L'Assemblée populaire de la wilaya (APW) de Boumerdès s'est réunie en session ordinaire pour débattre un maigre ordre du jour comprenant deux points, vite expédiés en une journée de débats en plénière. L'Assemblée de wilaya a, en effet, avalisé le BP (budget primitif) 2016 et voté le rapport sur le secteur de la poste et des TIC que lui a confectionné la Commission de la communication et des technologies de l'information. En trois ans de mandature de cette institution régionale, c'est la première fois que les observateurs entendent parler de cette commission. Intéressons-nous pour l'heure au BP. En préambule de leur rapport, les membres de la commission économique et financière que préside Hocine Senadjki (FLN majoritaire) avertissent : le BP 2016 a été établi avec plusieurs handicaps. Il y a d'abord cette directive restrictive du ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales concernant précisément l'élaboration d'un BP. Second handicap, l'Etat n'a pas l'intention – austérité oblige – de contribuer à ce budget par la traditionnelle dotation compensatrice de la moins-value fiscale. En 2014 l'Etat avait versé au budget de la wilaya 188 000 000,00 dinars. La commission enregistre, en outre, une diminution des revenus que génère habituellement l'exploitation des biens fonciers de la wilaya – la commission ne l'explique pas. En clair, le BP 2016 de la wilaya de Boumerdès est, selon ce rapport, moins important comparativement à ceux de 2013, 2014 ou 2015. Le chapitre recettes de ce budget totalise 1 266 422 442,64 dinars. 97,99% de ce montant, soit 1 240 991.424,92, proviennent de la TAP (taxes sur les activités professionnelles). 21 409 817,72 dinars sont imputés au chapitre IFU (impôt forfaitaire unifié). L'exploitation et la jouissance des biens de la wilaya ne rapporteront que 4 021 200,00 dinars (0,31%). Ces biens ont rapporté 6 103 206,00 dinars en 2014. La commission économique et financière a soustrait de la mouture du budget, telle que présentée par l'administration 23 400 000,00 dinars du chapitre fonctionnement pour les verser dans celui de l'équipement et l'investissement. Ce qui donne au final un budget réparti ainsi, fonctionnement (42,03%) 532 350 527,49 dinars équipements et investissements (57,97%) 734 071 915,64 dinars. A la lecture de la partie équipements et investissements, on note que l'APW a accepté de financer des secteurs qui relèvent de la charge de l'Etat. Elle a, en effet, attribué 9 100 000,00 dinars au département des poste et TIC et 7 000 000,00 dinars à celui de la Protection civile. C'est peut-être dérisoire mais cela a été fait au détriment des collectivités locales.