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LA FRANCE REJETTE SES ANCIENS COMBATTANTS �TRANGERS
L'incroyable histoire d'un vieux tirailleur priv� de sa pension
Publié dans Le Soir d'Algérie le 05 - 03 - 2008

C�est l�histoire d�un vieux tirailleur marocain de la Seconde Guerre mondiale qui se retrouve priv� de sa pension vieillesse parce qu�il a d�cid� de rentrer vivre dans son pays. Ce t�moignage met � nu l�ignominie de l�administration fran�aise qui �r�compense� de dr�le de mani�re ceux qui ont servi pour la lib�ration. Ce �chibani� de 92 ans est confront� � la myopie d�une effroyable bureaucratie pour essayer de r�cup�rer son d�. D�autres �trangers venus d�Afrique, d�Alg�rie notamment, sont confront�s � la m�me r�pression.
II l se tient droit comme un �i� et dit bonjour en faisant un curieux salut militaire de la main. Abdallah Belfar, 92 ans, ne parle pas un mot de fran�ais. Il porte le burnous � capuche bleu p�trole des bergers de l'Atlas qui recouvre plusieurs couches de v�tements. Malgr� son �ge, il vient de faire un voyage de plusieurs jours depuis le Maroc jusqu'� Lyon. Ancien tirailleur marocain dans l'arm�e fran�aise durant la Seconde Guerre mondiale, Abdallah Belfar veut r�cup�rer l'allocation de solidarit� (minimum vieillesse) de 600 euros mensuels que l'Etat fran�ais lui a finalement accord�e il y a dix ans, avant de la lui supprimer subitement l'an dernier. Pour toucher cette pension, il ne devait pas s'absenter plus de trois mois du territoire fran�ais. Or, en 2005, Abdallah Belfar s'est cass� le col du f�mur lors d'un p�lerinage � La Mecque. Il est rest� neuf mois immobilis�, sans pouvoir revenir en France. Les services administratifs lui ont envoy� des courriers� � son adresse fran�aise. Il ne les a jamais re�us. La pension a �t� supprim�e. Fatigu� et malade, Abdallah Belfar n'a pas cherch� � comprendre : �J'ai dit, c'est comme �a.� Et s'est content� des cinq euros mensuels de pension militaire. Jusqu'� ce qu'il raconte son histoire � un �migr� marocain en vacances dans sa r�gion. Boualam Azahoum, militant � Lyon dans une association s'occupant, entre autres, du droit des �trangers, le prend sous son aile. Abdallah Belfar lui montre ses papiers. �Il avait pr�cieusement conserv� dans un grand sac tous les courriers qu'il avait re�us en France, des prospectus de banque � ses feuilles de retraite d'ancien combattant. J'ai fait un peu de tri.�
"Il n'avait qu'� pas quitter le territoire fran�ais"
C'est ainsi que tous deux ont pass� une semaine � tenter de faire entendre le cas Abdallah Belfar aupr�s des services d'action et de S�curit� sociale de Villeurbanne (Rh�ne). Epreuve de force pour le vieux monsieur. Dans un premier temps, les services sociaux ne veulent rien entendre. Il n'avait qu'� ne pas quitter le territoire, les r�gles sont claires. Boualam Azahoum fait un scandale aux guichets. Demande syst�matiquement � voir les responsables. Au deuxi�me rendez-vous, Abdallah Belfar fait un malaise et passe la nuit aux urgences. Son ami, rompu aux subtilit�s du fonctionnement des administrations fran�aises, ne l�che pas prise. Il est enfin autoris� � remplir une nouvelle demande d'allocation. Abdallah Belfar est heureux. Il va � peut-�tre � redevenir un �immigr� �, comme il dit. Celui qui peut faire vivre sa famille au pays, faire des cadeaux. Le minimum vieillesse fran�ais, environ 600 euros, est l'�quivalent du salaire d'un professeur d'universit� au Maroc. M�me si une bonne partie part dans les allers-retours avec la France. Car, pour ne pas �tre absent plus de trois mois cons�cutifs du territoire fran�ais, tout en conservant sa vie �chez lui�, Abdallah Belfar est contraint de multiplier les voyages. Malgr� l'�ge. Depuis le d�but des ann�es 1990, ils sont entre 1 500 et 2 000 anciens combattants marocains � vivre ainsi. Une partie de l'ann�e en France, � attendre que le temps passe, vivant chichement pour ne pas gaspiller le p�cule. Le reste de l'ann�e chez eux, sur leurs terres.
Il veut mourir chez lui
Pendant longtemps, Abdallah Belfar n'a rien touch� pour ses six ann�es pass�es dans l'arm�e fran�aise. Arm�e r�guli�re de 1939 � 1940, puis dans les forces libres jusqu'en 1945, date � laquelle il a pu rentrer chez lui. Il cite de m�moire le nom des officiers sous les ordres desquels il a servi. Son livret militaire, petit carnet aux pages jaunies, attestant de ses diff�rentes affectations durant la guerre, ne l'a jamais quitt�. Dans les ann�es 1970, il a appris par d'autres anciens combattants qu'il avait droit � une pension militaire. Il l'a demand�e. Le montant est d�risoire (5 euros mensuels actuellement) mais elle est symbolique pour Abdallah Belfar. Mais, c'est surtout � la fin des ann�es 1980 que les droits de ces anciens combattants ont radicalement �volu�. En 1986, les lois Pasqua leur ont accord� le droit � un titre de s�jour en France avec autorisation de travailler. Sauf que, la plupart n'�taient plus en �ge de le faire. Deux ans plus tard, en 1988, le RMI est cr��. Gr�ce � leur titre de s�jour, ces vieux messieurs se retrouvent en droit de le toucher. Cela se sait peu � peu. C'est ainsi qu'au d�but des ann�es 1990, des centaines de vieux Marocains, comme Abdallah Belfar, d�barquent en France et commencent cette double vie entre la France et le Maroc. En 1998, le RMI est devenu pour eux le minimum vieillesse. C'est cette derni�re allocation qu'Abdallah Belfar est venu demander � Lyon. Apr�s avoir fait ses demandes, le vieil homme est rentr� dans ses montagnes. Le seul souci du vieux monsieur, s'il r�cup�re sa pension, combien de temps pourra-t-il continuer � faire ces allers-retours ? Abdallah Belfar veut mourir chez lui.


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