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Pense-b�te migratoire Par Arezki Metref [email protected]
Publié dans Le Soir d'Algérie le 18 - 06 - 2006

Ainsi donc, apr�s avoir �t� quelque peu �humanis�e�, la loi Sarkozy a �t� adopt�e par le S�nat fran�ais. Humanisation ? C'est le terme en tout cas utilis� par des commentateurs effar�s par des dispositions m�caniques pr�nant l'immigration �s�lective�accordant une sorte de carte de s�jour �gold� aux immigr�s �hautement qualifi�s�, abrogeant cette vieille mesure de r�gularisation de plein droit des clandestins pr�sents en France depuis 10 ans, durcissant le regroupement familial qui n'est envisageable qu'apr�s dix-huit mois au lieu des douze pr�c�demment, instituant un �contrat d'accueil � draconien comme exigence primordiale � tout postulant au s�jour.
Pour �humanis�e� qu'elle ait �t�, la loi Sarkozy demeure largement d�shumanis�e, improductive �conomiquement parlant, mais tout b�n�fice sur le plan politique. C'est une fa�on de fermer la porte et d'apaiser les peurs d'une partie de la population. Ces peurs sont de longue date gonfl�es par l'extr�me droite x�nophobe et raciste dont l'�lectorat devient un enjeu sur lequel Sarkozy lorgne d'un �il machiav�lique. La th�se de l'envahissement, agit�e p�riodiquement pour justifier les tours de vis l�gislatifs, est un �pouvantail. Selon les chiffres de l'INSEE, le solde migratoire en France est de 50 000 personnes par an. L'INED estime le nombre d'entr�es de clandestins en France � 15 000 par an. Chiffres modestes. La proportion d'�trangers en France est de 6,4%. Elle est de 15% � Singapour et de 30% en Cote-d'Ivoire. C'est dire � quel point elle est minime. Le spectre de l'�tranger qui vient manger le pain des indig�nes reste inqui�tant. Il cristallise toute la fantasmagorie qui vient d'elle-m�me lorsqu'il s'agit d'inventer et de charger un bouc �missaire. Un �ancien� immigr� polonais qui a grandi en France se demandait si le p�re du ministre de l'Int�rieur fran�ais, venu nagu�re de Hongrie, aurait pu s'installer en France si la loi imagin�e par son fils existait � l'�poque ? Si le rejet des �migrations d�sesp�r�es� au profit de �migrations choisies� avait �t� la ligne de conduite de la France, nul doute que ce pays aurait �volu� autrement. Quoi qu'il en soit, les migrations ne peuvent �tre emp�ch�es du fait, outre le besoin naturel de l'homme de bouger, qu'elles constituent une des composantes de la mondialisation. Compte tenu de la mont�e de �l'�conomie des connaissances�, rien de plus normal a priori que leur orientation soit Sud-Nord. Qu'est-ce qui motive les migrations ? On parle de r�fugi�s climatiques, d'exil�s politiques, d'immigr�s �conomiques, d'expatri�s. La palette est encore large. Plus d'un million de personnes/ an quittent chaque ann�e leur pays. D�finitivement. Autant demandent � d'autres pays l'asile politique. Selon la division de la population des Nations unies, 125 millions de personnes ne vivent pas dans le pays dont ils ont la nationalit�. Additionn�es aux 25 � 30 millions de personnes d�plac�es dans leur propre pays, ce sont 155 millions qui vivent loin de leur terre natale. Chiffres impressionnants dans l'absolu peut-�tre. Mais cela ne fait que 2, 5 % de la population mondiale qui est de 6 milliards. Contrairement � une id�e re�ue, les migrations s'effectuent entre pays du tiers-monde. 25 millions de migrants en Am�rique du Nord, autant en Europe. 45 millions, en revanche, en Asie. 15 millions au sud du Sahara. Contrairement aussi aux apparences, ce n'est pas l'extr�me pauvret� qui pr�side � la migration. Pour partir, il faut de l'argent et de l'�ducation. La caricature du Nord qui a r�ussi et du Sud qui aligne les �checs et dont les populations se pr�cipitent sur les pays de Cocagne est malheureusement rendue dramatique par ces images de jeunes d'Afrique et d'Asie morts de soif dans le d�sert, abattus dans des no man's land poisseux, chavirant avec les cayucos (pirogues de p�ches) au large des �les Canaries ou p�trifi�s dans des camions frigorifiques ou des soutes d'avion. Comme est �vocatrice cette image de camps en Europe o� sont parqu�s ces jeunes comme si le fait d'exercer le droit � la circulation comportait les pires p�rils pour les d�mocraties prosp�res qui banquettent � huis clos. L'argent, les marchandises, tout ce qui peut enrichir davantage les riches, �a passe les fronti�res sans probl�mes. Mais les hommes ? C'est cela cette �mondialisation financi�re� qui est le nom de l'�tape � laquelle est parvenu un capitalisme ultra-lib�ral qui renvoie l'humanit� aux lois de la jungle. Malheur aux plus faibles ! On s'habille presque partout pareil � travers le monde. On regarde les m�mes programmes de t�l�vision. Les enfants ont les m�mes jeux. On est connect� de la m�me mani�re. L'uniformisation du consum�risme, la g�n�ralisation des besoins impos�s comme une fatalit� par les forces de l'argent ne r�duisent en aucun cas les in�galit�s et l'illusion de l'�galitarisme par l'acc�s � la technologie domestique comme la t�l�phonie mobile ne r�sorbe gu�re les profondes in�galit�s entre pays et � l'int�rieur de chaque pays. Qu'on veuille bouger est naturel. Pourquoi alors le monde d�velopp�, qui jette apr�s usage, se calfeutre-t-il dans une frilosit� de grand-m�re ? De toute �vidence, les enjeux �lectoraux, comme en France, p�sent davantage que tout le reste. En voyage au Mali, o� la fragilit� sociale est suffisamment grande pour que la d�magogie ne passe pas, Sarkozy s'est fait huer � qui mieux mieux. C'est la ran�on de la morgue. Spencer Wells, qui dirige Genographic, une �quipe internationale qui retrace les migrations humaines par la g�n�tique, affirme que les analyses men�es � ce jour montrent que l'humanit� est n�e en Afrique de l'Est, entre le Kenya et l'Ouganda il y a 60 000 � 100 000 millions d'ann�es. La pr�sence du chromosome Y prouve que George Bush comme Ronaldihno descendent de cette population. Il a fallu de sacr�es migrations pour en arriver l�. �a a march�, depuis. Et dans cette marche, que vaut une loi ?

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