Les plaidoiries de la partie civile, qui ont d�but� samedi apr�s-midi, ont pris fin hier aux environs de 15h. M�me si le proc�s actuel ne juge pas les six principaux accus�s, dont le p�re et ses trois fils Kharoubi, �tant tous en attente de la r�ponse de la Cour supr�me quant � leur pourvoi en cassation, les avocats de la partie civile n�ont pas cess� de parler de ces absents �pr�sents�, qui sont au c�ur m�me de l�affaire. D�o� l�aspect incomplet et compress�, selon les dires de l�un de ces avocats, de ce dossier qui est d�battu depuis le 27 janvier 2007 en l�absence de ses principaux �acteurs�. Le premier avocat � intervenir pour d�fendre les int�r�ts de la BEA, en l�occurrence Me Louhibi, n�a pas h�sit� � qualifier la proc�dure du pourvoi � laquelle avait eu recours l�un des principaux accus�s en fuite comme suit : �L�accus� Ahmed Kharoubi s�est �pay� le luxe d�un pourvoi en cassation alors qu�il se trouve en fuite, ce qui va faire date dans les annales de la justice.� Une affaire que l�avocat de la partie civile consid�re comme �tant tout � fait exceptionnelle et qui sort de l�ordinaire de par les montants faramineux dont il est question, ainsi que les m�thodes douteuses et frauduleuses � travers lesquelles a eu lieu le pr�judice caus� � la BEA. Pour lui la distinction est claire dans ce dossier, il y a les accus�s qui sont les v�ritables cerveaux et les autres les jeunes commer�ants. �A travers l�utilisation de ce circuit, des traites avalis�es, dira l�avocat, par une seule et m�me banque, suivi de leur escompte, sans oublier le recours aux ch�ques vis�s sans provision et autres bons de caisse, ils ont couru le risque de mettre la BEA en danger et ce, sans aucune limite ni �tat d��me, puisque les faits remontent aux ann�es 1990, o� le terrorisme faisait des ravages dans le pays, pendant ce temps, eux remplissaient leurs poches en puisant dans l�argent de l�Etat et donc du peuple�. S�agissant de l�arrangement � l�amiable entre la BEA et la BCIA, Me Louhibi en a parl� avec beaucoup d�aisance ayant pris part d�s le d�but aux pourparlers pour r�gler le litige. Il dira � la cour : �Nous avons tout tent�, rencontres, d�bats, discussions, en somme, tous les moyens l�gaux furent utilis�s par la BEA. Seulement la BCIA voulait le beurre et l�argent du beurre.� Il pr�cisera que dans l�int�r�t de la BEA, l�arrangement � l�amiable lui aurait �t� plus profitable pour r�cup�rer son argent, ce n�est s�rement pas dans son int�r�t, ajoute-t-il, � ce que tous ces gens soient en prison�. Tout en reconnaissant qu�il y a bien eu la complicit� de quelques cadres de la BEA (accus�s dans l�affaire) qui chacun le concernant avait une part de responsabilit�. �Les voyants indiquaient bien le rouge, mais ils ont pris part tout de m�me � cette manigance, n�ayons pas peur des mots, il y avait des complicit�s � la BEA, � travers ces personnes; d�s lors, il �tait question d�association de malfaiteurs�, dira-t-il. Concernant l�expertise remise en question par la d�fense, Me Louhibi dira : �Tout au long de son t�moignage l�expert fut malmen� par les avocats de la d�fense, je vous le dis en tant que partie civile : cette expertise c�est du b�ton ! Et l�expert a bien d�montr� � la cour qu�il ma�trise parfaitement son contenu.� Pour sa part, Me Ben Blel, a tout d�abord tenu � r�pondre � une question que n�avait de cesse pos�e la d�fense, � savoir �contre qui la BEA avait-elle d�pos� une plainte ?� Il nommera un � un tous les 43 accus�s pr�sents. L�intervenant qualifie l�affaire par son aspect purement r�fl�chi et pr�m�dit�. Le recours, dit-il, �� ces trois syst�mes : les traites avalis�es, les ch�ques certifi�s frauduleusement et les avances sur titres, �taient mis en place afin de parvenir � puiser dans les caisses de la BEA.� Pour l�avocat, il n�y a pas de hasard dans cette affaire, il y avait, dit-il, �dans ce club des milliardaires, ceux qui l��taient d�j� et ceux qui voulaient le devenir par tous les moyens. Il n�y avait aucun hasard il y avait les cerveaux de l�affaire et �les soldats� charg�s de l�ex�cuter�. Il insistera sur le fait que sans l�incident de paiement, les dessous de toute cette affaire qui �tait au-del� des 41 traites n�auraient jamais pu �clater au grand jour et le pr�judice aurait �t� sans limite. La suite des quatre autres plaidoiries, a �t� ax�e sur des points autres que ceux pr�sent�s par leurs confr�res. Chacun ayant plaid� un volet bien pr�cis de l�affaire pour une d�fense compl�mentaire avec au bout une seule interrogation qui demeure en suspens : �O� sont pass�s les 1300 milliards soutir�s � la BEA ?� Selon les propos de ces avocats, �l�argent du pr�judice s�est �vapor� et on ignore o� il se trouve � ce jour.� Le dernier � prendre la parole pour d�fendre les int�r�ts de la BEA, a �t� Me Selini, qui dira � la cour qu�� ce jour, la BEA n�a pas pu r�cup�rer ne serait-ce qu�un pour cent de son pr�judice. Puisque, dit-il, toutes les op�rations bancaires se sont faites en l�absence de transactions commerciales. Le subterfuge consistait � la cr�ation de liquidit�s au nom de projets fictifs et imaginaires.� Pour l�avocat, le premier responsable ayant permis ces op�rations frauduleuses n�est autre que Adda El Arbi, ex-directeur de l�agence Yougoslavie, qui, dit-il, �n�a pas trouv� mieux que de d�vier vers le mauvais chemin apr�s trente-quatre ans au sein de la BEA. Tous les accus�s doivent assumer leur trahison envers tout un peuple et toute une m�moire, celle de ceux qui ont sacrifi� leur vie pour que l�Alg�rie soit libre et fi�re de ses richesses�.