La visite que devait effectuer Ouyahia les 21 et 22 juin au Maroc est d�finitivement compromise. Le minist�re des Affaires �trang�res marocain la juge "inopportune". En clair, le chef du gouvernement alg�rien ne sera pas le bienvenu. Le Maroc accuse l'Alg�rie de renier les engagements pris par Bouteflika au sujet du r�glement de la question du Sahara Occidental De son c�t�, Alger prend acte de "cette nouvelle volte-face" et prend la communaut� internationale � t�moin. Nawal Im�s - Alger (Le Soir) - Le communiqu� sign� par le chef de la diplomatie marocaine augure d'un nouveau tournant dans des rapports d�j� tumultueux. Le d�gel annonc� entre les deux voisins semble avoir �t� de tr�s courte dur�e. Sans ambages, le d�partement de Bena�ssa a r�agi � quelques jours d'un d�placement confirm� par la partie marocaine et jamais d�menti par la diplomatie alg�rienne. A son tour, une source proche du minist�re des Affaires �trang�res a, dans une d�claration � l'agence officielle APS, r�pondu que "le projet de visite du chef du gouvernement alg�rien � Rabat, en d�pit d'une campagne m�diatique orchestr�e contre l'Alg�rie, �tait bien une preuve de plus de cette volont� et de cette disponibilit� alg�riennes" ajoutant que "la position de l'Alg�rie est marqu�e par la clart� et la constante sur les relations bilat�rales avec le Maroc, la construction du Maghreb arabe et sur la question du Sahara Occidental. Avec le royaume du Maroc, l'Alg�rie a sans cesse d�clar� sa disponibilit� � relancer et � d�velopper les liens de coop�ration bilat�rale au service des relations de fraternit� et de bon voisinage auxquelles elle est attach�e". Une r�action qui fait suite � un communiqu� qui annonce que "la visite envisag�e au Maroc du Premier ministre alg�rien, M. Ahmed Ouyahia, accompagn� d'une d�l�gation comprenant plusieurs ministres, s'av�re, pour le moment, inopportune, dans l'attente d'une position alg�rienne coh�rente et d'une clarification des intentions r�elles, actuelles et futures de l'Alg�rie, quant � ses rapports avec le Maroc et � l'�dification maghr�bine". A l'origine de cette r�action "les prises de position affich�es, ces derni�res semaines, par les autorit�s alg�riennes sont en nette contradiction avec les objectifs de normalisation bilat�rale, de rapprochement entre les deux peuples fr�res et de relance effective de l'Union du Maghreb arabe. Elles sont �galement en opposition avec les engagements bilat�raux, pris au plus haut niveau, d'œuvrer au d�veloppement des relations bilat�rales et maghr�bines, tout en laissant le soin aux Nations unies de rechercher une solution politique et d�finitive au diff�rend sur la question du Sahara marocain". Il semblerait que le Maroc ait interpr�t� l'attitude plut�t conciliante de Bouteflika lors du dernier sommet de la Ligue arabe comme un reniement des positions d'Alger au sujet du traitement de la question sahraouie. D'ailleurs, le chef de l'Etat n'avait pas h�sit� r�cemment, dans un discours prononc� � l'occasion de son p�riple en Am�rique du Sud, de rappeler que l'Alg�rie ne comptait nullement changer d'attitude. Des d�clarations similaires prononc�es un peu plus t�t avaient eu pour r�action imm�diate le gel de la r�union de l'UMA qui devait se tenir en Libye. Le souverain marocain s'�tait en effet empress� d'annoncer qu'il ne prendrait pas part � ce sommet. Dans une lettre adress� au secr�taire g�n�ral de l'Onu, Bouteflika avait clarifi� davantage sa vision, expliquant que "l'Alg�rie ne peut ni ne veut se substituer au peuple sahraoui dans la d�termination de son avenir. Nous n'opposons aucune condition pr�alable � ce d�veloppement. Nous consid�rons de plus qu'il n'y a aucune raison pour que la question du Sahara Occidental interf�re dans nos rapports avec le Maroc, l'Alg�rie n'ayant pas une part directe � ce conflit et, comme je l'ai r�affirm� plus haut, l'Alg�rie ne se comportant � ce sujet que comme un membre des Nations unies soucieux du respect et de l'application des principes de la Charte des Nations unies". Dernier incident en date, les manifestations qui avaient secou� El Ayoun ont �t� imput�es � l'Alg�rie, accus�e encore une fois d' en �tre l'instigatrice. Ce qui n'augure pour le moment d'aucune d�tente possible.