Le service des maladies infectieuses du CHU de Sétif, en collaboration avec l'université Ferhat-Abbas de Sétif, la Direction de la santé et l'Association Journées médicales de Sétif, a organisé la 8e Journée internationale d'infectiologie de Sétif (JIIS). Cette rencontre, qui a eu lieu jeudi dernier à l'auditorium Mouloud-Kacem-Naït-Belkacem de l'université Ferhat-Abbès, était dédiée aux maladies émergentes. Selon le président du comité d'organisation, le Pr Abdelmadjid Lacheheb, cette 8e édition du genre, qui s'est déroulée en présence du Pr Bah Keita, représentant de l'OMS en Algérie, et qui a regroupé des experts nationaux et étrangers, des chercheurs, des universitaires, des professeurs de médecine, des praticiens venus de toutes les régions du pays et de quelques CHU de France, ainsi que des étudiants du département, «est une rencontre scientifique thématique», dira-t-il, qui entre dans le cadre de la formation continue. «Pour cette année, ajoute-t-il, le choix s'est porté sur les maladies émergentes (maladie à virus Ebola, Coronavirus, etc.) qui font, depuis plusieurs mois, la une de l'actualité scientifique et médiatique. Ebola, coronavirus, chikungunya, etc. 2014 a été marquée par l'émergence de nouveaux risques infectieux. Mais au-delà de ces maladies virales inédites, d'autres pathologies montent en puissance liées à la pollution, au contexte économique ou encore aux évolutions de la société. «Les maladies infectieuses ne disparaîtront jamais. Il en naîtra toujours de nouvelles ; il en disparaîtra lentement quelques-unes ; celles qui subsisteront ne se montreront plus sous la forme que nous connaissons aujourd'hui...» L'Algérie est naturellement exposée aux dangers de ces maladies émergentes. Certaines sont déjà là (paludisme, leishmaniose, West Nile...) et d'autres sont à nos frontières (maladie de la Vallée du Ritt, le chikungunya et la dengue...). A propos de la dengue, le premier cas importé a été enregistré récemment, soit le 2 avril 2015, à Batna. «La lutte contre ces maladies ne peut être que globale (mondiale) et repose sur la veille épidémiologique. Localement, elle impose l'implication efficace de plusieurs secteurs ministériels (la santé, l'agriculture, le transport, la défense, l'environnement...). A cet effet, les pays disposent d'un instrument juridique international, à savoir le Règlement sanitaire international (ROIS) de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), adopté à l'unanimité en mai 2005 et entré en vigueur le 15 juin 2007. Son objectif principal se veut une riposte mondiale contre une menace à portée internationale. L'Algérie l'a promulgué par décret présidentiel en 2013 (JO du 28-8-2013)», dira, pour sa part, M. Bah Keita, le représentant de l'OMS en Algérie. Lors de cette journée médicale, les experts nationaux et étrangers ont présenté plusieurs conférences liées aux maladies émergentes telles que «les maladies émergentes en Algérie : sommes-nous prêts ?» par le Pr Aït Hamouda (EHS Batna), «les foyers émergents de la leishmaniose viscérale en Algérie», par le Dr Harat (Institut Pasteur d'Algérie), «les virus grippaux émergents», par le Dr Derrar (Institut Pasteur), «maladie à virus Ebola» par le Pr Tattevin (CHU de Rennes-France), «entérobactéries productrices de carbapenémases», par le Pr Robert (Pitié Salpêtrière- Paris) ou encore «la diphtérie d'origine animale, une pathologie émergente ?» par le Dr Patey (hôpital de Villeneuves Saint-Georges-Paris). Notons qu'un vibrant hommage a été rendu par les organisateurs de cette journée médicale à la mémoire du défunt Dr Rachid Zaïm, ex-médecin chef du service infectieux du CHU de Sétif, décédé il y a juste un mois.
