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Lettre de province
La liberté d'expression et le revendeur de vieux gris-gris
Publié dans Le Soir d'Algérie le 24 - 10 - 2015


Par Boubakeur Hamidechi
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Il faudra dorénavant peser ses mots avant d'exprimer la moindre critique politique même lorsque la déliquescence de l'Etat est vérifiable à tous les instants. Et c'est à Ouyahia qu'est revenu le redoutable exercice d'énoncer la mise en garde concernant les écrits et les discours de tribune.
Presse et partis politiques sont, par conséquent, avisés de ce qu'il leur en coûtera s'ils venaient à ne pas en tenir compte. Car, selon l'argument de cette «grande conscience» de la république, il y a des «lignes rouges qui sont infranchissables sous aucun prétexte». Or l'on ne peut s'empêcher de demander lesquelles en dehors de celles qui sont codifiées par la loi et clairement encadrées par la Constitution. Mais la précision importait peu à ce procureur. Car loin de clarifier la notion de transgression il s'était satisfait de quelques ridicules euphémismes destinés à faire la promotion de l'autocensure.
Porteur d'eau d'une nébuleuse contrôlant l'essentiel des instruments du pouvoir, Ouyahia ne semble guère mal à l'aise dans cet exercice. En sa qualité de nouveau porte-parole de l'humeur du palais, il s'est, quand même, souvenu qu'il pouvait gagner en visibilité en redevenant impopulaire. Se vengeant de sa courte traversée du désert, le revoici dans sa posture favorite qui consiste à étiqueter de «subversifs» tous ceux qui lui sont désignés comme cibles par ses commanditaires. Toute sa fable de vizir est d'ailleurs résumée dans sa capacité à produire de la fausse monnaie politique.
Vieille connaissance de l'opinion, il était habituellement écouté mais jamais cru sur parole. Un intérêt somme toute esthétique dans la mesure où il n'excelle que par sa subtile rhétorique permettant de maquiller les fautes du régime. Une roublardise longtemps éprouvée qui ne serait pas étrangère à cette récente sollicitation au moment où il devait se morfondre dans la luxueuse «invisibilité» de ministre d'Etat et chef de cabinet du Président. Cet Ouyahia remis dans la lumière du débat public ne saurait dire et faire autre chose que ce qu'il lui était ordonné par les parrains. Contempteur de ceux qui ne seraient pas satisfaits du pouvoir et des modalités de son fonctionnement, il vient d'agir en «sniper» juché dans les meurtrières du palais. Il est vrai que la camarilla éprouvée par les attaques ad hominem et les critiques acerbes de la classe politique a de la peine à se défendre en l'absence d'un antidote à opposer à la régularité des philippiques de Louisa Hanoune et à la multiplication des analyses de personnalités de premier plan. Battre le rappel d'un politique rompu à toutes les pirouettes oratoires devait donc suppléer au déficit de communication d'un gouvernement déboussolé.
Pour ce casting, Ouyahia était évidemment imbattable et surtout «intellectuellement» disponible en ce sens qu'il porte la marque de fabrique du solide carriériste vacciné contre les états d'âme, pour peu qu'il dure et qu'il s'élève ! Sa seconde réhabilitation, après celle de la récupération du RND, n'est, en vérité, pas surprenante dans la mesure où le parrainage actuel est rassuré quant à sa docilité, voire son zèle dans le contexte présent.
Tacitement chaque partie trouve son compte. Un marché qui se décline ainsi : aux réseaux du pouvoir de lui garantir un statut dans le premier cercle du système et à lui d'aller au charbon, comme il sait le faire, jouant tantôt au procureur qui plaide les culpabilités, tantôt au flic politique en diffusant des messages d'intimidation. Feuille de route et missions multiples qu'il vient d'entamer d'une manière tapageuse tant le sujet est sensible au plus haut point. Car depuis quand Ouyahia a-t-il feint de ne s'exprimer qu'au nom du RND et à quelle occasion s'est-il autorisé de disserter sur les libertés publiques ? Lui qui incarne, à travers son itinéraire, le faux militant dans un parti politique et dans le même ordre des choses l'opposant idéologique à la diversité démocratique, comment peut-il discourir sur ces thèmes sans donner la détestable impression qu'il ment par arrogance ? Car c'est à lui que la sommation doit être retournée lorsqu'il exige de chacun qu'il «maîtrise sa langue».
En effet, ne fallait-il pas qu'il se contraigne à son tour de ne pas verser dans le délire et d'être mesuré dans le propos ? De plus, pour qu'il prétende à l'exemplarité dans ce domaine, ne devait-il pas nous initier à l'art de décrire la réalité d'un pays en pleine dérive tout en censurant les épithètes pessimistes ! Dire donc d'Ouyahia, ce prétendant au statut de «conscience patriotique», qu'il n'est en tout état de cause qu'un tâcheron chargé de castrer la parole, c'est tout simplement lui rappeler sa peu glorieuse trajectoire.
En définitive, il s'est révélé sous les traits pathétiques d'un mauvais revendeur d'anciens sophismes de la pensée unique. Un charlatan exhumant des gris-gris pour se faire valoir, c'est-à-dire se donner de l'épaisseur en politique.


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