Si au nord du pays les capacités de mouvement des groupes terroristes se sont réduites au plus haut point eu égard au dispositif en place depuis plus de deux ans maintenant, après l'attaque ayant coûté la vie à onze militaires dans la région de Aïn Defla, au sud c'est un tout autre scénario qui prévaut depuis la mise en place d'une barrière sécuritaire suite aux troubles qui émaillent nos frontières aussi bien plein sud que plus à l'Est, vers la Libye. Une situation au sud, dans les pays du Sahel et aux frontières avec la Libye qui a requis le renforcement considérable des frontières que partage le pays avec ses voisins chez qui la donne sécuritaire est loin de connaître la maîtrise promise par le Conseil des chefs d'état-major du Comité opérationnel conjoint (Cemoc), puis après que la Mauritanie ont annoncé, le 15 juillet dernier, la fermeture de ses frontières avec l'Algérie aux civils et de décréter la bande frontalière avec notre pays comme zone militaire, décision venue après une réunion, à Bamako en juillet dernier également, des pays limitrophes avec le nôtre auxquels s'est joint la France pour renforcer la lutte anti-terroriste dans la région avec entre autres décisions prises, la mise sur pied d'une force de dissuasion contre les groupes terroristes qui ont essaimé un peu partout dans cette région d'où, entre autres, proviendrait une partie de la grande quantité d'armes sur laquelle met la main, en maints endroits du Grand-Sud sur le territoire national, de façon quasi cyclique l'armée algérienne depuis plus de deux ans maintenant. Depuis la fin de l'hiver dernier, les découvertes d'armes se sont faites plus rares jusqu'à la mi-août dernier, lorsqu'un communiqué du ministère de la Défense nationale était venu annoncer qu'une patrouille de reconnaissance de l'ANP qui accomplissait une mission dans le cadre de la sécurisation des frontières près de la zone frontalière de Bordj-Badji-Mokhtar avait découvert une cache d'armes de guerre où étaient dissimulées une quarantaine de pièces et des munitions, entre des lance-roquettes RPG-2, des mitrailleuses PKT, des fusils mitrailleurs FMPK, des mitrailleuses RPK, des pistolets mitrailleurs kalachnikov, des fusils semi-automatiques Seminov, des fusils à répétition et différents calibres de munitions. Une trouvaille de la part des troupes de l'ANP mobilisées à travers le dispositif sécuritaire exceptionnel mis sur pied aux frontières d'un territoire que même avec la contribution de l'armée française, les forces stationnées dans la région n'arrivent pas à maîtriser, laissant ainsi persister la menace terroriste que fait peser sur l'ensemble du Sahel Al-Mourabitoune, le groupe de Mokhtar Belmokhtar affilié à Al-Qaïda, dont des éléments tentent de faire des incursions sur le territoire national malgré les coups reçus et la perte d'un armement permettant de déclencher une guerre contre n'importe quel pays. C'est sans doute lors de l'une de ces incursions que des terroristes ont réussi à constituer une cache d'armes qu'ont mise au jour les éléments d'un détachement de l'ANP, lors d'une patrouille de reconnaissance à la frontière algéro-malienne, dans la zone de Bordj-Badji-Mokhtar, dans l'après-midi de vendredi. C'est le ministère de la Défense nationale qui a fait état de la découverte de cette cache où était enfoui un arsenal constitué d'un fusil lance-grenades, un fusil à lunettes, cinq pistolets-mitrailleurs kalachnikov, six fusils semi-automatiques Seminov, trois fusils à répétition, quatre grenades offensives et un lot de munitions. Une autre prise à ajouter à une ahurissante quantité d'armes déjà récupérée depuis près de trois ans maintenant, et au regard de la situation qui prévaut chez certains de nos voisins, il est aisé de comprendre le pourquoi du renforcement du dispositif mis sur pied au sud du pays.
