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FARID BOUAROUR : �Le sentiment que la vie ne peut �tre qu�une photocopie�
Publié dans Le Soir d'Algérie le 08 - 11 - 2007

Votre ouvrage est un t�moignage. Cependant, vous avez opt� pour la forme romanesque et choisi de vous exprimer � la troisi�me personne � travers le personnage de Sa�d. Pourquoi ce choix ?
J�ai utilis� la 3e personne en l�occurrence Sa�d, pour rendre hommage � un ami victime de ce mirage que la France et l�Occident exercent sur des populations mat�riellement plus d�munies. C��tait un homme tr�s cultiv�, remarquable, aim� de tous. J�ai d�cid� d��crire ce livre apr�s sa mort. Nous avons fait nos �tudes ensemble � l�Universit� de Boumerd�s puis nous avons travaill� comme ing�nieurs � Sonatrach � Hassi-Mesaoud. J�ai quitt� l�Alg�rie au d�but de l�ann�e 1990. Quinze ans plus tard, le destin veut que nous nous rencontrions � Paris. Sa�d avait quitt� son poste d�ing�nieur en chef pour la France.
Vous d�noncez le principe de la loi fran�aise d�asile territorial. En quoi, selon vous, est-il pernicieux ?
La cr�ation de l�asile territorial en 1998 par les autorit�s fran�aises a induit beaucoup d�Alg�riens en erreur. Plus particuli�rement les intellectuels (journalistes, cadres, chercheurs, m�decins�). Elle a compl�tement d�stabilis� l��lite alg�rienne. Des milliers d�Alg�riens (plus particuli�rement les Kabyles) ont quitt� le pays. En France, ils d�couvrent que l�asile territorial n�a rien � voir avec l�asile constitutionnel ou conventionnel. Ces deux types d�asile permettent � toute personne pers�cut�e dans son pays en raison de son action en faveur de la libert� ou du fait de son appartenance � une ethnie, � un groupe social ou de ses opinions politiques ou religieuses, d�obtenir le statut de r�fugi�. Un statut qui leur conf�re un droit de s�jour durable. Les Alg�riens, eux, n�ont droit qu�� une demande d�asile territorial. Donc, dans le meilleur des cas, un droit de s�jour provisoire, �ventuellement renouvelable. En outre, pendant, la p�riode d�examen de sa demande, le demandeur d�asile n�a pas le droit de travailler. Cela peut durer d�un � deux ans. En r�alit�, la majorit� des �trangers qui demandent l�asile en France n�obtiennent ni l�un ni l�autre. Leur demande est rejet�e, et ils sont cens�s quitter le territoire fran�ais. Dans la plupart des cas, les d�bout�s de l�asile viennent rejoindre les rangs des sans-papiers. Et vous trouverez des m�decins livreurs de pizza, des ing�nieurs gardiens de parking, des chercheurs veilleurs de nuit� La premi�re g�n�ration d�immigr�s vit encore dans des ghettos. Leurs enfants remplissent les prisons.
Vous mettez en garde les candidats � l�immigration en dressant un tableau tr�s noir de l�exil en France. N�anmoins, vous avez choisi de vous y installer. N�y a-t-il pas contradiction ?
Il faut d�crire la r�alit� de l�exil et de l�immigration telle qu�elle est. Je ne suis pas de ceux qui cachent le soleil avec un tamis. Je pr�f�re parler d�immigration plut�t que d�exil. Les Alg�riens de France, du Canada ou des Etats-Unis d�Am�rique ne sont pas des exil�s. La plupart sont partis de leur propre gr�. Nous qui sommes �tablis depuis des ann�es en France, nous sommes en partie la cause de cet exode. Quand on rentre au bled, on vante la pluie et le beau temps alors qu�en r�alit�, on mange les restes des Fran�ais. C�est facile d�envoyer des photos sur lesquelles nous posons devant la tour Eiffel comme si ce patrimoine nous appartenait. Il ne nous appartient pas plus que ce d�cor fastueux que les photographes mettent en trompe l��il ! Dans les lettres qui accompagnent ces clich�s de r�ve, nous disons qu�� Paris la vie est facile ! �A bon mentir qui vient de loin ! Je vois la mis�re, le racisme et la discrimination � longueur de journ�e. Alors, j�utilise ma plume pour exprimer ma col�re, ma douleur et mon d�sarroi. Je n�ai pas de le�ons � donner, juste une description de la r�alit� des choses.
Lorsque la vie ressemble, dites-vous, � une �ternelle photocopie, quelles alternatives voyez-vous � l�exil ?
Partir signifie �tre capable de s�assumer financi�rement, obtenir un visa, parler la langue du pays mais surtout pouvoir s�adapter � une soci�t� �trang�re. Sur place, c�est un parcours du combattant qu�il faudra mener pour payer le loyer, chercher des petits boulots. A vrai dire, le probl�me de ces �vad�s et non pas ces exil�s m�rite que l�Etat alg�rien s�y int�resse et qu�il tente de juguler ce ph�nom�ne. Force est de reconna�tre que ces jeunes sont souvent pris entre deux feux : tenter la grande aventure, ce voyage vers l�inconnu, ou rester au pays et affronter le ch�mage et son cort�ge de malheurs. Il faut redonner espoir � cette jeunesse en am�liorant ses conditions de vie. Il y a des moyens pour le faire. L�Etat alg�rien devrait lancer un plan Marshal sur l�emploi, l��ducation, et la formation � l��chelle nationale. Il faut valoriser le travail et en finir avec le march� informel et le travail au noir. Il faut mettre fin � la hogra et d�finir les besoins d�emploi � court, moyen et long terme. Il faut enfin valoriser l�universit�. Aujourd�hui, un permis de conduire vaut mieux qu�une licence quelle que soit la sp�cialit�.
Le r�ve a une grande place dans la vie d�un jeune Kabyle aujourd�hui. Au bled, on r�ve de la France et en France, on r�ve du bled. Le Kabyle serait-il condamn� � r�ver ?
Je n�aime pas le mot r�ver. Je pr�f�re �Espoir�. Le probl�me des leaders kabyles, c�est que, d�s qu�ils arrivent au pouvoir (� l��chelle locale ou nationale) qu�ils ont combattu, ils deviennent des pr�dateurs et leur estomac prend la place du c�ur. Aujourd�hui, la Kabylie, qui n�a jamais fait confiance au pouvoir central, s�interroge sur la sinc�rit� de ceux qui pr�tendent encore la repr�senter. Depuis 2001, la Kabylie est devenue une zone de non droit. Il faut que les Kabyles apprennent � s�entendre et prennent leur destin en main. Plus de 80% de la population kabyle vit des retraites et des pensions que leur verse l�Etat fran�ais. La Kabylie a besoin d�un d�veloppement �conomique, et la jeunesse tant d�laiss�e qu�on s�int�resse � elle. La Kabylie ne peut pas se faire sans l�Alg�rie et l�Alg�rie ne peut pas se faire sans la Kabylie.
Propos recueillis par Meriem Nour
Biobibliographie
Farid Bouarour est n� en 1963 � Abarane en Haute Kabylie. Il est ing�nieur dipl�m� de l�universit� de Boumerd�s. En 1990, il quitte son poste � la Sonatrach pour s�installer en France. Il reprend ses �tudes et obtient un master de gestion � l�Ecole sup�rieure des Arts et M�tiers de Paris puis un troisi�me cycle en logistique industrielle � l�universit� de Saint-Quentin en Yvelines. Aujourd�hui, il pr�pare une th�se de doctorat en informatique tout en occupant un poste de responsabilit� dans une entreprise fran�aise. Inch�Allah, j�arrive est sa premi�re publication.


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