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OPERATION �PIEDS PROPRES� EN ITALIE
L'apr�s-Coupe du monde ou les lendemains qui d�chantent
Publié dans Le Soir d'Algérie le 10 - 07 - 2006

Fait-il seulement la diff�rence entre un penalty et un coup franc ? Pas s�r. Francesco Saverio Borrelli le reconna�t volontiers : il ne conna�t rien au football. Ce magistrat italien � la retraite a pourtant boucl� en trois semaines son enqu�te sur ce que Sepp Blatter, pr�sident de la F�d�ration internationale de football (FIFA), qualifie de �plus grand scandale de tous les temps� dans le monde du ballon rond. L'homme a �t� choisi par les autorit�s sportives italiennes pour son exp�rience en mati�re de corruption, autre sport national.
Qui mieux que le coordonnateur des enqu�tes �mani pulite� � �mains propres��, au d�but des ann�es 1990 pouvait conduire en urgence une op�ration �pieds propres� dans le football italien gangren� par les combines ? Ses conclusions ont aliment� le �maxi-proc�s� du Calcio qui s�est ouvert le 20 juin au stade olympique de Rome. �S'il fait comme pour la politique, le Calcio est fini�, s'inqui�taient quelques bonnes �mes lors de sa d�signation. Lundi 19 juin, en remettant son rapport de 193 pages au procureur charg� du dossier de la F�d�ration italienne de football, Francesco Saverio Borrelli s'est montr� moins exp�ditif : �Le football n'est pas malade � la racine, mais seulement dans certaines ramifications, il peut gu�rir.� Les 7 000 pages d'annexes t�moignent cependant de la gravit� du mal. Il s'agit du dossier d'enqu�te � peine boucl� par le parquet de Naples, dans lequel 37 personnalit�s du football sont mises en examen pour �association de malfaiteurs en vue de fraude sportive�. Sans pr�judice des autres enqu�tes p�nales en cours � Rome, Turin et Parme sur les malversations du Calcio, c'est ce volet qui motivera les �ventuelles sanctions sportives contre les 26 personnes et les 4 clubs impliqu�s (Juventus Turin, Milan AC, Fiorentina, Lazio Rome). Tout repose sur les milliers d'heures d'�coutes t�l�phoniques recueillies par la justice pendant la saison 2004-2005, en particulier sur les cinq t�l�phones portables de Luciano Moggi, directeur g�n�ral de la Juventus Turin. Cet homme t�l�phonait jour et nuit : une moyenne de 416 communications par jour, soit une toutes les deux minutes. D�s que la presse a publi�, d�but mai, des extraits de ses conversations, tout le Calcio s'est effondr�, comme min� de l'int�rieur. Les plus hauts dirigeants de la F�d�ration de football (FIGC), ses meilleurs arbitres, ses clubs les plus prestigieux, sans oublier quelques personnalit�s politiques, des journalistes de renom et des joueurs vedettes, ont �t� engloutis en quelques jours par une immense d�ferlante de soup�on, d'amertume et d'indignation. �Les tifosis ont �t� victimes d'une grande duperie�, a r�sum� le juge Borrelli.
Haro sur la Juventus, cette "vieille dame indigne"
�Le football est une m�taphore importante de la situation dans notre pays ; ce qui s'y est produit met en relief la profondeur de la crise �thique dans tous ses aspects�, a d�clar� Romano Prodi, le nouveau chef du gouvernement, en faisant un parall�le avec la moralit� en politique et dans le monde des affaires. Le �syst�me Moggi�, comme on l'appelle d�sormais, a infect� l'ensemble du Calcio. Celui que l'on a fini par surnommer �Lucky Luciano�, du nom d'un c�l�bre chef mafieux de l'apr�sguerre, est un ancien chef de gare devenu en vingt ans le dirigeant le plus puissant du sport italien. Gr�ce � son entregent, il a tiss� un r�seau d'amiti�s et de complicit�s enti�rement d�di� � la r�ussite de la Juventus, cette �Vieille Dame�, jusque-l� tr�s digne, qui a gagn� son 29e championnat d'Italie le 19 mai. Ce nouveau troph�e pourrait rester tr�s �ph�m�re, de m�me que le pr�c�dent, obtenu en 2005 au terme de la saison vis�e par l'enqu�te judiciaire. Cette ann�e-l�, une vingtaine de matches auraient �t� �manipul�s�. On s'est aper�u que Luciano Moggi avait notamment le pouvoir occulte de choisir les arbitres des rencontres de championnat. Gr�ce � la complicit� active des deux responsables charg�s de d�signer les hommes en noir � la F�d�ration, les tirages au sort hebdomadaires ne devaient rien au hasard. Son plus fid�le relais �tait l'arbitre international Massimo De Santis, un inspecteur de la police p�nitentiaire de 44 ans qui devait repr�senter l'Italie au Mondial allemand. Pendant la saison 2004-2005, il fut appel� au moins douze fois pour d�nouer � coups de sifflet des situations d�licates pour la Juventus, ou des �quipes �amies�. Pour d�montrer ce syst�me de corruption, les enqu�teurs n'ont pas de preuves mat�rielles comme en 1980 pour le scandale des paris truqu�s du Totocalcio. Ils n'ont pas trouv� de valise pleine de billets, comme celle qui a �t� saisie, en 2005, dans la voiture d'un dirigeant de Venise prouvant que le pr�sident de G�nes avait �achet� le match de la mont�e en S�rie A. Ils parlent d'un �climat de corruption� entretenu par Luciano Moggi, gr�ce � un savant dosage de fortes pressions, de petits cadeaux et de menus services : �Sois tranquille, ton Luciano s'en occupe�, �tait l'une de ses phrases pr�f�r�es. Les �coutes ont montr� que m�me Giuseppe Pisanu, alors ministre de l'Int�rieur, lui avait demand� � avec succ�s � son aide pour le club de sa circonscription, en difficult� en quatri�me division. Pour un c�l�bre journaliste de t�l�vision, invit� � ne pas s'attarder sur les actions litigieuses favorables aux �Bianconeri� (blanc et noir, de la couleur de leur maillot), il �tait question d'une montre en or. Pour certains dirigeants, des ristournes sur des voitures Fiat ou un coup de pouce pour contourner la liste d'attente chez Maserati. Toute la puissance du groupe Agnelli, fondateur du club turinois, �tait mise � profit par �Lucky Luciano� pour �tendre son r�seau d'oblig�s. Pour leur d�fense, les nombreux arbitres impliqu�s ont plaid� que �le syst�me� pouvait briser leur carri�re. L'emprise de la �Coupole�, un terme emprunt� au langage de la mafia pour d�signer son noyau dirigeant, s'est �tendue � d'autres clubs, aujourd'hui dans le collimateur de la justice sportive. La Fiorentina (Florence) et la Lazio (Rome) sont suspect�es d'avoir n�goci� entre elles pour arranger des matches � la fin de la saison 2004-2005. Les fr�res Diego et Andrea Della Valle, dirigeants du club toscan, plaident �la l�gitime d�fense�, s'estimant �victimes� d'un syst�me qu'ils ont combattu ouvertement d�s leur arriv�e dans le Calcio en 2002.
Berlusconi dans le collimateur des juges
�La Fiorentina pourrait b�n�ficier de circonstances att�nuantes car l'�quipe a �t� massacr�e par les arbitres pendant les deux tiers du championnat�, a admis r�cemment Mario Staglian, un ancien responsable de la commission enqu�tes de la F�d�ration. Etait-il impossible de r�sister au syst�me mis en place par Luciano Moggi ? C'est la d�fense de la plupart des clubs et des personnalit�s impliqu�s dans l'affaire, en particulier le puissant Milan AC, propri�t� de Silvio Berlusconi, qui se pose en victime. L'un des cadres du club milanais, Leonardo Meani, figure pourtant en bonne place dans les �coutes t�l�phoniques �pluch�es par la justice. A un arbitre docile, il promet �des implants capillaires dans une clinique en Suisse�. Dans une conversation avec un responsable de la Commission nationale des arbitres, il ne d�col�re pas contre un juge de touche : �Je ne veux plus jamais ce type, je ne l'ai jamais demand� ni voulu. Dis � tes juges de touche de faire tr�s attention jusqu'� la fin du championnat. Galliani est furieux. Envoie-moi deux intelligents mercredi contre le Chievo.� Adriano Galliani, c'�tait le patron du Milan AC, celui qui a g�r� le club quand Silvio Berlusconi, devenu pr�sident du Conseil, a laiss� la pr�sidence. Mais il �tait aussi jusqu'� ces derniers jours le pr�sident de la Ligue professionnelle de football, qui attribue notamment les droits t�l�vis�s. Enfin, il est cadre dirigeant chez Mediaset, le groupe de t�l�vision de la famille Berlusconi. A lui seul, il symbolise l'immense conflit d'int�r�ts sur lequel est b�ti le Calcio. �Ce n'est pas la Juventus qui a le pouvoir dans le monde du football, qui poss�de les t�l�visions et les droits t�l�vis�s, c'est le Milan AC et Mediaset�, s'est d�fendu Luciano Moggi lors de son interrogatoire. L'enqu�te a montr� que le Milan AC avait aussi ses entr�es � la Commission des arbitres, par l'interm�diaire de l'incontournable secr�taire, Maria Grazia Fazi, une proche de Luciano Moggi qui jouait en r�alit� un double jeu. Le club de Silvio Berlusconi a-t-il �t� contraint d'organiser un contrepouvoir face � celui de la Juve ? Ou est-ce le contraire ? En tout cas, les deux �quipes ont eu un parcours li�. En quinze ans, seulement deux titres de champion d'Italie leur ont �chapp� (7 pour la Juventus, 6 pour Milan). La Sainte- Alliance aurait �t� scell�e en mai 1994 quand Luciano Moggi et Antonio Giraudo ont rejoint la �Vieille Dame�. Il y a quelques mois encore, le club de Silvio Berlusconi courtisait les deux dirigeants turinois dans l'espoir de les embaucher. �Il y avait un pacte de sang entre Galliani, Moggi et Giraudo�, a confi� aux juges l'ancien directeur sportif de l'AS Rome, Franco Baldini. Selon lui, le �duopole� Milan AC-Juventus Turin a b�n�fici� de l'actif soutien du pr�sident de la F�d�ration, Franco Carraro, lui aussi d�f�r� devant le tribunal sportif. �Aucun autre championnat au monde n'a connu une solidarit� telle que celle qui a uni les deux �quipes au niveau industriel, politique et sportif�, r�sume le quotidien romain Il Messaggero. Pourtant, malgr� la gravit� des charges, un vent d'indulgence a commenc� � circuler dans le milieu, encourag� par les bons d�buts de l'�quipe d'Italie au Mondial, qui est m�me arriv�e � se qualifier pour la finale. Au coup de sifflet final, l'amnistie ? Silvio Berlusconi, � nouveau pr�sident du Milan AC, estime que l'Italie du football n'a aucun int�r�t � fouiller trop profond : �Ou c'est la faute de tous, ou c'est la faute de personne.�
Arte d�programme un documentaire mettant en cause la Fifa
Le monde du ballon ne tourne pas tr�s rond. C'est ce qu'ambitionnaient de montrer deux documentaires sur de suppos�es magouilles de la F�d�ration internationale du football (FIFA), qui devaient �tre programm�s, mercredi 28 juin, lors d'une soir�e �Thema� d'Arte intitul�e �Carton jaune pour la Fifa�. Les t�l�spectateurs d'Arte ne la verront pas : l'�mission a �t� d�programm�e par la cha�ne. Raison officielle : le second film, Quand la Fifa dicte sa loi � l'Allemagne, r�alis� par Martina Bosse, n'est pas termin�. Ce documentaire montre comment la f�d�ration �a impos� son marketing, fait rebaptiser des stades, install� des tribunes sp�ciales pour le pr�sident de la Fifa, demand� divers privil�ges pour ses sponsors et jou� un r�le douteux dans l'attribution des billets�, selon le r�sum� communiqu� par Arte. En fait, c'est le premier film, For the Good of the Game ?, qui a pos� probl�me. Le service juridique de la cha�ne allemande ZDF, qui fournissait les programmes ce soir-l�, souhaitait valider les informations contenues dans ce film de la BBC, adaptation du livre Carton rouge pour la Fifa(voir �Le Soir Corruption� du 5 juin 2006), du journaliste britannique Andrew Jennings (paru en France le 4 mai aux Presses de la cit�). La Fifa avait saisi le tribunal cantonal de Zurich, o� est install� son si�ge, pour que l'ouvrage soit interdit de publication et de distribution en Suisse. La ZDF a pr�f�r� se r�tracter pour ne pas faire de vagues et ne pas encourir de poursuites judiciaires. �On le regrette, commente Emmanuel Suard, directeur adjoint des programmes d'Arte. On esp�re trouver une autre fen�tre de diffusion, � la rentr�e ou lorsque la Fifa d�cidera du prochain lieu de la Coupe du monde.� La cha�ne anglaise BBC One, elle, n'a pas h�sit� : elle a diffus� le film controvers� d�s le 11 juin dernier.


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