Ghaza: le bilan de l'agression génocidaire sioniste s'alourdit à 52.829 martyrs et 119.554 blessés    L'UNRWA avertit contre la poursuite du blocus humanitaire sioniste à Ghaza    Pluies orageuses et chutes de grêle dimanche sur plusieurs wilayas du pays    Hadj 2025: départ du 1e groupe des hadjis algériens à destination des Lieux Saints    La marque de fabrique des Renseignements algériens    La gestion totale des structures de la jeunesse tributaire d'une autorisation du ministère    Aymeric Caron reproche à Anne Sinclair son silence tardif sur Ghaza    Pénuries graves et sans précédent    Les Verts s'identifient dans la course au sommet final    Alonso s'arrête avec Leverkusen, en route vers le Real    Rapport du 6 mai 2O25 de l'Indice de développement humain (IDH) du PNUD de l'Algérie : 3e en Afrique    Les contraintes des services et l'absence de réponse aux doléances du public    Vers une approche pragmatique !    Commémoration du 80ème anniversaire au consulat d'Algérie à Pontoise    Clôture à Alger de la première édition    Présentation à Alger, de l'avant-première du film "La Gare Aïn Lahdjar"    Le président de la République adresse un message aux hadjis à l'occasion du départ du premier vol vers les Lieux saints    AFIC 11: le rôle de l'Algérie dans le renforcement de l'intégration économique africaine souligné    Le Général d'Armée Chanegriha préside la réunion annuelle des cadres de la Direction centrale des infrastructures militaires    Le ministre des Moudjahidine se recueille à la mémoire de Saâl Bouzid premier martyr des massacres du 8 mai 1945 à Sétif    Hidaoui inspecte les ateliers de la rencontre nationale sur la réforme du système de formation dans le secteur de la jeunesse    Une trentaine d'entreprises algériennes participent au "Select Investment Summit 2025" aux Etats-Unis    Coupe d'Algérie de Cyclisme sur route à Oran/course en ligne : victoire de Abdallah Benyoucef et Ziani Amine    Agrément à la nomination du nouvel ambassadeur d'Algérie auprès de Chypre    Prix des Nations unies-Nelson Mandela: le parti espagnol Sumar exprime son opposition à la candidature marocaine    Agence nationale de sécurité sanitaire : nomination des membres du comité d'éthique et de déontologie    Foot/ Qualifs/CHAN-2025 (barrages/retour) : Algérie-Gambie (3-0): Déclarations des sélectionneurs    Relizane : 254 témoignages vivants sur la Guerre de libération collectés    Des averses orageuses, vendredi et samedi, sur plusieurs wilayas du pays    10 blessés dans une collision entre un bus de transport de voyageurs et un camion    Adoption d'une approche réaliste pour concrétiser un véritable modèle    Le port de couteau, une menace publique !    L'Algérie A' dispose de la Gambie (3-0) et valide son ticket pour le CHAN 2025    Destruction totale de Ghaza    «La coopération Sud-Sud, axe central de la politique étrangère algérienne»    Une pratique démocratique à l'abri de toute forme de dérive    La Fifa organise un séminaire à Alger    Khaled Ouennouf intègre le bureau exécutif    L'Algérie et la Somalie demandent la tenue d'une réunion d'urgence du Conseil de sécurité    30 martyrs dans une série de frappes à Shuja'iyya    Lancement imminent d'une plate-forme antifraude    Les grandes ambitions de Sonelgaz    La force et la détermination de l'armée    Tebboune présente ses condoléances    Lutte acharnée contre les narcotrafiquants    La Coquette se refait une beauté    Cheikh Aheddad ou l'insurrection jusqu'à la mort    Un historique qui avait l'Algérie au cœur    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



KIOSQUE ARABE
Le diable comme arbitre de la parit� Par Ahmed HALLI [email protected]
Publié dans Le Soir d'Algérie le 23 - 01 - 2006

Comme chacun voit midi � sa porte, tout le monde a sa propre id�e sur le diable et sur les lieux qu'il hante. Le diable fait partie de notre vie quotidienne, notamment par le langage. Un homme belliqueux et imbattable peut �tre assimil� � un diable. Un gar�on turbulent peut l'�tre aussi. Le bon petit diable de la litt�rature en t�moigne.
Attention quand m�me aux diablotins ! Ils peuvent devenir diaboliques en vieillissant et en prenant du pouvoir. Chass� du paradis pour avoir refus� de se prosterner devant l'homme, Satan s'emploie � soumettre les fils et filles d'Adam. Avec l'�volution de l'humanit�, le diable s'est presque banalis� aux yeux de ceux qu'il est cens� induire en tentation. La peur du diable est tellement d�dramatis�e que d'aucuns n'y croient plus. L'exception est majoritaire : Satan provoque encore des fureurs extatiques de saison. Le diable a donc une adresse, une vill�giature, hors la lucarne des gardiens de buts malchanceux. Des centaines de milliers de personnes se bousculent, se marchent dessus pour le lapider en effigie. Lorsque des dizaines de p�lerins se meurent �touff�s ou �cras�s, personne n'ose y voir la main du diable. C'est la fatalit�, comme l'a si bien exprim� l'imam de La Mecque, un fataliste amateur de statistiques. Lors de son pr�che traditionnel, il a banalis� le drame par les chiffres. Les victimes ne repr�senteraient que quatorze pour mille de l'ensemble des p�lerins pr�sents � la lapidation. C'est rassurant pour l'avenir, non? Des Alg�riens ont trouv� la mort lors de cette tragique bousculade. Parmi eux, il y avait aussi des Alg�riennes, un d�tail de l'histoire. On peut noter sur la liste que le nombre des femmes d�c�d�es est presque �gal � celui des hommes. Une consolation : la femme est pratiquement � �galit� devant celui dont elle est la moiti�. Mais le diable est partout, me dit-on, et il recrute des adeptes dans le monde entier. Le quotidien Al-Khabar croit l'avoir d�nich� � Bordj-el- Kiffan o� il aurait recrut� une soixantaine d'adeptes. Cette branche alg�rienne des adorateurs de Satan aurait �t� mise en place par l'un de nos compatriotes form� � Bristol, le centre principal du culte satanique. Le journal d�crit les membres du groupe comme �tant habill�s de noir et portant une boucle d'oreille et un catogan. Un conseil: si vous n'avez rien � faire avec le diable et si vous avez un penchant pour l'accoutrement d�crit ci-dessus, �vitez Bordj-el-Kiffan ces jours-ci ! Cela �tant, le diable se niche aussi bien dans l'�il du voisin et �tre moins visible que la paille que vous y voyez habituellement. On peut diaboliser � l'envi par simple fetwa, d�cr�ter que tel journaliste ou tel �crivain est un supp�t du diable. Ce qui autorise les extr�mement croyants � les assassiner. Les assassins de Tahar Djaout, qui doivent tenir aujourd'hui des �choppes � l'enseigne de la barbe et du qamis, ne l'ont probablement jamais lu. Une certitude: l'islamiste qui a tent� d'assassiner Naguib Mahfoudh en 1994 ne l'avait jamais lu. Interrog� au lendemain de son acte manqu�, je jeune illumin� avait affirm� qu'il n'avait jamais lu une �uvre de l'�crivain. Il avait simplement ob�i � une fetwa de son ��mir� proclamant que Mahfoudh �tait un apostat. Ce qui explique sans doute pourquoi le prix Nobel de litt�rature rechigne � faire r��diter sa c�l�bre trilogie Ouled Haratna. Comme un ultime d�fi, le grand �crivain qui vient de boucler ses 94 ans a �mis deux conditions : 1) Que l'universit� islamiste Al Azhar lui d�livre l'imprimatur sous forme de fetwa autorisant la r��dition du roman. 2) Que la nouvelle �dition soit pr�fac�e par un des responsables du mouvement des Fr�res musulmans qui ont jusqu'alors combattu l'�crivain. Certains intellectuels �gyptiens ont pu voir dans ces deux exigences la porte ouverte � une censure pr�alable sur la cr�ation litt�raire mais l'�crivain r�p�te qu'il veut des garanties. Comme il conna�t bien sa soci�t� et ses tendances lourdes, Naguib Mahfoudh veut avoir au moins la certitude de ne pas �tre d�clar� apostat apr�s sa mort. Il ne se fie pas trop aux Fr�res musulmans malgr� leurs assurances � son �gard et il conna�t trop bien Al Azhar (1). C'est justement en plein d�bat sur �l'affaire Mahfoudh� que des th�ologiens d�Al Azhar ont choisi d'attiser la m�fiance de l'�crivain �gyptien. Il s'agit de cin�ma, cette fois, et du nouveau film de Khaled Youssef Widja. On se souvient que le �commandeur� des Fr�res musulmans n'avait pas daign� r�pondre � l'invitation d'assister � la premi�re du film. Ce qui a montr� les limites de l'amour que ce responsable pr�tendait porter au cin�ma. Apr�s le boycott, les attaques, les th�ologiens se sont ru�s dans la br�che. Ils ne se sont pas insurg�s contre les th�ses du film pourtant tr�s hardies dans l'Egypte actuelle. Ils ont concentr� leurs tirs sur une seule sc�ne, celle o� l'actrice Mouna Chalabi se d�guise pour aller voir son petit ami. Elle met un hidjab (2) pour le rejoindre dans le quartier populaire o� il habite sans susciter la m�fiance des voisins. Les d�tracteurs de l'�uvre estiment qu'il porte atteinte au hidjab en tant que symbole de l'Islam (3) et qu'il jette la suspicion sur celles qui le portent. Le r�alisateur a tent� de se justifier en s'�tonnant d'abord que des th�ologiens jugent un film sans m�me l'avoir vu. �Comment peut-on manquer � ce point de respect � sa position et tourner le dos � la th�ologie en �mettant des jugements pr�con�us sur une �uvre ?�, se demande Khaled Youssef. En fait, les th�ologiens, qui agissent par ou�-dire, reprochent surtout au film de Khaled Youssef d'aborder des th�mes comme les relations hors mariage et de d�noncer l'hypocrisie des relations sociales. Ils choisissent donc de cibler la sc�ne du hidjab car, dans leur entendement et dans leur monde, les relations hors mariage n'existent pas. D'ailleurs, Al Azhar a d�j� fait parler d'elle au d�but de l'ann�e avec une fetwa �difiante. Un de ses th�ologiens fonctionnaires a innov� (bidaa) sans encourir de sanction. Partant du fait que l'adult�re n'existe pas dans une soci�t� musulmane id�ale (c'est le cas de l'Egypte et d'autres), le cheikh Rashad Hassan Khalil (4) a cherch� et a trouv�. Il affirme que tous les couples qui se d�nudent lors de l'acte sexuel commettent l'adult�re. Ils sont donc en position de p�ch� et leur �ventuelle prog�niture serait ill�gitime. Plus pr�s de nous, des d�put�s islamistes � l'APN auraient trouv�, para�t-il, le moyen d'�loigner la tentation adult�re. Il suffit, disent-ils, de r�tablir le ch�timent l�gal de la flagellation. En th�orie, le Coran prescrit 100 coups de fouet pour la femme et l'homme adult�re. Dans la pratique, et soucieux de la pudeur f�minine, des hommes de bonne volont� ont opt� pour la lapidation. C'est plus s�r : la survie y est impossible. Pour pouvoir � nouveau pr�tendre � l'�galit�, les femmes devront attendre la prochaine bousculade devant l'effigie du diable. Le d�mon comme arbitre de la parit� hommes femmes, voil� encore une pens�e diabolique qu'il faut vite lapider. Vad� r�tro Satanas !
A. H.
(1) Naguib Mahfoudh n'ignore pas pourtant que l'institution et les Fr�res musulmans ne donneront jamais une caution �crite � une �uvre qu'ils ont vou�e d�j� � l'autodaf�.
(2) Que celles qui ne l'ont pas fait ou n'ont pas pens� � le faire lui jettent la premi�re pierre.
(3) Le hidjab, symbole de l'Islam politique s'entend. Le film est pourtant pass� � la censure mais il risque encore de subir une seconde lecture.
(4) Un avertissement aux Fran�ais qui envisagent un Islam de France enseign� par des pr�cepteurs d'Al Azhar.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.