Les quatre avocats d'Oran qui ont déclenché une grève de la faim en avril dernier, pour dénoncer «l'abus de pouvoir de leur bâtonnier», reviennent à la charge. Ils interpellent le premier magistrat du pays et les différentes autorités à intervenir pour «lever le voile sur les pratiques du parquet d'Oran». Salima Akkouche - Alger (Le Soir) - l'Affaire des quatre avocats du barreau d'Oran ne trouve pas encore son épilogue. Pis, ils se retrouvent dans une spirale infernale, depuis le début de leur premier mouvement de protestation. Le 27 avril dernier, ces quatre avocats ont déclenché une grève de la faim pour dénoncer «l'abus de pouvoir de leur bâtonnier». Trois jours après, le bâtonnat d'Alger et l'Union nationale des avocats interviennent et dissuadent les avocats de suspendre leur mouvement avec une promesse de prendre en charge leurs dossiers. Les deux organismes n'ayant donné aucune suite à cette affaire, les avocats décident de reprendre en mai dernier leur mouvement de grève, suspendu quelques jours après. «Nous faisons objet de nouvelles accusations de la part du bâtonnier d'Oran depuis notre mouvement de protestation », ont dénoncé hier les avocats lors d'un point de presse au siège du MDS, à Alger. Des accusations qu'ils réfutent. «Le bâtonnier a fabriqué une plainte à chacun de nous pour nous faire taire», accusent-ils. Maître Belkacem Souad, radiée du barreau d'Oran «pour avoir demandé une pension alimentaire à son ex-mari», a indiqué qu'elle se retrouve sous contrôle judicaire depuis près d'une semaine. Elle est accusée d'avoir perçu une rémunération sur une affaire qu'elle n'a pas prise en charge. L'avocate qui s'indigne a indiqué qu'en cas de faute elle doit d'abord passer par le conseil de discipline et c'est lui qui doit statuer sur son cas. Or, dit-elle, l'affaire est directement passée devant le procureur de la République. L'Union nationale des avocats, soulignent les intervenants, «refuse de prendre ses responsabilité». La situation, déplorent-ils, est «insoutenable». Les avocats demandent une enquête pour faire la lumière sur toute cette affaire qui, disent-ils, «touche la crédibilité de l'appareil judiciaire de l'Algérie». Ils interpellent le premier magistrat du pays, le Premier ministre, le ministère de la Justice, les services de sécurité et les membres de l'Assemblée populaire nationale pour intervenir.