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LETTRE DE PROVINCE
Cas d'�cole : le minist�re du bricolage Par Boubakeur Hamidechi
Publié dans Le Soir d'Algérie le 28 - 05 - 2005

Il y a parfois quelque chose de pitoyable dans certaines long�vit�s minist�rielles. Le fait d'�tre ind�boulonnable malgr� l'impopularit� et la perte de cr�dit pose � nouveau le probl�me de la qualit� fonci�re d'un gouvernement. Car un ministre qui �choue dans sa mission, �a se cong�die dans les m�mes termes qu'un manager d'entreprise n'ayant pas atteint les objectifs assign�s.
Mais il semble, depuis bient�t dix ans, qu'il faut faire l'inverse pour bien conduire le char de l'Etat. Survivre dans le m�me poste � travers trois mandatures pr�sidentielles, six chefferies de gouvernement et dix remaniements est, assur�ment, une performance de marathonien politique, que rien ne vient justifier en r�f�rence aux bons r�sultats. Bien au contraire. Pour avoir accompagn� du primaire aux portes de l'universit� une classe d'�ge scolaris�e, ce ministre en question a-t-il impuls� � l'�cole alg�rienne l'excellence promise ? Tous les praticiens — des marchands d'alphabet au corps professoral —avouent leur perplexit� et s'accordent dans le m�contentement. Le sinistre, diagnostiqu� d�s la fin de la d�cennie 80, continue � faire les m�mes ravages � telle enseigne que l'universit�, r�ceptacle de t�tes mal d�grossies, doit se contenter de reconduire le m�me contenu que par le pass�, c'est-�-dire dispenser un enseignement au rabais puis le sanctionner par des dipl�mes tout juste bons pour le parking du pr�-emploi. Le syst�me �ducatif, armature centrale du d�veloppement, fonctionne � ce jour sur des modalit�s d�nonc�es nagu�re, sans que l'on s'explique ce que fait le gouvernement et pourquoi l'on a substitu� des r�formettes � la refondation radicale, � laquelle parents et enseignants appelaient de leurs vœux. Pour n'avoir pas � avouer leur crainte politicienne devant les cons�quences qu'induirait ce chantier, les pouvoirs publics invoquent le r�alisme, jouent sur la vertu de la prudence et distillent de vains correctifs. �Nous r�formons par petites touches�, plastronnent-ils. Cependant, ce qui est suppos� �tre une d�marche pragmatique destin�e � �viter les bouleversements d�stabilisants d�bouche aujourd'hui sur plus de malentendus que d'adh�sions. La confusion autour des fili�re p�dagogiques r�sume parfaitement la somme de maladresses dont ce minist�re s'est rendu coupable, voire l'incomp�tence qui r�git l'approche. Rattrap� par la question de fond, au moment o� il bricolait le toilettage de l'enseignement secondaire, ce minist�re prouve une fois encore qu'il manque de vision et de pr�vision pour r�pondre correctement aux attentes. Cette probl�matique de fond, dont il n'a cess� de diff�rer le traitement, a un intitul� : l'id�ologie. Et ce sont justement les ob�diences religieuses exclusivement, qui la lui rappelleront, en apportant leur soutien � la contestation estudiantine des universit�s islamiques. Or, ce qui diff�rencie une volont� de refondation de l'�cole des vell�it�s et du saupoudrage caract�ristiques du r�formisme � la petite semaine, c'est la n�cessit� imp�rative, que postule la premi�re � soustraire le savoir scolaire aux interf�rences doctrinales, fussent-elles religieuses. L'instruction religieuse, substitut de l'instruction civique, en a �t� la matrice originelle � partir de laquelle l'�cole alg�rienne solda sa la�cit� et s'inventa une r�f�rence faite d'exclusion et cela au nom de l'authenticit�. De compromis tactique en surench�re des fondamentalistes purs et durs, alli�s aux ba�thistes triomphants � l'int�rieur de l'appareil d'Etat, l'enseignement religieux s'imposera non seulement comme mati�re obligatoire mais remod�lera le discours p�dagogique global. En l'espace d'un quart de si�cle le cursus scolaire des enfants a fini par �tre ponctu� dans sa totalit� de r�f�rences coraniques et cela m�me dans les sciences r�put�es exactes. Jusque-l�, la question de l'affranchissement de l'�cole de telles influences demeura taboue. Les pouvoirs publics se contentant de biaiser au sujet de ce d�licat h�ritage, pr�f�rent, par calcul, maintenir un statu quo alors que la chirurgie s'imposait comme elle s'impose encore de nos jours avant qu'il ne soit tard. A force de tergiverser et en m�me temps de �bidouiller� des am�nagements secondaires ils finirent par donner du grain � moudre � ceux qui, � raison, contestent la rationalit� de certaines innovations. Car, paradoxalement, les revendications actuelles des �tudiants et enseignants des fili�res islamiques sont l�gitimes tout au moins du point de vue de la logique. D�s lors que la formation acquise ne les destine qu'� l'enseignement, ils trouvent incoh�rent que l'on fasse dispara�tre tous les postes d'emploi qui devaient les accueillir. Inquiets de la suppression d'une orientation p�dagogique, ils attendaient des pouvoirs publics des explications moins courtes que celles d'un ministre. Le plaidoyer d'un chef de gouvernement volant au secours de son ministre convainc encore moins sur le fond. L'amalgame qu'il fait sur le sujet veut ignorer la sp�cificit� de cet enseignement int�gr� � l'enseignement g�n�ral en 1980 dans la foul�e de l'�cole fondamentale et pour des raisons hautement �id�ologiques�. C'est que cette fili�re n'est pas une sp�cialisation comme les autres et ce qui n'�tait qu'un greffon sur le corpus r�publicain est devenu comme, on le sait, la carte d'identit� de l'�cole publique. La petite histoire des instituts islamiques est �difiante � ce sujet pour qu'un gouvernement n'en tienne pas compte avant d'�chafauder une r�organisation. En effet comment un ministre aux commandes depuis dix ans n'a-t-il pas rappel� la gen�se de cette insertion ? Ces instituts, œuvre du minist�re des Habous au temps de feu Nait Belkacem, constituaient des �tablissements scolaires d'un type particulier. C'est-�-dire des sortes de s�minaires o� les �tudiants �taient par cons�quent des s�minaristes admis sans condition et destin�s � la fonction d'imam ou de pr�dicateur. Ils relevaient d'une tutelle sp�cifique sans aucune relation avec les programmes p�dagogiques de l'�cole publique. Toute chose �tant �gale, cette �coexistence � permettait une saine distinction entre les diffusions des savoirs. Par la suite, des consid�rations �minemment politiques, dont notamment le contr�le du contenu de l'enseignement, d�cid�rent de transf�rer cet ensemble de structures � l'�ducation nationale en 1977. C'est de cette �poque que date sa reconnaissance officielle en tant qu'enseignement � part enti�re int�gr� p�dagogiquement. Et c'est � partir de cet arri�re-fond historique qu'il fallait traiter la question et surtout afficher des intentions claires quant � la n�cessit� de d�coupler l'�cole r�publicaine de la formation religieuse. Autant dire que le minist�re par ses demi-mesures et ses demi-v�rit�s est � l'origine du flou artistique g�n�rant les nombreuses contestations. Incapable de s�parer les probl�mes et de les hi�rarchiser, il souhaitait �vendre� par paquets entiers le r�am�nagement des fili�res. Que certaines d'entre celles-ci, notamment dans les technologies, soient refondues, rel�ve effectivement de la stricte approche p�dagogique, mais que l'on veuille administrer le m�me traitement � une lourde survivance id�ologique par l'artifice de l'orientation en amont, alors que des universit�s sont p�rennes en aval, cela n'est pas du tout s�rieux et coh�rent. Le chef du gouvernement, soulignant sa fermet� de �ne pas faire marche arri�re� sur la question, a s�rement rat� la bonne opportunit� d'aller de l'avant en abordant au Parlement la possibilit� � court terme de s�parer ces deux enseignements et retourner � une �cole souverainement la�que. De son c�t�, le ministre-griot, qui depuis dix ans chante la r�forme comme il le ferait d'une arl�sienne qu'une g�n�ration de potaches n'a pas vue, devrait faire attention � ne pas abuser des effets d'annonce qu'il d�cline saisonni�rement sur des taux de r�ussite gonfl�s d�magogiquement. L'ind�termination et les valsesh�sitations qui ponctuent le dossier d'une �cole ballott�e par les calculs politiciens n'est pas de bon augure. Car un gouvernement qui pr�tend convaincre en pol�miquant sur la destination des licenci�s �s chariaa ou bien des bacheliers en sciences islamiques fait dans la diversion. Sa fuite en avant complique davantage l'avenir de cette �cole : incapable de mettre � plat le statut des enseignants ou de reformater correctement le baccalaur�at, n'a-t-il pas d�j� montr� ses limites sur le dossier ? Bien �videmment, le premier � �tre brocard� est ce ministre ad vitam, sauf si l'on admet que si depuis longtemps il continue � b�n�ficier d'une telle �barak� , c'est qu'il a le profil de l'emploi ; celui justement de suivre les humeurs et pas les dossiers. Originale vocation, n'est-ce pas ? Avant lui, peu de ministres ont exerc� une aussi longue tutelle sur l'�cole. Taleb El Ibrahimi, �litiste � contre-courant de l'id�ologie de l'�poque, ou bien Kharroubi et sa d�sastreuse �cole fondamentale constituaient des r�f�rences avant que ne vint Benbouzid. Entre ces rep�res, l'�ph�m�re passage de Lacheraf, d�fenseur du bilinguisme que l'on sacrifia sur l'autel de l'int�grisme linguistique, est peut-�tre le seul qui continue � susciter des regrets. C'est dire qu'� l'exception de ces personnalit�s l'on se souvient tr�s peu des autres. Aucun d'entre eux n'a remodel� l'�cole. Ternes commis de service. Autant �crire que le magist�re de l'�cole est politiquement mineur et demeure tributaire des enjeux et des rapports de force plus fortement aujourd'hui qu'� l'�poque de la pens�e unique. Otage perp�tuelle qui d�chire les ob�diences, elle est un observatoire pour les pouvoirs plus enclins � c�der sur les reformes qu'� affronter les contestations. M�me Ouyahia, version 2005, s'appr�te � toutes les explications, c'est-�-dire les deals. Ne vient-il pas de proposer au parti de Aboudjerra Soltani un d�bat en Conseil des ministres sur ces f�cheuses fili�res ? Ainsi, un acte de gestion courante d'un minist�re, d�s l'instant o� il concerne l'�cole, remonte jusqu'au sommet de l'ex�cutif par la seule pression des lobbies partisans. Exercice impos� au gouvernement qui m�nage les susceptibilit�s chaque fois qu'il n'est pas s�r de sa copie. Celle de la refondation de notre enseignement lui pose plus de probl�me avec les relais qui composent ses soutiens qu'avec sa volont� de faire aboutir un vaste projet. L'on comprend d�s lors pourquoi un ministre, doyen de ses pairs,
ne s'exprime que sous le contr�le de sa hi�rarchie et ne d�livre des appr�ciations que celles qui lui sont dict�es. Benbouzid est d�cid�ment un cas d'�cole dans le s�rail.


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