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Mendiants et orgueilleux Par Arezki Metref [email protected]
Publié dans Le Soir d'Algérie le 05 - 06 - 2005

Un mendiant, c'est quoi, c'est qui ? Un rentier qui se roule les pouces et croise les mots, cependant que la machine � sous lui crache les sous pour se vautrer dans l'oisivet� ? Une victime, marqu�e par le destin, poursuivie par la scoumoune, harcel�e par la poisse ? C'est selon. C'est un rentier parce que, et souvent, on le caricature comme tel. Les clich�s ont la peau dure. Un mendiant, �a n'aime pas trimer. M�me que c'est la base de sa condition.
Il se repa�t du travail des autres. C'est une sorte de parasite qui gagne en moins de temps qu'il faut pour le calculer ce que toi, citoyen normal, tu t'�chines � �conomiser en faisant les 37 minutes de travail par jour n�cessaires � obtenir ta quote-part citoyenne en richesses naturelles. Pas besoin de bosser trop, le sous-sol travaille pour nous. Faisons semblant, il y aura toujours quelque chose pour bouillir la marmite. Le mendiant n'a m�me pas besoin de faire semblant de s'agiter, l'œil riv� sur les fluctuations du prix du brent au march� de Rotterdam. Non ! Il attend tranquillement que tu aies calcul� tout le bigntz, que le truc soit reparti par baril, que le liquide mythique soit vendu sur pied. Quand l'argent entre et qu'on le r�partit en petites gousses d'ail pour �picer le festin, et que ton salaire est serr� dans ton sachet plastique, il vient te faire la manche. Il y va dans le rentre-dedans. Chaque �cot que tu d�poses dans sa s�bile, c'est une place de parking au paradis que tu r�serves. C'est ce qu'il te fait croire. C'est aussi peut-�tre ce qu'on lui a fait croire. Et si tu pestes contre ce va-nu-pieds paresseux et aux mœurs bizarres, c'est parce que tu veux, au fond de toi, qu'il n'ait absolument rien � voir avec toi. T'arriver � toi, �a ? Jamais ! C'est une histoire de famille, tu vois ! Moi, je descends d'une famille de bosseurs, de trimeurs, de laborieux. Chez nous, la paresse n'est pas une profession. C'est la dignit� qui l'est, et elle l'est par le travail. Tu te souviens de tout ce qu'on raconte sur cette race d'hommes et de femmes dont les mains ne servent � rien, sinon � te piquer ton fric, �prement et dignement gagn�. On dit de tel mendiant qu'il est archi-milliardaire. Il tend la main ici, mais l�, on l'a vu rouler en Porsche. Si, si, je te jure ! C'est normal qu'il mendie toute sa vie ? Je veux bien qu'un mendiant mendie entre deux boulots, le temps qu'il paye les traites de sa voiture achet�e par temp�rament. Mais tout le temps, toujours ? C'est de la perversit�, �a ! Le mendiant, c'est aussi, c'est surtout, une victime. On le voit bien depuis quelques ann�es. La mendicit� s'est �largie, d�mocratis�e, amplifi�e, diversifi�e. Elle a pris de l'ampleur, des couleurs, de la bouteille. Ce n'est plus le demi-vieux, comme on disait avant, flemmard structurel, qui a peur de froisser son costard en flanelle en se baissant pour ramasser la fortune, qui tend la main en te promettant la r�compense �ternelle contre une pi�ce. L� aussi, il y a le pluralisme. Si tu as un peu de cette hnana dont a caus� Ouyahia devant ses d�put�s, tu ne sauras plus dans quelle escarcelle jeter ta pi�ce. Dans celle de ce jeune cul-de-jatte qui tra�ne son handicap sur les dalles refaites des boulevards flamboyants de patriotisme ? Dans celle de cette femme, entour�e de ses trois enfants, qui livre sa dignit� au bout de ses doigts entre lesquels elle esp�re te voir placer un billet racorni ? Dans celle de ce v�n�rable vieillard, cet anc�tre farouche aux yeux de lynx, qui baisse la numide garde devant la trahison de ses enfants ? Il a tenu bon tout le temps, il est rest� debout dans toutes les adversit�s. Mais, l�, maintenant, devant la situation cr��e par ses propres enfants, il abdique. Il jette ses lambeaux de nif � la mer, trop las pour se battre une derni�re fois de l'int�rieur. Il faut le dire comme c'est : le tournant lib�ral pris par l'Alg�rie, au d�but des ann�es 90, en se pla�ant dans le giron du FMI et de la Banque mondiale, n�cessitait une facture. Elle est l�, devant toi. Tous les matins, tu la vois, cette facture. Toutes les nuits surtout, tu la vois, cette note, cette addition. Elle se pr�sente sous la forme de mendiants de tous �ges, sans domicile, sans protection, recr�ant une vie parasitaire � la dure. Amuse-toi � faire un sondage pour savoir s'ils souhaitent un autre sort ! Ils te diront non, nous sommes bien comme �a � farfouiller dans les poubelles � la recherche de la miche du nouveau riche, les joues de nos enfants tavel�s de furoncles, les cheveux pleins de poux, la toux comprim�e dans la poitrine � recevoir les quolibets et les moqueries des d�corateurs de vitrines.. Ils te le diront, tout �a, d'un trait, sans autre ponctuation que la virgule asthmatique du souffle �puis�. C'est un vrai probl�me, la vitrine. Quand on a autant de mis�re, on la rel�gue dans l'arri�re-salle. �a fait d�sordre, en vitrine. Des mendiants, qui vous prennent par le collet pour vous mettre le nez dans l'injustice dont ils sont victimes, ce n'est pas beau � voir. C'est sale, �a pue. C'est une nuisance sonore, visuelle. Et c'est pas bon pour la sant� ! Je ne sais pas ce qu'il y a dans ce projet de loi contre la mendicit�, mais je trouve que c'est de la tartuferie pure et simple. �Cachez-moi ces gueux que je ne saurais voir�, semblent dire nos gouvernants. On dit que c'est pour �prot�ger� les jeunes contre le diktat des parents qui les envoient mendier pour arrondir les fins de mois. Quand m�me cela partirait d'une si noble intention, pourquoi ne pas s'attaquer � la cause ? On mendie quand on ne peut faire autrement pour survivre dans cette jungle �conomique qu'est en train de devenir l'Alg�rie. Au lieu de casser le thermom�tre, il vaut mieux soigner la fi�vre. J'aurais �t� � sa place, l'autre, j'aurais propos� carr�ment un projet de loi contre la mis�re. J'aurais interdit la mis�re et comme �a j'aurais �t� s�r qu'il n'y aurait plus de mendicit�. En p�nalisant la mendicit�, j'ajouterais des raisons aux mendiants de mendier encore davantage. Comment ils payeraient leurs amendes ? A. M.
P. S. d'ici :
Je remercie Ahmed Ouyahia de me fournir l'occasion de prouver que je ne suis pas, comme me le dit ce lecteur hostile, un esprit mal tourn�. Quand un truc est bon, je le dis aussi. Et avoir retir� l'absurde enseignement de la chari'a dans l'enseignement public d'un pays o� il y a tant d'�coles religieuses m�rite qu'on le post-scriptum.


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