Les islamistes somaliens ont r�clam� mercredi un report des pourparlers de paix avec le gouvernement de transition, bloqu�s depuis lundi � Khartoum, pour permettre � une mission d'enqu�te internationale de v�rifier la pr�sence ou non sur le sol somalien de troupes �thiopiennes. "Une mission d'enqu�te devrait �tre envoy�e en Somalie (...) afin d'�valuer la situation sur le terrain", a affirm� � la presse � Khartoum le chef de la d�l�gation islamiste, Cheikh Ibrahim Hassan Adow, qui a demand� un ajournement des discussions de paix le temps que cette mission fasse son travail. "Nous sommes pr�ts � attendre (ici) la mission d'enqu�te si cela prend tr�s peu de temps, mais si cela prend une semaine, il est possible que nous rentrions chez nous avant de revenir", a poursuivi M. Adow, �galement en charge des Affaires �trang�res au sein du mouvement islamiste. La troisi�me phase des pourparlers de paix intersomaliens, qui aurait d� s'ouvrir lundi, �tait toujours bloqu�e mercredi dans la capitale soudanaise malgr� les efforts des m�diateurs et des repr�sentants de l'Union africaine (UA), de la Ligue arabe - m�diatrice dans les n�gociations -, des Nations unies, de l'Autorit� intergouvernementale pour le d�veloppement (Igad) et du Groupe de contact sur la Somalie. Lundi, les tribunaux islamiques ont une nouvelle fois accus� l'Ethiopie voisine de leur avoir "d�clar� la guerre" et d'avoir lanc� une incursion militaire en Somalie. Dans le m�me temps, le gouvernement de transition a r�guli�rement accus� l'Erythr�e de soutenir les islamistes. Ces accusations mutuelles empoisonnent le climat de cette troisi�me phase de pourparlers. L'Ethiopie, qui s'inqui�te de la mont�e en puissance des islamistes, a constamment d�menti l'envoi de troupes en soutien au gouvernement de transition, mais a reconnu avoir d�p�ch� des instructeurs militaires � Ba�doa, si�ge des institutions de transition somaliennes. D�but ao�t, Asmara avait "rejet� fermement" les accusations selon lesquelles elle soutiendrait les islamistes et aurait envoy� 2.000 hommes en Somalie. Les Etats-Unis ont mis en garde lundi l'Ethiopie et l'Erythr�e contre la tentation de se mener une guerre "par procuration" en Somalie en attisant les tensions entre le gouvernement de transition soutenu par Washington et les islamistes. L'Ethiopie et l'Erythr�e entretiennent des relations extr�mement tendues depuis qu'une guerre frontali�re les a oppos�es de 1998 � 2000. M. Adow a �galement estim� que la mission d'enqu�te ne pourrait pas comporter de repr�sentants d'aucun des sept pays membres de l'Igad, car cette organisation est "devenue une marionnette de l'Ethiopie". L'Igad - compos�e du Kenya, de l'Ouganda, du Soudan, de l'Erythr�e, de l'Ethiopie, de Djibouti et du gouvernement somalien - a re�u mandat de l'UA pour d�ployer une force de paix en Somalie, une option cat�goriquement rejet�e par les islamistes et qui divise profond�ment l'Igad. Interrog� sous couvert d'anonymat, un m�diateur de la Ligue arabe a jug� mercredi cette proposition int�ressante. "Cela permettrait d'apporter de la confiance entre eux et la communaut� internationale, mais ils doivent d'abord s'accorder sur un cadre avant la mission elle-m�me", a-t-il jug�. Ce troisi�me round de n�gociations intervient apr�s la violation de deux accords int�rimaires conclus en juin et septembre par les islamistes - qui contr�lent la majeure partie du sud et du centre de la Somalie - et les institutions politiques somaliennes, en place depuis 2004 et qui ne parviennent pas � r�tablir l'ordre dans le pays, en guerre civile depuis 1991. Sur le terrain, la tension restait vive mercredi: les milices des islamistes somaliens et les troupes gouvernementales ont multipli� des exercices militaires dans le centre de la Somalie, alors qu'une nouvelle ville est tomb�e mardi aux mains des islamistes.