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PARLONS-EN
Familles en qu�te de v�rit� Par Malika BOUSSOUF [email protected]
Publié dans Le Soir d'Algérie le 30 - 03 - 2005

Le sommet de la Ligue arabe a cl�tur� ses travaux sans qu'aucun des nombreux invit�s de marque pr�sents sur le sol alg�rien n'ait eu � �prouver la moindre appr�hension pour sa s�curit�. Il y a quelques ann�es encore, tous les barrages du monde et tous les dispositifs s�curitaires, aussi sophistiqu�s soient-ils, n'auraient pas r�sist� � la d�termination des sanguinaires du GIA.
Tout s'est tellement bien pass� � ce niveau-l� que l'on a qualifi� le bon d�roulement de la rencontre de grande victoire sur le terrorisme tant il est de plus en plus �tabli que les services de s�curit� rompus � la lutte antiterroriste ne se laissent plus surprendre ou avoir par tra�trise. Nous serons demain le 31 mars, date arr�t�e par le comit� ad hoc sur les disparitions forc�es pour la remise de son rapport au pr�sident de la R�publique et les familles de disparus ne se sont toujours pas rang�es � l'id�e qu'un r�f�rendum sur l'amnistie puisse un jour effacer toute trace de leur douleur et militer en faveur de ce deuil qu'elles d�sireraient pouvoir faire non sans qu'au pr�alable ceux qu'elles qualifient de "bourreaux" n'aient �t� reconnus comme tels et n'aient demand� pardon � leurs victimes ou aux familles de celles-ci. Comment pardonner, clament- elles, sans que personne vous ait demand� pardon ? J'ai rencontr�, il y a quelques jours, la sœur d'une jeune fille viol�e en 1996 par un groupe terroriste, sous les yeux de son p�re, sa m�re, son oncle et l'un de ses fr�res avant que ces derniers ne soient assassin�s. La jeune fille, � peine sortie de l'adolescence, a heureusement surv�cu au massacre puis fui la r�gion pour aller se r�fugier chez des parents � Alger. Profond�ment �branl�e, sa sant� mentale s�rieusement entam�e, elle fut confi�e pour un suivi psychiatrique � un sp�cialiste des troubles du comportement. Deux ann�es s'�coul�rent au cours desquelles la victime s�rieusement atteinte avait fini par r�cup�rer quelque peu sa raison. Croyant bien faire, son th�rapeute estima un jour que sa patiente aurait toutes les chances d'aller encore mieux et de se reconstruire si elle �tait replong�e dans son environnement ant�rieur, en d'autres termes si elle retournait vivre chez elle sur les lieux o� s'�tait d�roul� le drame pour mieux y affronter les redoutables d�mons du pass�, exp�rience jug�e indispensable et compl�mentaire au traitement psychopharmacologique. La jeune fille, dont les blessures de l'�me n'avaient pas encore cicatris�, s'�tait pourtant ex�cut�e. De retour � la maison familiale, la victime est contrainte de traverser durant quelques jours cette petite cour o�, un soir d'hiver, ses parents avaient �t� �gorg�s sous ses yeux d'innocente dont le corps venait d'�tre souill� par la m�me bande d'assassins. Mais celle-ci devait tenir bon car elle n'avait pas d'autre choix jusqu'� cet apr�s-midi maussade o�, levant la t�te qui reposait sur ses genoux, elle vit s'avancer au loin trois jeunes gens dont un qui la regardait en ricanant. Elle eut juste le temps de reconna�tre l'un de ses assaillants avant de se couper du monde et de sombrer dans la folie, avant de se murer dans un silence peut-�tre pas d�finitif mais tellement r�v�lateur de ces sentiments d'impuissance et de col�re qui �treignent tout supplici�. Des sentiments dont celle-ci ne parviendra plus � se d�faire d�s lors qu'elle apprend que justice n'a toujours pas �t� faite et ne le sera probablement jamais. Le d�sarroi se fait encore plus profond quand la victime apprend que l'un de ses bourreaux vient de b�n�ficier de la loi sur la rahma et qu'il se pavane en h�ros dans la r�gion. Aujourd'hui, on nous propose mieux que la rahma ; on nous parle d'amnistie g�n�rale sans vraiment s'aventurer � d�finir les profils �ligibles au pardon et � l'impunit�. Une "amnistie dont les contours restent � d�finir", nous dit-on, et qui devrait convenir � tous points de vue � des repentis dont on devine ais�ment qu'encore une fois ils se pr�senteront comme d'innocentes victimes du syst�me. Un syst�me qui pourrait bien post�rieurement �tre somm� de qu�mander leur pardon. En attendant ce jour o� l'id�e d'absolution extr�me primera sur toute vell�it� de revanche, ce sont des universitaires et des �tudiants tr�s "courageux" et pleins de bonne volont� qui se proposent d'aller au maquis pour y c�toyer le terrorisme r�siduel, expliquer � ses adeptes les vertus de l'amnistie g�n�rale et recommander aux groupes islamiques arm�s de "se placer sous la banni�re de la mansu�tude de l'Etat". Et dire qu'il y a quelque temps encore on ne s'expliquait toujours pas pourquoi, treize ans auparavant, des universitaires s'�taient laiss�s, aussi stupidement, embrigader par des analphab�tes et autres marchands de poulets ni pourquoi ils avaient �pous� leurs th�ses primitives avant de verser dans le terrorisme barbare. Le pr�sident, relay� par des �tudiants — ce sera leur volontariat � eux —, fera campagne pour l'amnistie et pour sensibiliser les populations � l'urgence de tourner "� tout jamais la page sur la trag�die nationale". La loi sur l'amnistie sera soumise � l'assentiment populaire "d�s que les conditions seront r�unies" mais ne profiterait qu'aux terroristes et accessoirement aux membres des services de s�curit� auteurs de "d�passements individuels". "Au-del� du d�mant�lement des groupes arm�s, il s'agit en fait de r�concilier l'Alg�rie avec elle-m�me pour b�tir une soci�t� apais�e et ma�trisant mieux son avenir", a affirm� Bouteflika � Madrid lors de la conf�rence internationale contre le terrorisme en d�but de ce mois, ajoutant que "la loi d'amnistie est destin�e � clore d�finitivement un chapitre douloureux de notre histoire". Douloureux pour tous, y compris pour ces familles de disparus qui tous les mercredis que Dieu fait se regroupent inlassablement et dans l'indiff�rence totale aux portes de l'Observatoire des droits de l'homme. Des familles en qu�te d'informations et dont les autorit�s ne pourront ind�finiment ignorer la question relative au sort qui aurait �t� r�serv� aux leurs. Des familles enfin qu'aucun semblant de r�ponse n'apaise, tant il est vrai que seule la v�rit� est essentielle pour entamer le deuil. On promet pourtant en Kabylie de juger les gendarmes auteurs de d�passements. Pourquoi garde-t-on le silence sur les auteurs de disparitions dans le cadre de la lutte anti terroriste et se pr�pare-t-on � r�habiliter les groupes arm�s qui ont enlev� des civils ? D'ici que l'on condamne le traitement s�lectif fait entre les victimes du Printemps noir et celles de la d�cennie rouge, quel que soit leur camp puisqu'il est question d'amnistie, il n'y aurait qu'un pas qui ne tarderait pas � �tre franchi. On demande aux Alg�riens de faire un travail d'effacement de la m�moire. On ne peut pas en m�me temps s'engager � pr�server celle-ci et pardonner. Cela n'aurait aucun sens, d'autant que le pardon ne garantit pas l'oubli. Beaucoup d'anciennes victimes iront s�rement voter pour la paix non parce qu'elles y croient mais parce qu'elles en ont marre de la violence. D�s que l'on �voque le pardon, ces derni�res vous disent qu'elles ne l'accorderont jamais et qu'il ne saurait en �tre question.

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