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CONSOMMER ET VENDRE
Les deux verbes conjugu�s au mois de Ramadan
Publié dans Le Soir d'Algérie le 18 - 09 - 2007

De nouvelles habitudes culinaires sont vite prises durant le mois de car�me. Chorba frik, lham lahlou, les briks et autres mets typiques au mois sacr� sont de mise sur la table du d�ner. Des habitudes rapidement investies par des commer�ants.
L�arriv�e du Ramadan est en fait propice aux bonnes affaires. Les petits m�tiers fleurissent un peu partout dans les quartiers populaires. Ils font �galement le charme de ce mois exceptionnel. Qui n�a pas vu son voisin reconverti en vendeur de persil ? Leur capital se r�sume � une petite table sur laquelle est dispos�e la modeste marchandise propos�e aux clients de Ramadan. Car, s�ils sont l�, c�est justement pour r�pondre � une demande sp�cifique durant le mois saint. �Tout au long de l�ann�e, je suis au m�me endroit avec mes amis, alors pourquoi ne pas profiter de cette occasion pour arrondir mes fins de mois ? � s�est exclam� un vieux retrait� vendant des pois chiches en sachets et des bottes de persil. �Cela fait partie du charme du mois sacr�. De pouvoir acheter les pains avec les diff�rentes saveurs, les kelbelouze et les autres mahenchas�, rel�ve une jeune femme fl�nant dans le march� du 1er-Mai. Des pois chiches tremp�s dans l'eau, aux bottes de persil vendues au d�tail en passant par les �pices et les diouls, sans oublier les sachets de cherbet de Boufarik rien de mieux pour d�salt�rer la soif de nos je�neurs. Tout est propos�. Disparus des �tals alg�rois, la trida pour la sp�cialit� constantinoise ou bien encore le berkoukous ont refait leur apparition. �C�est une fa�on d�encourager l��conomie du pays�, sourit une jeune maman en achetant des khetta�fs. �Les premiers jours, j�ai d� me contenter d�acheter des diouls chez un boulanger, mais les prochains jours, je vais m�en procurer chez la m�me femme que d�habitude�, a relev� une m�re de famille. Et d�ajouter : �Pour l�instant, au quatri�me jour de Ramadan, je n�ai pas pu encore r�gler mon emploi du temps pour pouvoir passer chez elle.� Pour elle, comme pour beaucoup d�autres, l�imp�ratif d�acheter chez un habitu� est une r�gle. �Les diouls sont les mati�res premi�res notamment pour fabriquer les briks tunisiennes et les bourak. Donc, je ne prends aucun risque pour leur achat.� La palme d�or reste l�incontournable matlouaa, le pain traditionnel. Impensable pour de nombreuses familles de s�en passer durant le mois de Ramadan. Au fil des ans, certains fabricants ont m�me r�ussi � constituer une v�ritable client�le. �Depuis trois ans, j�ai pris l�habitude d�en acheter directement chez une femme. Je m�y rends aux environs de 17 heures, et je r�cup�re mes matlouates toutes chaudes�, raconte un p�re de famille. Une autre d�marche de vente s�est m�me propag�e pour �couler ces pains. Il s�agit de la vente par le porte-�-porte. Apr�s avoir sonn� ou donn� de petites tapes sur la porte, de petites mains proposent d�acheter ces pains traditionnels. La plupart de ceux qui font cette d�marche ou qui les vendent surtout le long de l�autoroute sont des enfants ou des adolescents. Ces derniers, apr�s la sortie de l��cole, aident leurs parents � profiter de cette rentr�e d�argent suppl�mentaire. Une somme pratiquement insignifiante au vu des efforts consentis, mais des plus salutaires.
Meriem Ouyahia


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