Peut-on r�ellement envisager l�int�gration sociale des handicap�s alors que l�on peine � leur faciliter l�acc�s � l�instruction ? Il nous faut pourtant reconna�tre que cette int�gration doit consacrer les �tudes comme vecteur essentiel de leur �panouissement social, mais lorsqu�un cas s�offre � nos yeux, on se rend compte qu�il s�agit l� d�un id�al fort lointain. Les excellents r�sultats scolaires obtenus par Abdoun Hc�ne, un �l�ve du lyc�e des Aghribs, non voyant, peuvent supposer d�une quelconque prise en charge en sa faveur. Bien au contraire, ils sont exclusivement le fruit de sa volont�. Il les doit � sa pers�v�rance et � son travail qui l�ont pouss� � transcender les innombrables �cueils identiques � cette frange de la soci�t�. Apr�s les �tablissements de Boukhalfa et d�El Achour, il d�cide de s�inscrire en premi�re ann�e secondaire au lyc�e de sa commune natale, une d�cision qui montra aussit�t ses limites puisque sa scolarisation ne s�est faite qu�apr�s de multiples sollicitations et interventions de tierces personnes. Pour le jeune Hc�ne, aguerri comme il est de ces habituelles p�rip�ties, il est d�autant plus content de poursuivre enfin ses �tudes qu'il en oublie ce premier �pisode. Il pr�f�re plut�t parler de ses notes, de la mani�re de lire le braille et de sa fa�on de se d�brouiller. Loin d�une biblioth�que sp�cialis�e ou de supports p�dagogiques ad�quats, sa seule acquisition �tant un ordinateur avec un logiciel parlant, et au terme d�un trimestre �poustouflant, il obtient des r�sultats �loquents. Satisfait ou r�sign�, il ne demande pas plus que la pr�sence de ses camarades de classe autour de lui pour plaisanter ou rire comme tous les jeunes de son �ge et surtout l�aider � se d�placer � travers les diff�rents escaliers que compte le lyc�e. Quant aux r�flexions des autres et � sa diff�rence par rapport aux autres �l�ves, il r�torque : �J�ai commenc� � m�y faire depuis l��ge de cinq ans.� Malgr� les difficult�s endur�es, le jeune Abdoun �voque beaucoup plus ses �tudes � venir et son amour des langues qu�il compte cultiver � l�universit�. En l�absence d�une politique � m�me de lui fournir les moyens n�cessaires pour prendre en charge son handicap, Abdoun oppose sa volont� qui surpasse ce vide... Qu�en est-il des autres Abdoun � travers toute l�Alg�rie ?