Joseph Blatter, le pr�sident de la F�d�ration internationale de football (FIFA), s'est �mu, hier, du "foss�" qui se creuse entre une minorit� de clubs de plus en plus puissants et des f�d�rations � l'autorit� contest�e, lors du congr�s de la FIFA � Marrakech. "Si du c�t� des �quipes nationales tout le monde progresse, au niveau des clubs, le foss� devient de plus en plus grand", a expliqu� M. Blatter lors d'un discours adress� aux 205 f�d�rations nationales membres de la FIFA. "Il y a un mouvement que je ne consid�re pas n�cessairement comme un exemple de solidarit�, a-t-il continu� en une allusion � peine voil�e au G14 (groupement de 18 des plus grands clubs europ�ens). Les clubs riches deviennent de plus en plus riches, ils favorisent aussi l'exode des joueurs. C'est pr�occupant". "Il existe un d�s�quilibre entre les directions des f�d�rations et les ligues professionnelles", a poursuivi M. Blatter, inquiet de l'influence grandissante de la sph�re professionnelle au d�triment du football amateur et, en corollaire, du "non-respect des d�cisions des f�d�rations" et de la recrudescence des appels devant les tribunaux ordinaires. "En cons�quence, il faut que les instances dirigeantes se professionnalisent. Une f�d�ration de football est devenue une entreprise et a besoin de dirigeants professionnels", a-t-il pr�cis�. "Il y a aussi une sorte d'abandon de la formation des jeunes joueurs, parce que l'on pr�f�re acheter comme une marchandise un joueur d�j� form�, a �galement regrett� le pr�sident de la FIFA. Dans les grandes ligues europ�ennes, on veut beaucoup de joueurs �tout fait�. Mais on ne peut jouer qu'� onze. Et beaucoup de ces joueurs sont sur le banc ou dans les tribunes, ils ne sont pas � la disposition des autres clubs". "Il y une perte de l'identit� locale des clubs, a-t-il poursuivi. Aujourd'hui, onze joueurs de nationalit�s diff�rentes jouent pour un seul club". Enum�rant les "d�fis" qui attendent le football, M. Blatter a ensuite �voqu� "les instances gouvernementales qui devraient aussi aider le football dans le sens d'une noning�rence dans les f�d�rations", et regrett� le "regain" de "la discrimination et du racisme". Enfin, le pr�sident de la FIFA a point� du doigt "la tendance de nos partenaires de la TV � intervenir techniquement dans le jeu". Opposant farouche � l'arbitrage vid�o, Joseph Blatter a une nouvelle fois �t� sans ambigu�t� : "il faut que le jeu garde sa face humaine". Il y a lieu de signaler, par ailleurs, que la F�d�ration internationale de football (FIFA) affiche un r�sultat net positif de 102,3 millions d'euros (158 M francs suisses) pour l'ann�e 2004, soit une progression de 12% par rapport � 2003. En 2004, la FIFA a enregistr� un produit total de 740 M FS et des charges totales de 582 M FS. Au 31 d�cembre 2004, les fonds propres de la FIFA s'�l�vent par ailleurs � 238 M FS. Au vu de ces chiffres qui attestent de la bonne sant� financi�re de la FIFA, le congr�s a adopt� les comptes 2004 avec 200 voix pour et aucune contre.