M. Brahim Boucherit, directeur de Projet de tramway et câbles, a été l'invité de la rédaction de la radio Chaîne 3. Mounira Amine-Seka - Si les projets dans le domaine du transport sont stratégiques et coûteux, l'Algérie ne veut plus demeurer consommatrice. La réalisation de ces projets se fait à travers l'entreprise CITAL qui est le fruit d'un accord signé entre Alstom, Ferrovial, EMA et la SNTF, le 10 avril 2016. Aujourd'hui, cette entreprise est une usine d'assemblage et de maintenance des rails du tramway, à travers le pays. Le taux d'intégration physique est estimé à 35%, ce qui a créé 300 emplois directs et 200 emplois indirects via les sous-traitants et que la main-d'œuvre est à 100% algérienne. Avant d'arriver à ce résultat qui est appelé à se développer, il est important de souligner qu'un grand travail a été fait pour l'encadrement des équipes et leur formation, ainsi que la mise en place du process pour avoir des équipements de qualité. «Au vu de la réalité du marché mondial, il est impossible de tout fabriquer sur place, même les plus grandes industries importent ne serait-ce que les pièces de rechange d'un pays tiers», souligne-t-il. L'objectif est actuellement d'augmenter l'intégration physique, « Après cela, si le sous-traitant répond à 100% des demandes industrielles, il serait très probable qu'il s'inscrive sur le marché mondial. Pour cela, il doit s'inscrire dans le volet qu'il maîtrise», ce qui serait une bonne brèche pour s'ouvrir au marché mondial. Le plan de charge de l'entreprise CITAL était de 213 rames pour le tramway, seulement, avec la mise à l'arrêt de certains projets, le chiffre a été revu à la baisse, pour seulement 160 rames, mais le nouveau plan de charge porte jusqu'à la mi-2018. Il faudrait savoir que CITAL a en vue de s'étaler sur le marché ferroviaire le plus large et non uniquement le tramway. Si son chiffre d'affaire est passé de 17 à 4 milliards de dinars, son redéploiement devient vital pour sa survie. Au niveau national, «CITAL a encore du pain sur la planche au vu des nombreux tramways en cours de réalisation ou d'extension, comme celui de Constantine et Sétif qui seront respectivement livrés fin 2017 et début 2018.», déclare-t-il, précisant que celui de Ouargla sera livré à la rentrée sociale 2017. Les projets de l'extension des tramways d'Alger et Oran sont gelés à cause de la crise financière que vit le pays actuellement, c'est pourquoi, il faudrait songer à d'autres sources de financement, comme le partenariat public projet (PPP) qui se traduit par des dispositions, habituellement à moyen et long termes, entre les secteurs public et privé, grâce auxquelles certains services qui relèvent de la responsabilité du secteur public sont administrés par le secteur privé, scellés par un accord clair sur des objectifs communs relatifs à la livraison d'infrastructures et/ou de services publics. Concernant les téléphériques, il faudrait savoir que l'Algérie est considérée comme l'un des pays qui possèdent le plus de moyens de transport par câble. Le téléphérique de Tlemcen est en cours de rénovation et sera livré à la fin 2017, totalement rénové et mis à neuf. Quant au tramway de cette ville, les études sont en cours. «Il faudrait également signaler, souligne-t-il, que le téléphérique reliant Blida à Chréa a été livré.». Pour répondre à un auditeur concernant les projets gelés à Béjaïa, M. Boucherit a précisé qu'il y a une télécabine et un tramway à réaliser. Pour le premier projet, la Caisse nationale d'équipement pour le développement (CNED), l'a identifié comme faisant objet d'un financement PPP. Quant au second projet, à savoir le tramway, une étude est en cours. A cause du manque de financement, les projets de l'extension des trams d'Alger, Oran, Annaba et Batna sont toujours gelés. Pour conclure, le directeur de Projet de tramway et câbles souligne que la stratégie phare à mettre en œuvre est de garder cette expertise qui porte l'entreprise.
