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«Faut-il rendre l'eau aux piscines ?»
Publié dans Le Soir d'Algérie le 08 - 08 - 2016


Par Abdelhamid Benzerari
«La jeunesse ne doit pas oublier que la natation n'est pas un but, mais un moyen ; le moyen de mettre au service de l'intelligence, un corps plus sain, plus résistant, plus robuste et permettre ainsi la réalisation de toute la possibilité humaine.»
H. Paté
Chaque année, durant la période estivale, des noyades par dizaines sont constatées çà et là au niveau des plages, des barrages, des oueds, retenues d'eau...
Ce qui nous interpelle à intervenir pour proposer ceci :
1. Une surveillance plus vigilante des barrages.
2. Attirer l'attention des estivants sur l'interdiction des sites non gardés.
3. Apprendre la nage à nos enfants devient incontestablement une nécessité.
4. Là où les ressources en eau le permettent, ériger d'autres piscines en zone urbaine comme en zone rurale.
Avec les ressources en eau qui s'améliorent dans notre pays par la mise en fonction de certains barrages nouvellement édifiés dans les régions des Hauts-Plateaux, de quelques usines de dessalement d'eau de mer du littoral et des forages dans les fameuses nappes aquifères du Sud, il serait peut-être possible maintenant d'enrichir le patrimoine des APC de nouvelles piscines avec des bassins à profondeurs variables encadrés de maîtres-nageurs.
La ville de Constantine, cette grande métropole de l'Est, ville universitaire importante (plus de 60 000 étudiants) attend toujours, avec l'arrivée des grosses chaleurs, l'ouverture de la piscine municipale aux trois bassins de Sidi-M'cid fermée depuis des décennies.
Ses trois bassins, construits dans un cadre pittoresque et enchanteur sans pareil que surplombent de majestueuses falaises ont jadis propulsé des nageurs et des équipes de water-polo sur les podiums internationaux.
Leur désaffectation aujourd'hui prive les mordus de la nage, déjà en manque de loisirs, des plaisirs de l'eau.
De même, l'ascenseur, un bijou de réalisation, creusé à même la roche des gorges du Rhumel, hautes de plusieurs dizaines de mètres, est à l'arrêt. Il reliait le site à la ville par le boulevard de l'Abîme. Et c'est un grand dommage pour nos jeunes qui n'ont pour faire trempette que les barrages, quelques lacs, ou «gueltate» (mares) oueds pollués, jets d'eau de la ville, lieux normalement interdits à la baignade.
Le plaisir de nager
La piscine est un lieu de détente, de gaieté, de délassement, de pratique sportive en plein air.
C'est un bain d'air, d'eau, de soleil, une cure de désintoxication. On se délivre de la vie fatigante et tyrannique de la grande ville. On se retrempe dans la nature.
La natation est la distraction régulièrement recherchée ou un passe-temps obligé, un plaisir hebdomadaire, bref une exigence de la vie moderne. Des gens y cherchent de la fraîcheur en été, un oubli, d'autres un délassement, quelques-uns un peu de beauté, un plaisir des bains, du repos, du farniente, un agrément procuré par les sensations neuves du corps dépouillé de ses vêtements, assoupli, libre. On est débarrassé des gênes, des soucis personnels, des contraintes sociales. On se laisse enlever par l'ardeur de nager, au jeu, par une joie sensuelle, du plaisir à retrouver les amis.
Toutes les manifestations de la volonté peuvent se trouver chez le nageur pratiquant : initiative, esprit de décision, énergie, cran. La valeur morale de la natation ne se mesure pas seulement à l'effort déployé, mais aux transformations durables du caractère qu'elle imprime chez le nageur. Elle donne à l'âme et à l'intelligence plus de vigueur.
Sous d'autres cieux, on est passé de la piscine classique à des jardins aquatiques. L'expérience a mis en évidence qu'une piscine courante n'est pas obligatoirement le lieu idéal pour les activités ludiques dans l'eau. Le jardin aquatique comprend un bassin aquatique circulaire à profondeurs variables. L'eau y est jaillissante, cascadante et courante : du petit bassin supérieur, elle tombe dans le grand bassin qui est un lieu de familiarisation progressive. Superficie : 400 m2 comme un bassin normal.
Au fond, une animation audiovisuelle incite à la découverte, des points d'ancrage, des sources d'alimentation en oxygène permettent des activités prolongées en immersion, sous le contrôle d'un système d'observation vidéo. Une «bulle» transparente forme le toit du foyer sub-aquatique.
Entre les coursives et l'eau, des hublots permettent l'éclairement et la vision. L'eau est omniprésente : des caméras retransmettent jusque dans le hall d'accueil des images du monde aquatique. Le pourtour du bassin recouvert de moquette spéciale accueille les spectateurs... A l'extérieur, un solarium possède un bassin de manipulation de modèles réduits. Il y a aussi une fontaine alimentée par les eaux du bassin qui se déversent à travers un parc de loisirs. Dans ce parc, de nombreux terrains de jeux : tennis, volley, football, golf, boules... viennent compléter les possibilités d'activités physiques et sportives.
Faut-il apprendre à nager ?
Apprendre à nager ? Soit, mais d'abord, apprendre à aimer l'eau, à jouer avec elle, comme une amie.
Il est probable que les très jeunes enfants n'ont pas spontanément peur de l'eau mais, rapidement, la socialisation, avec son cortège de fantasmes, d'obligations et d'interdits, détermine vis-à-vis de l'élément une crainte plus ou moins consciente.
L'eau est ressentie comme un univers pernicieux et hostile dans lequel on s'engloutit et se noie. La meilleure preuve : on barde les enfants de ceintures et de bouées avant de les mettre à l'eau, ce qui est le meilleur moyen de sécuriser les adultes, tout en rappelant constamment aux enfants que le milieu est irrémédiablement dangereux.
Rendre l'eau aux piscines, signifie laisser les enfants libres d'expérimenter le milieu et leur fournir toutes les occasions de le faire. Cela signifie aussi laisser chacun aller à son rythme, quitte, lorsqu'il hésite visiblement trop à franchir une étape, à lui donner le «petit coup de pouce directif» qui facilitera le passage. D'eux-mêmes, les enfants découvrent la résistance de l'eau et sa consistance, c'est-à-dire, en fait, la possibilité de prendre appui sur elle pour flotter et avancer. En France, certaines communes réservent leurs piscines municipales aux scolaires une demi-journée par semaine. Le transport est assuré également par la mairie.
Les enfants sont encadrés par leur enseignant et maître-nageur. L'approche du milieu aquatique comporte quatre étapes. La première consiste à la familiarisation qui intervient dans le petit bassin ; les trois autres se situent dans le grand bassin. Le premier couloir est celui où se trouvent des plates-formes immergées. Eloignées les unes des autres de quatre mètres environ, elles sont au nombre de trois et sont réparties sur la moitié de la longueur du bassin, soit 12,50 m. C'est le couloir de recherche technique spontanée. Il est parfois difficile de convaincre l'enfant qui vient du premier bassin d'y pénétrer mais, là aussi, des éléments de sécurisation existent. Notamment, il peut, en mesurant les distances en pas, sur le bord, s'apercevoir que le plus petit parcours à effectuer n'est plus long que ceux couramment accomplis dans le petit bassin. Les moins timorés se décident, les autres suivent progressivement. On gagne une plate-forme, on s'y repose, on se lance vers la suivante, on se rassure, on s'enhardit, on allonge ses distances, on passe directement de la première plate-forme à la troisième...et on a parcouru la moitié du bassin. L'autre moitié est dépourvue de point d'appui, mais on vient d'apprendre et de vérifier plusieurs fois qu'on est capable de nager 12,50 m.
On fera de même sur les 12,50 m qui restent.
Dans ce premier couloir, les élèves reçoivent quelques conseils techniques des moniteurs. C'est dans le second, au centre, qu'intervient le véritable perfectionnement natatoire. Il ne s'agit pas, à proprement parler, d'un enseignement : donner à l'enfant des indications techniques, mais le laisser en opérer lui-même la synthèse.
Autrement dit, il est placé devant des exercices-problèmes et c'est à lui qu'il appartient de trouver la solution. C'est là aussi, une façon pour lui de se prendre progressivement en charge... Enfin, le dernier couloir qui occupe les deux tiers du grand basin représente l'aire de jeux, celle où, totalement libérés, les enfants se livrent joyeusement aux ébats les plus compliqués.
«La familiarisation avec le milieu aquatique.»
Les enfants piailleurs y vont s'ébrouer, s'éclabousser, s'immerger, sauter, glisser sur les toboggans dans toutes les positions. Les encadreurs, eux-mêmes sont dans le bain et on ne leur demande rien d'autre que d'oublier momentanément qu'ils savent nager et de répondre aux sollicitations ludiques des enfants.
Ces activités, des plongeons ou des sauts dans l'eau, des immersions, des galipettes... permettent à l'enfant de se confirmer dans l'idée que l'eau n'est pas seulement une surface sur laquelle on glisse, mais un univers en trois dimensions, ouvert à l'expression corporelle. Constatation banale, dira-t-on ! Certes, mais une constatation, aussi banale soit-elle, si elle n'est pas vécue et expérimentée, ne parvient pas à la conscience. Comme Piaget, Alain Vadepied a pu noter que «l'action élargit le champ de la perception et qu'une appréhension plus précise ‘'en volume'', du ‘'schéma corporel'' et de la position du corps dans l'espace enrichit nécessairement le psychique».
Enrichissement mental, libération de l'expression, amélioration du comportement social... tout cela est vital.
«La natation, une école de formation physique, morale et sociale»
La natation, comme les autres épreuves sportives, offre l'activité physique la mieux adaptée au monde moderne, la seule qui porte en soi sa motivation immédiate. C'est la raison pour laquelle, parmi toutes les activités physiques, elle doit, dans la majorité des cas, avoir sa place.
D'abord, parce que, dépourvue de finalités propres, mais liée à l'idée de progrès, elle se prête merveilleusement à l'éducation des jeunes ; ensuite parce qu'elle implique la confrontation, la compétition et la collaboration qu'elle peut faire naître un comportement et un état d'esprit exemplaires, et qu'à cet égard, sa portée éducative peut-être considérable.
L'entraînement à la fatigue développe l'endurance, les exercices d'audace et d'agilité, sauts, plongeons, immersions... accroissent le sang-froid, la rapidité de décision, la confiance en soi, voire une manière de fierté qui peut-être un élément de force dans le caractère.
Elle est une école de formation physique, morale et sociale par l'action, une école qui nécessite la présence d'un éducateur mais qui offre à celui-ci un champ d'action privilégié, une école qui se donne pour objectif l'acquisition du goût de l'effort, l'aptitude au dépassement de soi, l'ambition de s'imposer dans le cadre de sa vie active.
«La pratique sportive ne forge pas seulement des corps, elle met en place dès l'enfance et pour toute la vie, des comportements qui n'importent peut-être pas moins que la culture
intellectuelle à la dignité, au bonheur et à la paix : lui faire sa place, c'est affirmer la priorité de l'éducation sur l'instruction; elle devient alors une responsabilité majeure de l'éducateur, au même titre que la formation de l'esprit.» H. Cochet


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