Une grande injustice � l'�gard des salari�s alg�riens s�vit depuis maintenant une d�cennie. D�cr�t�e par le gouvernement Sifi en 1995, elle est depuis toujours en vigueur. Cette injustice qui p�nalise, sans autre forme de proc�s, des centaines de milliers de salari�s et autres allocataires, et qui ne s'inspire d'aucune logique socio�conomique, encore moins r�glementaire, a trait aux montants disproportionn�s (puisqu'ils basculent du simple au double) des allocations familiales attribu�es aux uns et aux autres. En effet, le d�cret ex�cutif n� 95/289 du 26 septembre 1995 portant revalorisation du montant des allocations familiales stipule dans son article 2 que le travailleur salari� ou tout autre allocataire ne peut avoir droit ou ouvrir droit � la majoration pr�vue � l'article 1 (qui est pass�e � 600 DA par enfant) que si le montant de son salaire ou revenu mensuel soumis � cotisation de s�curit� sociale n'exc�de pas 15 000 DA, tandis que l'article 3 pr�cise que le montant de l'allocation familiale est maintenu � 300 DA pour : - les enfants ayant 6e rang et au-del� - les enfants des travailleurs salari�s ou d'allocataires dont le salaire ou revenu mensuel soumis � cotisation de s�curit� sociale est sup�rieur � 15 000 DA. Rien que �a ! A quelle logique ob�it cette classification ? Est-ce qu'aux yeux du l�gislateur, 15 100 DA est un salaire respectable et cons�quent ? Si c'est le cas, pourquoi pas alors 14 950 DA ? Est-il concevable que le salari� alg�rien qui gagne en indemnit� d'exp�rience professionnelle (IEP) ou b�n�ficie d'une petite promotion, voit son salaire diminuer au lieu d'augmenter ? Ainsi, qui gagne perd ou qui avance recule, dans ce syst�me unique en son genre et qui est en vigueur malheureusement depuis maintenant une d�cennie, sans que personne trouve � redire : un salari� qui percevait 14 900 DA au lendemain de l'application de ce d�cret ouvre droit � 600 DA d'allocations familiales par enfant. S'il est p�re de 4 enfants, son gain suppl�mentaire en AF est de l'ordre de 2 400 DA d'o� un salaire net de 14 900 + 2 400 = 17 300 DA. Mais, malheureusement pour lui, d�s qu'il b�n�ficie d'un avancement d'�chelon, par exemple, (IEP) �quivalent � peu pr�s � 400 DA il est automatiquement p�nalis�, puisqu'en b�n�ficiant de ces 400 DA d'IEP, il d�passera la barre des 15 000 DA pr�vue par le d�cret et perd donc l'avantage de la revalorisation du montant des AF. Son nouveau salaire, apr�s avancement, ne sera plus que de l'ordre de 16 500 DA, est-ce raisonnable ? Les pouvoirs publics ne comptent-ils pas rem�dier � ce grand tort qui n'a que trop dur� ? Cette grande injustice n'a, semble-t-il, pas inqui�t� outre mesure le partenaire social du gouvernement, en l'occurrence le syndicat de Sidi-Sa�d.