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LETTRE DE PROVINCE
QSSL et le d�bat caricatural Par Boubakeur Hamidechi
Publié dans Le Soir d'Algérie le 11 - 02 - 2006

Pourquoi les musulmans en g�n�ral ont-ils tendance � s��mouvoir violemment, chaque fois que l�on brocarde ou caricature leur foi ? Seraient-ils les seuls d�positaires du sens sacr� au point de guerroyer � mort pour le d�fendre ? Chr�tiens, juifs, bouddhistes ou m�me animistes cultivant le vaudou, n�ont-ils pas connu avant eux les avanies des libres-penseurs qui, pour blasph�mer intelligemment, se sont amus�s � discr�diter ces proph�ties et croyances fondatrices afin d�imposer la dictature de la raison ?
A leur tour, ne diront-ils pas des musulmans qu�ils sont non seulement d�raisonnablement archa�ques mais tra�nent en plus un d�ficit de distanciation avec eux-m�mes au point de manquer d�humour ? Autrement dit, qu�ils ont une inaptitude � s�admettre par leur diff�rence et nullement plus qualifi�s que quiconque pour �sauver� l�humanit�. L�universalit� de l�islam, en tant que civilisation, signifie, moins un monopole sur la v�rit� � f�t-elle r�v�l�e � que le partage de celle-ci avec les autres cultures et cultes. C�est cette perte de la relativit� de toute foi qui serait � l�origine de l�immense malentendu qui l�oppose au versant jud�ochr�tien. Une �mutilation du regard� sur soi-m�me qui vient s�ajouter au notoire sous-d�veloppement social qui caract�rise cet espace. Cela �tant dit � sa charge, posons maintenant une question diff�rente aux Occidentaux qui, au nom de la sacralit� de la libert�, saccagent ponctuellement les symboles identitaires de �l�Autre�. Au nom de quelle valeur humaniste peut-on se pr�valoir pour tourner en d�rision des croyances fussent-elles celles des bougres de tous les �mahom�tans� qui sont au nombre de un milliard ? L�amalgame et le m�pris ne sont-ils pas dangereusement pr�judiciables pour les credo de la la�cit� elle-m�me auxquels il est fait sans cesse r�f�rence ? Croyant ou pas, �l�Autre�, ce vis-�-vis fondamentalement diff�rent, se sent offens�, diffam�, bless� toutes les fois que l�on s�attaque � ses racines. Et ce n�est pas tant de blasph�mer � vil prix ( Charlie Hebdo co�te 2 euros) qui nourrit son ressentiment et sa col�re que le fait que l�on qualifie son humus spirituel de mauvaise herbe. Ainsi, si les musulmans sont des �c��, selon le mot de trop du dessinateur Sin�, la �connerie� elle n�a-t-elle pas �t� invent�e par des caricaturistes de son acabit ? En v�rit�, l�Occident des cath�drales et de l�h�ritage gr�co-romain a d�abord un probl�me avec lui-m�me et qu�il s�affaire, depuis quelques d�cennies, � le transf�rer sur les autres. Ce sont ses certitudes �tablies depuis un si�cle (la loi de 1905 s�parant l�Eglise de l�Etat) qu�il s�acharne maladroitement de pr�server contre la mont�e en puissance d�un certain communautarisme religieux. Sauf qu�il op�re de la plus d�testable des mani�res. D�j� en 1988, lors de l�affaire des Versets sataniques de Salman Rushdie, il avait orchestr� une campagne inique contre l�islam et laissa croire que dans tout musulman sommeillait un ayatollah sectaire. Aujourd�hui, il fait pire puisque il accr�dite le pr�jug� le plus indigne qui consiste � faire dire que derri�re chaque musulman se cache un terroriste. A l��poque de la fameuse fetwa, les quelques plumes intellectuelles qui os�rent s�inscrire en faux contre de tels raccourcis furent violemment fustig�es. Aujourd�hui encore l�on r�actualise les m�mes poncifs assassins que l�on retrouve dans la bouche de certains �crivains m�diatiques (2). Au temps des Versets sataniques, un homme politique crut subtil d�expliquer la contestation du livre par un parall�le quasi raciste en d�cr�tant que �la culture blanche de souche (..) trouve horrible qu�on br�le un livre en public et celle des musulmans, qui ne comprennent pas qu�une soci�t� tol�rante autorise le blasph�me�. Ce jugement de valeur qui a le m�rite de la clart� postule, � ce jour encore, que seule la �culture blanche� d�tient le sens de l�histoire universelle et que c�est aux autres de se poser les questions du juste rapport avec elle. Comme on peut ais�ment le deviner, la surm�diatisation des ratures danoises s�inspire du m�me a priori. M�me quand celui-ci est formul� avec la pr�caution de l�euph�misme (�choc entre modernit� et tradition�), il poursuit la m�me logique : celle qui disqualifie la col�re de l�un et justifie l�expression �artistique� de l�autre. A nouveau, le d�bat est sciemment vid� de la probl�matique de l��thique et en est r�duit � ne traiter que de la question de la libert� d�expression. Sous-entendues notre intol�rance chronique et nos insuffisances d�mocratiques. Ainsi, quand des hommes politiques fran�ais persiflent sur le sujet et d�clament en ch�ur qu�ils pr�f�rent �un exc�s de caricatures � un exc�s de dictature� (3), l�on aura compris qu�il est difficile de les amener sur le terrain morale. Or qui, au c�ur de cette pol�mique caricaturale, leur relira une des r�flexions les plus p�n�trantes sur la question et qui date de 16 ans ? C�est � la revue Esprit de mai 1989 qu�on la doit. Elle fut publi�e au moment o� les Versets c�l�bres faisaient des �Unes� de la presse l�exutoire des pires insultes. �� Rien ne justifie les tentations faites pour �carter de l�espace public, hors des proc�dures de droit pr�vues ce qui est per�u comme un blasph�me, une diffamation, une atteinte aux convictions l�gitimes d�un groupe�, rappelait l�auteur de ce texte intitul� opportun�ment �Premi�res le�ons�. Plus loin, il r�examinera ce qu�il est convenu d�appeler �principes de modernit� et de libert� et la propension � les sacraliser. Il mettra en garde contre tout exc�s de ce genre et conseille la retenue et la prudence. En somme, pour lui, le tr�s libertaire slogan �il est interdit d�interdire� contient trop de risque et n�est pas exempt de d�rive. �... Beaucoup de croyants, �crit-il, ne refusent nullement la libert� d�expression, mais ils condamnent les exc�s et les abus de cette libert�. Ils revendiquent pour leurs propres valeurs le respect qu�ils portent � celles d�autrui. Il est vrai qu�il y a une r�elle difficult� d�appr�ciation de �l�abus� dans le domaine religieux et dans d�autres� O� commence et o� finit �tout ce qui ne nuit pas � autrui�, �les actions nuisibles � la soci�t� ? C�est bien difficile � dire�� Malgr� l�embarras de toutes ces questions, il reste que le d�bat, � travers ce texte, �tait convenablement circonscrit. H�las, la presse fran�aise � laquelle il s�adressait fit peu cas et cette batterie de formulations toujours actuelles. On en a encore les preuves ces derniers jours � travers les choix �ditoriaux de certains journaux. Expliquons-nous : que le trait des dessinateurs croque la bouille de Ben Laden, Zawahiri et m�me la �racaille� officielle de tous les Mohamed des banlieues, qui le leur reprocheraient ? Mais, d�s l�instant o� cet exercice profane transgresse une certaine pudeur, il devient profanateur. Au-del� du tabou consubstantiel � l�interdit de la repr�sentation, Mahomet ou bien le Christ ou Moise et Abraham incarnent autant de spiritualit�s que l�on se doit de soustraire � la d�rision sous peine de choquer. Libre � tous les libres-penseurs de r�futer tous ces mystiques et de les consid�rer comme autant de mystifications pr�judiciables � la rationalit�, cependant il est inconcevable qu�ils s�autorisent un quelconque magist�re dans ce sens au risque d�offenser ceux qui ne sont pas de leur bord. En la mati�re, ne faut-il pas se garder de la tentation caricaturale de croquer les proph�tes sous peine de r�veiller tous les diables. Au nom de la libert� de dire, sait-on jusqu�o� l�on peut aller� Trop loin ? M�me quand on a avec soi la loi et le droit la conscience devrait, dans certaines circonstances, brider certaines inclinations. Les France Soir, Charlie Hebdo et le toutim m�diatique sont assur�ment de mauvaise foi lorsqu�ils organisent tout ce tapage r�mun�rateur au nom de leur attachement � une libert� menac�e. Par qui ? Par leur d�passement dans l�outrance, ils ne valent gu�re mieux que les mollahs qui d�livrent des fetwas. Tant il est vrai que lorsque l�insulte est au bout du crayon, il est difficile de se pr�valoir de l��thique de la profession. L�irr�v�rence journalistique finit l� o� commence les spiritualit�s sacr�es. Et Mahomet en est une d�elles. Triste Occident et inf�mes publications.
B. H.
(1) Dans l��mission �C dans l�air� de Calvi sur la 5e, Sin� a tenu ce propos le mercredi 9 f�vrier.
(2) Dans la m�me �mission, l��crivain Max Gallo �tait �tonnement agressif et m�prisable par sa m�connaissance crasse de l�islam.
(3) C�est une des perles de Sarkozy et Douste-Blazy tous deux grands ministres de la R�publique fran�aise.


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