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Société civile et démocratie participative
Un gage de transparence dans la gestion des affaires publiques
Publié dans Le Soir d'Algérie le 23 - 11 - 2015

Le concept de société civile est loin de faire l'unanimité, les spécialistes en donnent différentes définitions et complètent souvent leur approche par les notions de citoyenneté, d'indépendance et d'autonomie, notamment par rapport aux gouvernements en place et aux organisations partisanes. Mais tous reconnaissent que la société civile a une place privilégiée dans une démocratie.
La lutte contre la corruption ne peut enregistrer de succès durable sans une société civile puissante et organisée. Qu'est-ce que la société civile ? Qui la constitue ? La notion de société civile reste discutée. On s'accorde toutefois à penser qu'elle comprend les organisations, structures et réseaux qui, tout en opérant à l'écart des pouvoirs législatif, exécutif et judiciaire, communiquent avec eux de multiples façons. Autrement dit, la société civile est composée des organisations et réseaux qui opèrent en dehors de l'appareil de l'Etat.
Les caractéristiques majeures des organisations de la société civile sont l'indépendance, l'autonomie, la démarche non partisane et une ligne d'action axée sur la citoyenneté. Le plus important cependant, c'est l'effectivité et la portée de l'action menée.
La définition ne devrait donc pas constituer une obsession, d'autant que la société civile est devenue une réalité incontournable, expression d'une forte aspiration des citoyens à une démocratie participative.
Comment agir face aux gouvernements autocratiques ?
Nombre d'analystes politiques se sont intéressés à l'impact de la participation de la société civile à la gestion des affaires publiques. Ils attribuent la force de la démocratie à la prolifération et au dynamisme de milliers d'associations de citoyens poursuivant un but commun. Cependant, bien que beaucoup d'associations poursuivent les mêmes objectifs, la société civile se caractérise essentiellement par sa diversité. Un peu partout dans le monde, de nombreuses études se sont penchées sur la relation entre participation citoyenne et gestion publique. Elle montre que, dans les sociétés marquées par une forte participation à la vie publique, les citoyens sont plus exigeants sur le plan de l'éthique et plus respectueux des règles d'organisation sociale.
En exigeant la transparence dans la gestion des affaires publiques et le respect de l'obligation de rendre compte, la société civile remet fondamentalement en cause les modalités d'exercice du pouvoir. Dans de nombreux pays, la structure hiérarchisée et fermée des gouvernements autocratiques a donné un coup d'arrêt au développement de la société civile. Elle a permis aux fonctionnaires d'évoluer sans avoir à rendre compte de leur gestion. Les régimes militaires et non démocratiques en Europe, en Amérique latine, en Asie et en Afrique ne sont pas parvenus à gérer sainement les affaires publiques, à garantir les libertés civiles et à promouvoir le développement économique, si tant est que ces objectifs les préoccupaient réellement.
Leur échec a généré d'importantes transformations dans le paysage politico-économique mondial. C'est ainsi que sont apparues des démocraties pluralistes, plus propices à la consolidation de la démocratie et au développement humain.
Engendrer une conscience citoyenne fondée sur l'intérêt général
Néanmoins, dans les démocraties dites émergentes — l'Algérie n'en prend toujours pas le chemin —, même les hommes politiques «de bonne volonté» ont souvent négligé les principes de base de la démocratie participative. Par définition, la mise en œuvre de ces principes exige un débat public de fond sur les politiques à mener et une écoute attentive, à la fois des revendications des citoyens et des apports de la société civile, lors du processus de prise de décision. Or, l'Etat s'est montré en général réticent à coopérer avec la société civile. Parfois, il la considère même comme une rivale, non seulement en termes de pouvoir et d'influence, mais aussi parce qu'elle reçoit de l'aide internationale, autrefois exclusivement réservée à l'Etat. Cette attitude visant à marginaliser la société civile n'a pas favorisé l'institutionnalisation de la transparence et l'obligation de rendre compte aux citoyens, qui aurait permis l'instauration d'un climat de confiance.
Par ailleurs, le manque de moyens constitue toutefois une limite objective à l'action de la société civile. Ce problème est d'autant plus complexe que les modalités d'allocation des ressources sont parfois susceptibles d'aliéner l'indépendance des organisations de la société civile. Il reste que celles-ci ont vocation à promouvoir la participation citoyenne qui ne devrait pas se réduire à une simple participation périodique à des élections. Cette participation doit s'inscrire dans la constance et engendrer une conscience citoyenne fondée sur l'intérêt général.
Un acteur parmi d'autres
La lutte contre la corruption exige l'intervention des principaux acteurs que sont les pouvoirs publics, le secteur privé et la société civile. Chacun d'eux a un rôle spécifique à jouer.
L'Etat a le devoir d'exprimer une volonté politique sans équivoque de lutter contre la corruption. Cette volonté doit être concrétisée par la mise en œuvre effective des réformes légales et institutionnelles qu'impose la gravité du phénomène. L'Etat a, en outre, l'obligation d'aménager un cadre qui garantit la liberté d'expression et d'association, terreau qui favorise l'éclosion et le développement de la société civile. Il est déterminant que le secteur privé soit convaincu qu'il y va de son intérêt économique de s'attaquer aux pratiques de corruption. La difficulté réside dans le fait qu'une entreprise impliquée dans l'engrenage de la corruption et qui veut renoncer à cette pratique craint de voir ses concurrents continuer à s'y livrer.
Un engagement collectif des entreprises dans les pactes d'intégrité ou des codes d'éthique professionnelle pourrait permettre de vaincre ces réticences. La société civile, aux côtés des pouvoirs publics et du secteur privé, est l'un des acteurs majeurs de la lutte contre la corruption.
En pratique, il est impossible qu'un acteur seul traite avec succès le problème de la corruption. L'implication combinée et la collaboration de tous ces acteurs constituent en effet le gage de succès de la lutte contre la corruption. A contrario, dans un contexte non démocratique et de risque élevé de corruption, l'absence de société civile favorise toutes les dérives dans la gestion des deniers publics.
Cette absence est très souvent le résultat de toutes sortes d'interdits alimentés par un pouvoir autoritaire et répressif et qui fait de la corruption son fonds de commerce. C'est le cas actuellement en Algérie. C'est ce qui explique probablement que la corruption soit de moins en moins dénoncée.


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