs fonctions en tant qu'administrateur, chef de cabinet dans les ministères de la Santé et des Travaux publics, secrétaire général du ministère des Travaux publics et, par la suite, du ministère des Ressources en eau, président du directoire de la SGP travaux énergétiques.
Mustapha Rahiel a également exercé la fonction de directeur de l'administration générale de la SSPA/USM d'Alger, dirigée par le patron du groupe ETRHB.
Tahar Khaoua aux relations avec le Parlement
Militant du Front de libération nationale (FLN), président de son groupe parlementaire à l'Assemblée populaire nationale, Tahar Khaoua est le nouveau ministre des Relations avec le Parlement. Originaire de Batna où il est né voilà plus de 47 ans, diplômé en sciences politiques et juridiques, avocat et enseignant, le nouveau ministre des Relations avec le Parlement avait exercé la fonction de président de la commission finances et budget de l'APN lors de la mandature 2002-2007.
Iman Houda Feraoun aux TIC
Elle a à son actif une quarantaine de publications universitaires.
Iman Houda Feraoun est la nouvelle ministre de la Poste et des Technologies de l'information et de la Communication.
Directrice générale de l'Agence thématique de recherche en sciences et technologies (ATRST, ex-Agence nationale de développement de la recherche universitaire) depuis 2011, réputée pour son «patriotisme scientifique», la nouvelle ministre est originaire de Sidi-Bel-Abbès, où elle est née en 1979.
Universitaire, diplômée en physique des sols et détentrice de plusieurs titres nationaux et étrangers, elle a été également enseignante et chercheur à l'Université de Tlemcen avant de diriger l'ATRST et de siéger au sein d'autres commissions scientifiques.
C. B.
L'OPPOSITION ET LE CHANGEMENT DU GOUVERNEMENT
Une simple «diversion»
Le changement du gouvernement intervenu jeudi dernier n'a pas, comme attendu, suscité les réactions de la classe politique. Des réactions qui, comme le veut la tradition, s'inscrivent en droite ligne du fossé séparant les partis du pouvoir et ceux de l'opposition. «Replâtrage au moment où le pays s'enfonce dans l'absurde» pour l'ex-chef du gouvernement Ali Benflis, «un jeu de chaises musicales dans le même collège qui a miné le destin de la nation», pour le RCD. Ceci au moment où cet énième remaniement de l'exécutif est technique pour le président de Jil Jadid, et «relève d'une solution intime au pouvoir qui essaie d'occuper l'opinion publique», aux yeux du patron de l'UFDS, Noureddine Bahbouh.
En fait, une similaire appréciation déclinée sous des expressions distinctes qui fait que ce changement, dans l'air depuis des semaines, ne fera que creuser davantage le fossé séparant le pouvoir et l'opposition.
M. Kebci
Ali Benflis, promoteur du parti Avant-Garde des libertés en cours de constitution :
«Le régime politique en place s'enfonce dans l'absurde. Il improvise des replâtrages alors que l'ensemble du pays est dans une impasse politique, économique et sociale. Les remaniements ministériels auxquels il procède ont atteint un tel degré d'insignifiance politique qu'il est difficile de les astreindre à quelque lecture politique que ce soit. Ces remaniements se suivent, se ressemblent, n'ont pas de sens et il serait bien ardu de leur en donner un. Pour tous ceux qui savent qu'une vacance du pouvoir existe bel et bien au sommet de l'Etat, les premières questions qui se posent sont celles de savoir de qui procède ce remaniement. Qui l'a décidé ? Qui a jugé de son opportunité ? Et quels objectifs politiques ou autres lui assigne-t-on ?
Dans le même sens et à un moment où s'amplifie et dégénère une véritable crise de régime, il est particulièrement malaisé de voir en quoi ce remaniement, si peu expressif politiquement mais si lourd de silence quant aux motivations réelles de ses auteurs, peut atténuer ou contenir les effets ravageurs de cette crise de régime. Et enfin la question la plus essentielle : à quoi peut bien servir le remaniement d'un gouvernement qui ne gouverne pas ? En effet, si l'on
exclut un Conseil ministériel restreint et une réunion protocolaire de signature de la loi de finances, le Conseil des ministres ne s'est pas réuni depuis près d'une année, jour pour jour. Certains ministres partants n'ont jamais pris part à un Conseil des ministres tenu en bonne et due forme. Au total, nous avons affaire à une gestion pathétique des affaires de l'Etat. Mais cette gestion n'est pas que pathétique ; elle est aussi aventureuse, inconsidérée et porteuse de périls qu'il importe de ne sous-estimer en aucun cas.»
Atmane Mazouz, chargé de la communication au RCD :
«Encore une fois, des reclassements et un jeu de chaises musicales dans le même collège qui a miné le destin de la nation. Nous sommes face à une gouvernance qui a atteint ses limites. Ce remaniement attribué au chef de l'Etat porte dans ses gènes l'échec et le blocage.
Il confirme le statu quo et intervient à un moment où le gouvernement est éclaboussé par une série de scandales de corruption et de grands déballages sur les errements de nombreux ministres de l'actuel gouvernement. Ce gouvernement qui, certainement, est le fruit d'une lutte à couteaux tirés, est comme les précédents : une association de prédateurs dévouée aux ordres du clan. Cette manière de faire ne fera pas oublier la panne et l'impasse totale dont souffre le pays.
Le traitement du malaise que vivent les Algériens ne peut se satisfaire de replâtrages et de promesses souvent non tenues. L'Algérie est dans un bourbier et ce n'est pas le défilé de ministres incompétents détachés de la réalité algérienne qui pourra changer quoi que ce soit. Les Algériens sont à la recherche d'un vrai changement et ne peuvent se contenter de fausses solutions en jouant sur l'usure et la manœuvre.»
Noureddine Bahbouh, secrétaire général de l'UFDS :
«C'est une solution intime au pouvoir qui essaie d'occuper l'opinion publique et les médias à travers ce remaniement où il y a de sérieux problèmes posés au niveau de la société. Au moment où les Algériens sont préoccupés par les grands dossiers de la corruption, les soucis économiques intimement liés à la chute des cours du pétrole, on essaie de remplacer X par Y, tel par tel autre avec, en sus, la restructuration de ministères. C'est une gestion à la hussarde et une improvisation totale des affaires de l'Etat. C'est une petite réponse à ceux qui croient à un gouvernement d'union nationale et ceux qui réclamaient que le gouvernement devait leur revenir au nom de leur majorité au Parlement.
Aussi, le pouvoir, par cet énième remaniement gouvernemental, confirme qu'il ne reconnaît ni les partis qui lui sont acquis ni ceux de l'opposition.»
Soufiane Djillali, président de Jil Jadid :
«Ce remaniement du gouvernement n'est que technique avec comme objectif de dénouer certains conflits entre ministres et d'éviter des polémiques qui commençaient à se développer entre quelque-uns d'entre eux. Cela permet de donner à voir un semblant de changement en prévision de traverser l'été en toute quiétude.
Cependant, ce changement ne répond à aucun projet de réformes. Il n'est pas politique puisqu'il n'intègre pas des partis politiques ni n'est porteur d'un message pour l'avenir. C'est juste un ajustement pour faciliter la tâche au Premier ministre et gagner un peu de temps.»
Propos recueillis par M. K.
LE PRESIDENT DU RCD LE PREDIT
Sellal remplacerait Bensalah à la tête du Sénat
Au RCD, on inscrit le remaniement du gouvernement intervenu jeudi dernier dans le sillage d'un ensemble de scénarios ayant tous un seul et unique objectif : maintenir le système en place.
Et le président du parti qui s'exprimait, hier, à l'ouverture des travaux des assises des jeunes militants, de faire part d'une option. En effet, outre la révision de la Constitution juste pour introduire d'autres mécanismes qui leur permettent de maintenir le système en place comme ils l'ont fait une fois de plus lors de l'amendement de 2008, il y a une autre piste sur laquelle on travaillerait sérieusement au sein du sérail. Il s'agit, selon Mohcine Belabbas, de «retirer l'actuel président du RND de la présidence du Sénat pour lui substituer l'actuel Premier ministre à l'occasion du renouvellement du tiers des membres du Conseil de la nation».
Sans trop s'y étaler, le président du RCD inscrit cette démarche dans le sillage «des reclassements et de l'alternance entre les mêmes responsables sans que quiconque parmi eux ne pense qu'il est temps de laisser la place à la nouvelle génération». Et de faire remarquer que les premiers dirigeants des plus importantes institutions de l'Etat sont tous des personnes âgées : 78 ans pour le chef de l'Etat, 74 ans pour le président du Conseil de la nation, 74 ans pour le président de l'Assemblée populaire nationale, 75 ans pour le vice-ministre de la Défense». Cela, poursuivra-t-il, «se produit dans un pays où plus de 70% de sa population sont des jeunes». Belabbas estimera, par ailleurs, que le mal originel de la crise dans laquelle le pays se débat trouve son explication dans le «détournement de la volonté populaire» et «l'entêtement de la vieille garde du régime à s'agripper au pouvoir et à refuser l'alternance, y compris au profit des cadres de leur propre famille politique». Pour lui, le dépassement de cette crise passe nécessairement par «l'alternance au pouvoir et l'abandon des vieilles recettes de recyclage des décideurs qui ne renoncent pas à essayer encore et encore à s'imposer par la répression, la corruption et les fraudes électorales».
Le président du RCD qualifiera, par ailleurs, les dossiers de corruption de «parodies de procès où les verdicts à annoncer sont déjà arrêtés dans des deals qui sauvegardent les intérêts des différents bénéficiaires au détriment, comme toujours, des intérêts de l'Etat». Et de parler d'opération d'instrumentalisation éhontée de la justice qui, poursuivra-t-il, «démontre à elle seule le mépris du pouvoir envers son peuple».
M. K.
Menasra :
«Ne peuvent expliquer le pourquoi de ce remaniement ministériel que ceux qui l'ont initié»
Rencontré en marge de la réunion qu'il a tenue, vendredi, en milieu de matinée, réunion à laquelle ont pris part les membres des bureaux exécutifs des wilayas de Mostaganem, Relizane, Chlef et Aïn Defla du «Front pour le changement», parti qu'il préside, Abdelmadjid Menasra évalue le récent remaniement ministériel et se pose une foule de questions. «Nous ne comprenons pas et le peuple non plus les motivations politiques qui ont prévalu à ce remaniement et aucune des hypothèses émises, confrontée à la logique, n'apporte de réponse convaincante.»
Partant de là, le chef du FC s'interroge : «Des ministres nommés seulement depuis une année, qui n'ont même pas eu le temps de rentrer dans leurs dossiers, ont été soit démis de leurs fonction ou ont hérité de nouveaux portefeuilles... Est-ce des
promotions ou des punitions ? Dans les deux cas, pourquoi ? Sur quelles bases objectives d'évaluation.»
Menasra trouve que la notion de rajeunissement du gouvernement n'a pas été respectée puisque, dit-il, des ministres sont là depuis une décennie, voire plus, et des jeunes sont exclus.
Evoquant la présence féminine dans le nouveau gouvernement, il constate qu'elle a été réduite alors que, déclare-t-il, l'ouverture du champ politique à la femme a été un cheval de bataille dans certaines campagnes électorales.


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