Le ministre de la Communication se rend au chevet du journaliste Ali Draâ à l'hôpital d'Ain Naadja    CAN Féminine 2024: Roselène Khezami désignée meilleur joueuse du match Algérie - Nigéria    L'amendement de la loi relative à la lutte contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme s'inscrit dans le cadre des engagements internationaux de l'Algérie    APN: présentation du projet de loi relatif à la protection des données à caractère personnel    Attaf reçoit son homologue belge    Plus de 5 800 enfants souffraient de malnutrition en juin    Le MAE palestinien dénonce "l'inaction" de la communauté internationale contre les colons sionistes    Cisjordanie occupée: arrestation de 3850 Palestiniens au cours du 1er semestre de 2025    Merad salue la dynamique de développement dans la wilaya de Tlemcen    L'Algérie accueille les Jeux scolaires africains du 26 juillet au 5 août 2025    Rentrée universitaire 2025/2026: les préinscriptions des nouveaux bacheliers débutent le 22 juillet    Oran: le Salon national du jeune artisan à partir de samedi prochain    Foot/formation: 25 candidats au 1er module de la Licence CAF A    Tlemcen: nécessité de relever le niveau de vigilance pour protéger les richesses forestières contre les incendies    Le Danemark refuse de s'impliquer dans le projet d'énergie renouvelable    Posant un problème de sécurité nationale, quelle est l'évolution des réserves de change de l'Algérie de 2000 à juin 2025 ?    Trump entre le messianisme, le business, le pillage de la Palestine et le massacre des Palestiniens    « L'Algérie nouvelle repose sur des réformes profondes visant à renforcer la gouvernance économique »    Des enfants de la diaspora passent leurs vacances en Algérie    Les squatteurs continuent d'imposer leur diktat !    Ce que la presse africaine sportive avait publié, samedi    Epopée dans l'histoire de la lutte armée contre le colonisateur français    L'Algérie avance à pas sûrs vers un avenir radieux au rythme d'acquis sans précédent    L'APN participe en Afrique du Sud aux travaux du PAP    Karaté do/Equipes nationales: organisation prochaine de stages régionaux pour les athlètes d'élite (DEN)    Oran: l'Algérie résistera à toutes les campagnes visant à la déstabiliser    Festival culturel international de danse populaire: l'exposition de produits artisanaux séduit les troupes étrangères    Les choses sérieuses commencent...    Djokovic éliminé, nouvelle finale Alcaraz-Sinner    Pour explorer les différentes destinations touristiques et les services d'hébergement disponibles    La communication au sein de l'association    Une plateforme numérique dédiée aux sites historiques    Ali D (FOREALID) et Moundjed Wali unissent leurs talents pour porter la musique algérienne vers la scène internationale    Sortie de promotions de l'Académie militaire de Cherchell    Confiance totale en nos capacités et en nos ressources    A peine installée, la commission d'enquête à pied d'œuvre    La Fifa organise un séminaire à Alger    Khaled Ouennouf intègre le bureau exécutif    L'Algérie et la Somalie demandent la tenue d'une réunion d'urgence du Conseil de sécurité    30 martyrs dans une série de frappes à Shuja'iyya    Lancement imminent d'une plate-forme antifraude    Les grandes ambitions de Sonelgaz    La force et la détermination de l'armée    Tebboune présente ses condoléances    Lutte acharnée contre les narcotrafiquants    La Coquette se refait une beauté    Cheikh Aheddad ou l'insurrection jusqu'à la mort    Un historique qui avait l'Algérie au cœur    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



LA FRANCE REJETTE SES ANCIENS COMBATTANTS �TRANGERS
L'incroyable histoire d'un vieux tirailleur priv� de sa pension
Publié dans Le Soir d'Algérie le 05 - 03 - 2008

C�est l�histoire d�un vieux tirailleur marocain de la Seconde Guerre mondiale qui se retrouve priv� de sa pension vieillesse parce qu�il a d�cid� de rentrer vivre dans son pays. Ce t�moignage met � nu l�ignominie de l�administration fran�aise qui �r�compense� de dr�le de mani�re ceux qui ont servi pour la lib�ration. Ce �chibani� de 92 ans est confront� � la myopie d�une effroyable bureaucratie pour essayer de r�cup�rer son d�. D�autres �trangers venus d�Afrique, d�Alg�rie notamment, sont confront�s � la m�me r�pression.
II l se tient droit comme un �i� et dit bonjour en faisant un curieux salut militaire de la main. Abdallah Belfar, 92 ans, ne parle pas un mot de fran�ais. Il porte le burnous � capuche bleu p�trole des bergers de l'Atlas qui recouvre plusieurs couches de v�tements. Malgr� son �ge, il vient de faire un voyage de plusieurs jours depuis le Maroc jusqu'� Lyon. Ancien tirailleur marocain dans l'arm�e fran�aise durant la Seconde Guerre mondiale, Abdallah Belfar veut r�cup�rer l'allocation de solidarit� (minimum vieillesse) de 600 euros mensuels que l'Etat fran�ais lui a finalement accord�e il y a dix ans, avant de la lui supprimer subitement l'an dernier. Pour toucher cette pension, il ne devait pas s'absenter plus de trois mois du territoire fran�ais. Or, en 2005, Abdallah Belfar s'est cass� le col du f�mur lors d'un p�lerinage � La Mecque. Il est rest� neuf mois immobilis�, sans pouvoir revenir en France. Les services administratifs lui ont envoy� des courriers� � son adresse fran�aise. Il ne les a jamais re�us. La pension a �t� supprim�e. Fatigu� et malade, Abdallah Belfar n'a pas cherch� � comprendre : �J'ai dit, c'est comme �a.� Et s'est content� des cinq euros mensuels de pension militaire. Jusqu'� ce qu'il raconte son histoire � un �migr� marocain en vacances dans sa r�gion. Boualam Azahoum, militant � Lyon dans une association s'occupant, entre autres, du droit des �trangers, le prend sous son aile. Abdallah Belfar lui montre ses papiers. �Il avait pr�cieusement conserv� dans un grand sac tous les courriers qu'il avait re�us en France, des prospectus de banque � ses feuilles de retraite d'ancien combattant. J'ai fait un peu de tri.�
"Il n'avait qu'� pas quitter le territoire fran�ais"
C'est ainsi que tous deux ont pass� une semaine � tenter de faire entendre le cas Abdallah Belfar aupr�s des services d'action et de S�curit� sociale de Villeurbanne (Rh�ne). Epreuve de force pour le vieux monsieur. Dans un premier temps, les services sociaux ne veulent rien entendre. Il n'avait qu'� ne pas quitter le territoire, les r�gles sont claires. Boualam Azahoum fait un scandale aux guichets. Demande syst�matiquement � voir les responsables. Au deuxi�me rendez-vous, Abdallah Belfar fait un malaise et passe la nuit aux urgences. Son ami, rompu aux subtilit�s du fonctionnement des administrations fran�aises, ne l�che pas prise. Il est enfin autoris� � remplir une nouvelle demande d'allocation. Abdallah Belfar est heureux. Il va � peut-�tre � redevenir un �immigr� �, comme il dit. Celui qui peut faire vivre sa famille au pays, faire des cadeaux. Le minimum vieillesse fran�ais, environ 600 euros, est l'�quivalent du salaire d'un professeur d'universit� au Maroc. M�me si une bonne partie part dans les allers-retours avec la France. Car, pour ne pas �tre absent plus de trois mois cons�cutifs du territoire fran�ais, tout en conservant sa vie �chez lui�, Abdallah Belfar est contraint de multiplier les voyages. Malgr� l'�ge. Depuis le d�but des ann�es 1990, ils sont entre 1 500 et 2 000 anciens combattants marocains � vivre ainsi. Une partie de l'ann�e en France, � attendre que le temps passe, vivant chichement pour ne pas gaspiller le p�cule. Le reste de l'ann�e chez eux, sur leurs terres.
Il veut mourir chez lui
Pendant longtemps, Abdallah Belfar n'a rien touch� pour ses six ann�es pass�es dans l'arm�e fran�aise. Arm�e r�guli�re de 1939 � 1940, puis dans les forces libres jusqu'en 1945, date � laquelle il a pu rentrer chez lui. Il cite de m�moire le nom des officiers sous les ordres desquels il a servi. Son livret militaire, petit carnet aux pages jaunies, attestant de ses diff�rentes affectations durant la guerre, ne l'a jamais quitt�. Dans les ann�es 1970, il a appris par d'autres anciens combattants qu'il avait droit � une pension militaire. Il l'a demand�e. Le montant est d�risoire (5 euros mensuels actuellement) mais elle est symbolique pour Abdallah Belfar. Mais, c'est surtout � la fin des ann�es 1980 que les droits de ces anciens combattants ont radicalement �volu�. En 1986, les lois Pasqua leur ont accord� le droit � un titre de s�jour en France avec autorisation de travailler. Sauf que, la plupart n'�taient plus en �ge de le faire. Deux ans plus tard, en 1988, le RMI est cr��. Gr�ce � leur titre de s�jour, ces vieux messieurs se retrouvent en droit de le toucher. Cela se sait peu � peu. C'est ainsi qu'au d�but des ann�es 1990, des centaines de vieux Marocains, comme Abdallah Belfar, d�barquent en France et commencent cette double vie entre la France et le Maroc. En 1998, le RMI est devenu pour eux le minimum vieillesse. C'est cette derni�re allocation qu'Abdallah Belfar est venu demander � Lyon. Apr�s avoir fait ses demandes, le vieil homme est rentr� dans ses montagnes. Le seul souci du vieux monsieur, s'il r�cup�re sa pension, combien de temps pourra-t-il continuer � faire ces allers-retours ? Abdallah Belfar veut mourir chez lui.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.