Elle est la surprise du chef ! Nomm�e garde des Sceaux, ministre de la Justice, Rachida Dati, 41 ans, est sous les feux de l�actualit�. Pr�f�r�e � un sarkozyste de longue date, Patrick Devedjian, l�ancienne porte-parole de Nicolas Sarkozy, durant la campagne pr�sidentielle, n�a pas tard� � figurer parmi les personnalit�s politiques les plus en vue de la vie politique fran�aise. Sa photo est � la une de nombreux journaux et magazines. Comment cette femme, issue d�une famille de 12 enfants, de p�re marocain et de m�re alg�rienne, a-t-elle r�ussi un parcours aussi fulgurant, et sans faute ? Comment, celle qui d�clare ne pas vouloir �tre la �Cosette ou l�Arabe de service�, a-t-elle �t� si vite propuls�e au-devant de la sc�ne politico-m�diatique en si peu de temps ? Doit-elle cette ascension irr�sistible � sa personnalit�, � son culot ou � une suite de bonnes rencontres ? Aux trois, certainement, mais aussi au fait qu�elle n�a jamais �t� une femme de gauche. Scolarit� primaire et secondaire brillante, c�est le moins que l�on puisse dire. Titulaire de deux ma�trises, en sciences �conomiques et en droit public, il lui fallait trouver quelqu�un qui lui mette le pied � l��trier. Ce sera chose faite quand, selon le Canard encha�n�, elle fait la connaissance, lors d�une r�ception � l�ambassade d�Alg�rie, de l�ancien garde des Sceaux, Albin Chalandon. Elle avait 21 ans. C�est le d�but d�une s�rie de rencontres qui va la mener jusqu�au pouvoir. Parmi celles-ci, Jean-Luc Lagard�re, patron de Matra et ami de Sarkozy, Pierre Bousquet, le patron de la DST (contre-espionnage), Jacques Attali, Bernard Kouchner, Simone Veil� Apr�s un stage chez Elf, elle entre � Matra o� elle r�ussit � se faire financer des �tudes pour l�obtention d�un MBA (Mast�re of business administration). On la retrouve ensuite � Londres, dans le service audit de la Banque europ�enne pour la reconstruction et le d�veloppement (Berd), puis en 1994-95, comme contr�leur de gestion et secr�taire g�n�rale du bureau d'�tudes sur le d�veloppement urbain � la Lyonnaise des eaux. De 1994 � 1997, elle est conseill�re technique � la direction juridique du minist�re de l'Education nationale. Avant sa rencontre avec Simone Veil qui lui conseille d�entrer � l�Ecole nationale de la Magistrature 1997-99). Commence alors une carri�re dans la justice o� elle est tour � tour, auditrice de justice au tribunal de grande instance de Bobigny, juge � la cour d'appel d'Amiens, avant d��tre nomm�e substitut du procureur au tribunal d'Evry. En 2002, elle devient conseill�re charg�e de l'immigration de Nicolas Sarkozy, pour qui elle travaille sur le projet de loi sur la pr�vention de la d�linquance, et se lie d�amiti� avec son �pouse, C�cilia, qui, dit-on, va la pousser dans sa carri�re. Rachida Dati veut r�ussir l� o� avant elle, Tokia Sa�fi et Azzouz Beggag ont �chou� : elle ne veut pas �tre une ministre-alibi, et veut �tre jug�e sur ce qu�elle est et ce qu�elle fait ! Dans sa mani�re tr�s �am�ricaine� de faire de la politique, Nicolas Sarkozy a trouv� en Rachida Dati, une sorte d��quivalent de Condoleezza Rice. A l�instar de George Bush, qui n�a pas h�sit� � nommer au poste de pr�sidente du Conseil national de la s�curit�, une femme de couleur partageant sa vision n�o-conservatrice du monde, avant de lui confier les r�nes du d�partement d�Etat, Nicolas Sarkozy a choisi Rachida Dati, non pas en raison de ses origines immigr�es, mais parce qu�elle partage les m�mes valeurs et positions droiti�res et n�olib�rales que lui. Comme lui, elle appartient � la droite dure, celle qui veut tout bousculer, � commencer par le droit � le retraite � 60 ans, la retraite par r�partition et la limitation du droit de gr�ve dans les services publics. C�est elle qui l�a conseill� en mati�re d�immigration, en mati�re de politique des jeunes. Et ce sera elle qui scellera les lois permettant � la droite fran�aise d�appliquer ses projets.