Les pr�visions du ministre de l�Agriculture annonc�es � la veille du mois de Ramadhan concernant une baisse concr�te des prix d�s la premi�re semaine de ce mois sacr� ne sont toujours pas v�rifiables dans les diff�rents march�s de fruits et l�gumes de la ville de Constantine. L�offre est abondante, mais les prix ne sont pas � la port�e de toutes les bourses. Et si la cotation du pr�t-�-porter dispute cette flamb�e aux prix des fruits d�s la mi-Ramadan, il n�en demeure pas moins que le diktat des sp�culateurs demeure imperturbable. Commerces occasionnels en croissance � Boumezou Au march� de Boumezou, les vendeurs, �r�guliers ou saisonniers�, affichent pratiquement les m�mes prix. Les vendeurs � la sauvette �coulent leurs marchandises au vu et au su de tous. �Aucune action n�a �t� entreprise par les pouvoirs publics pour mettre fin � ces commerces occasionnels, qui p�sent lourd sur nos affaires�, proteste un l�gumier au march�. En tout �tat de cause, la marchandise ne fait pas d�faut, �tout est disponible, mais pas � la port�e de tout le monde�, mart�le un quinquag�naire, portant un couffin quasiment vide devant les escaliers menant vers la sortie du march�. Le prix des patates est de 50 DA le kilo, les tomates sont � 45 DA, la salade est c�d�e � 80 DA, et le cornichon est � 60 DA. �Les prix des l�gumes, produits indispensables pour pr�parer la rupture du je�ne, sont exorbitants, l�oignon est c�d� � 20 DA le kilo ! Qu�en est-il des fruits ? Que peuvent faire les pauvres pour s�approvisionner ?� r�clame un p�re de famille, �puis� par la faiblesse de son pouvoir d�achat. La hausse des prix subsiste au march� de �Ferrando� Au march� des �Fr�res-Battou�, sis au quartier de Saint-Jean, les l�gumiers jurent par tous les saints que les prix sont d�cid�s au niveau des march�s de gros. �Nos prix sont corrects, et ce n�est pas de notre faute si les grossistes fixent le prix de la pomme de terre � 46 DA le kilo. Je crois que personne, parmi les d�taillants, ne peut c�der le kilo � moins de 60 DA, compte tenu des charges multiples( loyer, imp�ts, �lectricit�)�, soutient un d�taillant au march�. Ici, les commer�ants attestent qu�il y a une baisse relative sur l�ensemble des l�gumes par rapport au d�but du mois sacr�. �Mise � part la pomme de terre, peu disponible sur le march�, les prix des autres l�gumes ont relativement diminu� en comparaison avec les prix appliqu�s il y a une semaine�, fait observer un autre d�taillant. Les consommateurs, eux, ne partagent pas cette opinion. Le constat de ces derniers est largement contest�. �Je crois que la baisse de 5 ou 10 DA sur les prix de produits c�d�s � 70 ou 80 DA ne se fait sentir par personne�, r�torque une femme qui peine � remplir son panier. Ce march� accueille pourtant une client�le relativement ais�e et pench�e � ne discuter que la qualit� du produit. Autant dire que la flamb�e des prix ne s�est pas faite sentir uniquement par les moins nantis. �Souk El Asser� : le march� des pauvres n�est pas �pargn� A Souk El Asser, le plus populaire des march�s de Constantine car fr�quent� notamment par les pauvres et les petites bourses, les prix sont moins chers. La diff�rence peut s��lever jusqu�� 20 DA sur les prix de la pomme de terre et de la salade. N�anmoins, la qualit� est inf�rieure � celle des produits expos�s dans les autres march�s de la ville. Contrairement aux l�gumes, les prix des fruits ont �t� revus � la hausse. Les raisins et les poires, vendus � 65 DA le kilo il y a une semaine, sont c�d�s � 75 DA le kilo sinon plus. Selon Brahim, un fruitier au march� de Souk El Asser, �cette hausse des prix est due, d�une part, � la diminution des stocks de certains produits, les bananes et les pommes notamment, et, d�autre part, elle se justifie par le retard engendr� dans la r�colte des fruits saisonniers, l�orange et la mandarine en l�occurrence. Certains parlent de sp�culation � l�approche de l�A�d. �Les revendeurs imposent leur jeu irr�gulier, ils stockent la marchandise et l��coulent par de petites quantit�s. De plus, les interm�diaires sont toujours l�. Le d�taillant s�approvisionne rarement � la source en raison du monopole impos� par ces derniers. C�est ce qui fait augmenter les prix�, continue � expliquer Brahim. Lyas Hallas