“Il faut rompre l’opération électorale�

Conférence de presse d’El-Hachemi Cherif

La seule solution à la crise qui s’aggravera avec la prochaine élection est “une autre période de transition�.
“Avril 2004 n’est qu’une phase d’entraînement pour Bouteflika qui devait l’amener à s’imposer pour un second mandat�, a tranché le secrétaire général du Mouvement démocratique et social, Hachemi Cherif, lors d’une conférence de presse qu’il a animée, hier, au siège de son parti.
Considérant que les jeux sont faits, le patron du MDS, qui voit que la prochaine élection présidentielle est porteuse “de prémices de guerre civile, appelle à la rupture de l’opération électorale pour aboutir à une refondation de l’État et de la classe politique�, en un mot : entrer dans une autre transition. Une phase de transition qui, selon lui, ne doit pas être négociée avec l’islamisme politique mais contre lui. “Bouteflika et le système rentier bureaucratique, dira Hachemi Cherif, représentent un réel danger pour la démocratie et pour le pays�. Pour être plus explicite, le secrétaire général du MDS affirmera que par le biais de son projet de réconciliation nationale qui est à “terme, une abdication devant le Fis dissous, Bouteflika a pour objectif l’affaiblissement des forces, à l’intérieur et en dehors du système, qui ont lutté contre l’islamisme politique�. C’est pour cela qu’il faut rompre l’opération électorale, “la solution la plus réaliste pour l’instauration de la démocratie�, indiquera encore le conférencier qui a la ferme conviction que “la participation à la prochaine élection est une caution au chef de l’État qui est dans l’illégalité depuis longtemps en piétinant la Constitution et toutes les lois du pays et en abusant des moyens de l’État�. Tout occupé à la réalisation de ses objectifs ultimes, à savoir s’assurer un deuxième mandat pour imposer son projet politique de réconciliation nationale avec les pires ennemis de l’Algérie, soulignera Hachemi Chérif dans sa déclaration liminaire, “Bouteflika assume une lourde responsabilité de diviser la société, les partis et les organisations sociales unitaires et les soumet à une pression démoniaque pour leur extorquer le soutien à sa candidature, en utilisant la logique clientéliste du système et l’argent du Trésor public�.
En réaffirmant que le président qui est “une farce au niveau international�, le secrétaire général du MDS déclare que “le chantage qu’il exerce du haut de la présidence sur les institutions et les appareils de l’État, en particulier l’Armée nationale populaire qu’il a acculée à la défensive avec le soutien des partisans nationaux et internationaux du qui tue qui constitue le viatique qui le sauve encore d’être mis au ban de la société�. Bouteflika, dira Hachemi Chérif, n’a pas besoin d’accompagnateurs pour avoir un deuxième mandat. Et c’est là toute la divergence stratégique qui l’a empêché de s’associer au groupe des dix. Ne pas s’asseoir à la même table que les islamistes est pour lui “un principe immuable�. Bouteflika et Djaballah, qui pourraient se retrouver face à face en cas de deuxième tour, un des scénarios que le responsable du MDS n’écarte pas, sont, selon lui, “les deux faces de la même médaille�. “Et si le premier passe c’est la fin de l’Algérie�, déclarera Hachemi Chérif qui se dit partager la même conclusion que Saïd Sadi. Seulement pour lui, la voix la plus indiquée pour disqualifier l’islamisme est la rupture de l’opération électorale en cours.
S. R.