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ALORS QUE LES NOTABLES DU VILLAGE PENSAIENT AVOIR DESAMORCE LA SITUATION
Ka�s retient son souffle De notre envoy� sp�cial, Lyas Hallas
Publié dans Le Soir d'Algérie le 10 - 03 - 2007

Un calme pr�caire r�gnait jeudi dans la localit� de Ka�s, situ�e � 22 km � l�ouest de Khenchela sur la RN88 menant vers Batna. Les appr�hensions qui entouraient la c�r�monie d�enterrement des deux jeunes, morts par balles, tir�es par des gendarmes mardi et mercredi derniers, dans des circonstances dramatiques, se sont en effet estamp�es. Les autorit�s locales ont jou� la carte des notables pour redresser la situation.
La r�gion compte trois tribus, � savoir Ouled Sa�d, Ouled Lamamera et Ouled Oudjana. La notori�t� des chefs de famille est influente � Ka�s. Dans la journ�e de mercredi, des �meutiers avaient pris d�assaut le si�ge de la compagnie de la Gendarmerie nationale de Ka�s. Bilan : plusieurs bless�s parmi les manifestants et les forces de l�ordre dans des affrontements d�une rare violence. La situation a connu d�autres �chauffour�es, jeudi apr�s-midi et il fallait d�tourner le cort�ge fun�raire de Ka�s pour �viter le pire. La journ�e d�hier (vendredi) a connu elle aussi son lot de heurts. Une autre escalade n�est pas � �carter.
Retour � Ka�s au lendemain du drame : un calme pr�caire
Il �tait 7h30. A quelques kilom�tres de Ka�s, le taxi s�est arr�t� et un homme, la quarantaine, accompagn� d�un gosse portant un cartable en bandouill�re mont�rent dans la voiture. D�embl�e, le p�re, sceptique quant au d�roulement des �tudes aux �coles du village, s�inqui�te pour son fils et suscite l�int�r�t du chauffeur qui d�clarait n��tre au courant de rien. Le passager raconte sa version des �meutes qui ont secou� cette localit�, suite � la mort du jeune Fatah Ben El Eulmi dans la nuit de mardi � mercredi vers 23h, par une balle sortie du pistolet automatique d�un gendarme. Il affirme qu�une foule impressionnante a pris d�assaut le si�ge de la compagnie territoriale de la Gendarmerie nationale de Ka�s d�s la matin�e de mercredi pass�. Une manifestation qui a provoqu� la riposte �nergique des uniformes verts et occasionn� un autre mort, Sofiane Belhafsi en l�occurrence, qui se trouve �tre l�ami intime de F. B., la premi�re victime. En ce jeudi matin, Ka�s semble renouer avec la qui�tude. Une qui�tude pesante tant les appr�hensions du pire �taient palpables chez les badauds. Hormis quelques d�tritus et ce qui reste d�un pneu br�l� � c�t� du portail du si�ge de la GN, tout a �t� balay� par les agents de l�ordre et les services de la commune. Le vent, qui souffle du c�t� du mont de A�n Mimoun, planqu� au sud-est de ce village paisible, n�a pas emp�ch� les gens de Ka�s de reprendre leurs activit�s habituelles. Certains photocopient la une d�un canard qui a fait son ouverture sur les �v�nements de Ka�s. La localit� est mal desservie par les diffuseurs de la presse nationale. Et certains titres ont tr�s vite disparu des �talages des buralistes. L�odeur du geni�vre ( el arar) agresse les passants � l�entr�e de chaque caf�. A l�int�rieur, tout le monde chuchote le m�me sujet : la mort des deux jeunes qui, d�apr�s les habitants de Ka�s, �taient les �chouchous� du village. Ces derniers sont des descendants de Ouled Si Zerara, un tentacule de la tribu de Ouled Sa�d. C�t� Ben El Eulmi, Abdelaziz, un proche du d�funt Fatah et P/APC de Ka�s sous la casquette du FLN, s�est d�clar� occup� par le transfert du cadavre de Sofiane Belhafsi au service de la m�decine l�gale du CHU de Batna pour l�autopsie. Abdelhafid, le guide des Ben El Eulmi, a indiqu� que l�essentiel pour lui n�est pas la cause de l�accident mais de discuter comment pr�server Ka�s. C�t� Belhafsi, l��motion �tait � son paroxysme. Les proches du d�funt Sofiane qui ont affirm� que leur cousin est mort par des balles r�elles, se sont indign�s �des abus des gendarmes�. Son fr�re a�n� a accus� le chef de brigade de Ka�s de corruption et m�me de violer des domiciles sans mandat de perquisition. �Il se prend pour un sh�rif !� se plaint-il. Un jeune proche de Sofiane affirme que �l�assassinat � de l�enfant des Ben El Eulmi rel�ve de �la hogra� car, selon ses termes, �il n�y a pas de couvre-feu � Ka�s qui emp�che les gens � circuler la nuit, nous n�avons jamais v�cu une telle situation m�me lors des ann�es du terrorisme�. Durant cette matin�e, les notables se sont r�unis sous l��gide des autorit�s locales et d�nonc� la violence. Les chefs des familles Ben El Eulmi et Belhafsi, de leur c�t�, ont tenu des r�unions avec leurs proches en les exhortant � garantir le calme.
Les faits : deux versions aux antipodes
La version la plus r�pandue parmi les habitants de Ka�s est accablante. Selon cette derni�re, les trois jeunes faisaient le tour du village � bord d�une Renault M�gane blanche, appartenant au patron du conducteur, un entrepreneur r�pondant aux initiales K. O. Ils auraient fait demi-tour � l�approche d�un v�hicule de la GN en patrouille au village. Les gendarmes prennent en chasse le v�hicule. Un gendarme use alors de son arme � feu et touche Fatah Ben El Eulmi qui occupait le si�ge arri�re. Il d�c�dera sur le coup. Le v�hicule est alors intercept� et les gendarmes de bastonner les camarades avant de regagner leur unit�, selon la m�me version. La voiture suspecte se dirigera alors vers l�h�pital. Selon le gardien de nuit de cette structure sanitaire, retrouv� � la salle d�attente de la compagnie de la GN, ces jeunes lui ont affirm� qu�il s�agissait d�un accident. Ils ont laiss� F. B. aux urgences avant de s�en aller. Le lendemain, les compagnons de F. B. ont �t� arr�t�s par la GN et la nouvelle de sa mort a provoqu� un rassemblement de jeunes en col�re qui se transformera aussit�t en procession en direction de l�unit� de gendarmerie. Tous les commerces ont ferm� au risque d��tre saccag�es. La RN88, qui est l�avenue principale de Ka�s, a �t� barricad�e par des troncs d�arbres et des pneus br�l�s, jusqu�� 13h. Et si les �l�ments de la s�ret� et avec l�apport des sages du village ont pu pr�server la mairie et d�autres immeubles publics, ils n�ont pas su dissuader la foule � s�en prendre au si�ge de la GN ni de parer � la destruction des plaques de signalisation et les lampadaires de l��clairage public sur leur chemin. Certains accusent les gendarmes d�avoir ripost�, en plus des bombes � gaz lacrymog�ne et des balles en caoutchouc, en utilisant de la munition r�elle. D�autres citoyens �voquent par contre la l�gitime d�fense du fait que �les �meutiers ont tent� de d�truire leur caserne qui abritait �galement leurs familles�. Bilan : la mort de S. B. et une dizaine de bless�s dont son voisin Lotfi Nezzer, un gamin de 13 ans. Une balle en caoutchouc s�est log�e dans la nuque. D�apr�s des sources officielles, son �tat de sant� s�am�liore apr�s qu�il ait subi une intervention chirurgicale le jour-m�me dans une clinique priv�e � Khenchela. �Le nombre de bless�s est plus important. La majorit� d�entre eux ne se sont pas soign�s � l�h�pital craignant de voir leurs noms cit�s au cours de l�enqu�te �, a ajout� un t�moin oculaire. N�anmoins, la version des faits, selon un policier de Ka�s, est diff�rente. Les gendarmes �taient en barrage � la sortie ouest de Ka�s sur la RN 88 menant vers Batna au moment o� la M�gane qui se dirigeait vers le village avait d�vi� le point de contr�le et pris le chemin de la cit� Jugurtha, un lotissement en phase d�expansion d�pourvu d��clairage public. Un 4x4 de la GN l�a poursuivie sans que ses occupants daignent se soumettre aux sommations d�usage. Le drame �tait d�s lors in�vitable apr�s l�intervention des gendarmes. �C�est une bavure !� Il pr�cisera par ailleurs, que deux unit�s de la police anti�meute, de Batna et T�bessa, avaient rejoint la police de Ka�s mercredi vers 13h ce qui a permet � ma�triser de la situation. A 17h du m�me jour, la route a �t� ouverte apr�s de violents affrontements avec les �meutiers. Les heurts se poursuivront cependant jusqu�� 23h par des jets de projectiles incessants c�t� �meutiers et la riposte des brigades anti�meute qui ont us� notamment de bombes lacrymog�nes. �Des bandits auraient profit� de la situation pour braquer des citoyens � la p�riph�rie du village en utilisant des armes blanches�, ajoute notre interlocuteur. La police a proc�d� d�ailleurs aux arrestations de 4 braqueurs. Du c�t� de la GN, aucune information n�a filtr� sur le sujet. L��tat-major du cinqui�me commandement r�gional �tait � Ka�s. Devant l�immeuble en face de la compagnie de Ka�s, un locataire refuse de se prononcer. �J��tais absent. Regardez les murs, c�est tout ce que je peux dire�, se contente-t-il de murmurer. Son frangin, un �colier du primaire, affirme pour sa part que tous les �l�ves ont �t� retenus jusqu�� 13h. Le voisin, lui aussi, a d�clar� qu�il n�habite pas le coin. Deux trous de presque un centim�tre de diam�tre �taient visibles sur le mur de ce b�timent � un m�tre du sol. Un quinquag�naire, apparemment familiaris� avec les armes � feu, r�v�le que c�est l�effet de balles d�un calibre d�au moins 7,62 mm, �un caoutchouc ne p�n�tre pas dans le mur au-del� de 20 m�tres�.
L�enterrement de toutes les appr�hensions
Le calme relatif de la matin�e a c�d� la place d�s le d�but de l�apr�s-midi de jeudi, aux premi�res �chauffour�es. Des groupuscules, constitu�s pour la plupart de jeunes de 15 � 17 ans, provoque le dispositif des brigades anti�meute d�p�ch�es � Ka�s. La rumeur qui circulait faisait �tat qu�une manifestation de la population de Ka�s �tait pr�vue lors de l�enterrement de F. B. et S. B., les d�pouilles mortelles des deux victimes �taient en effet en route vers Ka�s en provenance du CHU de Batna. La RN88 a �t� bloqu�e de nouveau. Les chemins de traverse de la cit� de l�Emir- Abdelkader, le c�ur du village de Ka�s, appel�e commun�ment la Dechra, se sont transform�s en un laps de temps en champ de bataille entre �meutiers et agents de l�ordre dans une escalade aussi impr�visible que dangereuse. Le gaz lacrymog�ne se fait sentir partout. Les autorit�s locales ont pu convaincre les familles des victimes de d�tourner le cort�ge fun�raire directement vers Hanchir Lazreg, � 15 km de Ka�s dans la plaine de Remila, o� se situe le cimeti�re familial. Vers 15h30, la situation semblait �tre ma�tris�e. La route nationale est de nouveau d�bloqu�e et le village commence � se vider au fur � mesure. Les gens ont pris la direction du cimeti�re. Le wali, le P/APW, les d�put�s de la wilaya et les autorit�s locales de Ka�s �taient tous pr�sents. Ils ont ax� les discussions sur les vertus de la sagesse en vantant la position des notables de la r�gion. � l�arriv�e des d�pouilles, la m�re et s�urs de Fatah Ben El Eulmi ont �mu les pr�sents en s�acharnant sur le cercueil du d�funt. C��tait le tuteur de la famille. Son p�re est mort il y a quelques ann�es et son petit fr�re est diab�tique�Retour au village. La vie peine a retrouver son cours normal et le calme qui y r�gnait semblait pr�caire � plus d�un titre. D�autres �chauffour�es entre manifestants et agents de l�ordre ont eu lieu d�ailleurs au courant de la journ�e d�hier (vendredi) � Ka�s qui retient toujours son souffle et o� l�on croise encore les doigts.


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